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Première édition du Festival Vo-Vf, le monde en livres, à Gif-sur-Yvette.

Le 12 septembre 2013

Du 27 au 29 septembre 2013 se tiendra à Gif-sur-Yvette, la première édition d’un festival dédié à la traduction littéraire. Adeline Barnault et Hélène Pourquié, deux de ses chevilles ouvrières nous en disent plus.

Du 27 au 29 septembre prochain se déroulera la première édition d’un nouveau festival littéraire : « Le monde en livres, Vo-Vf ». Une fois n’est pas coutume, les vedettes n’en seront pas les écrivains, du moins pas eux seuls, mais leurs traducteurs. A travers des tables rondes, des conférences et des ateliers, le public aura l’occasion de découvrir ce métier méconnu, en présence de plusieurs personnes dont c’est devenu la vocation ou une activité aussi essentielle que l’écriture elle-même. Certains seront accompagnés de leurs auteurs fétiches. L’ensemble se déroulera au Moulin de la Tuilerie, situé dans la vallée de Chevreuse.

Une manifestation grand public

D’autres manifestations mettent en avant les traducteurs comme, par exemple, le Festival America organisé tous les deux ans à Vincennes et dédié, comme son nom l’indique, à la littérature américaine, ou encore les Rencontres d’Arles, destinées à un public averti. Mais aucune ne propose de mettre autant en avant les traducteurs, de surcroît à l’occasion de la rentrée littéraire et à l’attention du « grand public ».

A l’origine de cette initiative : une association loi 1901, Vo-Vf, qui s’est constituée en partenariat avec les librairies Liragif (à… Gif-sur-Yvette) et La Vagabonde (Versailles), et qui a reçu le soutien des éditions Zulma, de la Société française des intérêts des auteurs de l’écrit (Sofia), de la Maison de la poésie de Saint-Quentin-en-Yvelines, ainsi que des collectivités locales (la commune Gif-sur-Yvette et le Conseil régional d’Ile-de-France) et de l’Etablissement Public Paris Saclay (EPPS).

Comme l’explique Adeline Barnault, une des chevilles ouvrières, qui revient d’un long séjour en Nouvelle-Zélande, l’idée a naturellement germé au fil de rencontres avec des écrivains étrangers et/ou leurs traducteurs. En 2010, ce fut Tarun J Tejpal, un auteur indien puis, deux ans plus tard, l’Iranienne Zoya Pirzad, venue avec son traducteur. « Son roman comportait des mots d’origine arménienne dont il fallait rendre les nuances. En explicitant ses choix pour la traduction en français, le traducteur nous révélait tout l’art de reproduire des effets dans une tout autre langue. » Avec le recul, le parti pris de consacrer une manifestation aux traducteurs littéraires est devenu évident. « Après tout, ce sont eux qui nous permettent de découvrir des auteurs. Sans eux, bien des textes, mais aussi des cultures, nous seraient encore inaccessibles. »

Autre cheville ouvrière, Hélène Pourquié, cogérante de la librairie LiraGif,  se souvient : « A chaque fois que nous évoquions notre projet, il suscitait l’intérêt. Malgré l’inflation de manifestations, les éditeurs que nous consultions parmi les “ découvreurs de littérature étrangère “ – Zuma, Gaïa… – nous encourageaient ». Même accueil favorable du côté de la municipalité de Gif-sur-Yvette. « A peine lui avait-on soumis notre projet, que celle-ci nous accorda une subvention. » Laquelle a permis de couvrir les frais de location du Moulin de la Tuilerie, une ancienne demeure du duc et de la duchesse de Windsor, bucolique à souhait. « Nous étions en 2012. Ne restait plus qu’à concevoir la programmation ! » Adeline : « Nous eûmes en réalité l’embarras du choix. Les éditeurs que nous avions sollicités ont d’emblée manifesté un intérêt. » Malgré la rentrée littéraire, des auteurs ont répondu présent : Pierre Assouline a même accepté d’être le parrain de la manifestation, et Agnès Desarthe de l’inaugurer.

Et les intéressés eux-mêmes, les traducteurs, comment ont-ils réagi à cette initiative ? N’ont-ils pas craint de sortir de l’ombre ? Adeline : « Tout le contraire ! Ils ont été enthousiastes. Leur travail reste encore si méconnu. Nous offrions l’occasion de le faire connaître, de surcroît à un large public. »

Le Plateau de Saclay, un terreau favorable

Car, pour les organisateurs, pas question d’organiser un événement pour initiés, façon colloque universitaire. L’ensemble de la programmation est gratuite et conçue pour des lecteurs de 7 à 77 ans. Afin de souligner le caractère festif, concert et gastronomie sont également prévus. Initialement, le festival devait se dérouler dans une seule salle du Moulin, celle de l’orangerie, qui comporte une centaine de places. « La richesse de la programmation, précise Adeline, a obligé de prévoir un chapiteau extérieur. » Deux conférences seront ainsi proposées en simultanée.

Combien de personnes attendent-elles ? On sent que c’est la seule question qui rend fébriles Adeline et Hélène. Comme pour toute première, difficile de se faire une idée précise. Quoique modestes et malgré les places en nombre limité pour les conférences et tables rondes (aussi les réservations sont-elles vivement conseillées), elles espèrent naturellement accueillir un public nombreux. Gif-sur-Yvette est facilement accessible en RER. En revanche, les capacités de stationnement sont limitées. Ont donc été envisagés des modes alternatifs : navettes, pédibus… C’est que le festival Vo-Vf entend être aussi exemplaire sur le plan environnemental, en limitant son empreinte carbone.

Quand on lui demande si l’événement aurait pu voir le jour ailleurs, Hélène exprime un doute. « Ici, nous avons une forte concentration de chercheurs anglophones voire polyglottes, rompus à lire des ouvrages scientifiques en anglais ou d’autres langues et qui aiment aussi la littérature étrangère. A force d’entendre leurs commentaires – leur feedback ! – sur la qualité de la traduction de tel ou tel roman, l’idée d’un festival dédié à la traduction ne pouvait pas ne pas finir par nous trotter dans la tête. » De là à ce que la prochaine édition élargisse la problématique aux enjeux de la traduction interdisciplinaire…

Comme toute manifestation, le festival Vo-Vf s’appuie sur plusieurs bénévoles auxquels Adeline et Hélène souhaitent rendre hommage : Pierre Morize, cogérant de la librairie Liragif ; Sylvie Melchiori, gérante et propriétaire de la librairie La Vagabonde à Versailles ; enfin, Gwenaelle Jasmin.

Pour accéder au programme, cliquer ici.

Pour assister aux conférences et tables rondes : 06 89 97 29 16 (du mardi au samedi, de 10 h à 19h). E-mail : festivalvovf@gmail.com (en mentionnant son nom et le nombre de personnes).

Sylvain Allemand
Sylvain Allemand

Journaliste

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