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Mobilités

Le véhicule autonome en 2 et 3D.

Le 13 juin 2018

Suite de nos échos à la première édition de DigiHall Day à travers le témoignage de Patrick Sayd, chef du laboratoire Vision & Ingénierie des Contenus du CEA List, venu présenter DeepManta, un réseau de neurones profond multitâches pour la reconnaissance visuelle d’objets appliquée à l’automobile…

– Si vous deviez pitcher, pour commencer, le démonstrateur que vous présentez ?

IconoSaydValeoC’est un démonstrateur qui a été développé avec l’équipementier Valeo, à partir de travaux de thèse menés au sein du laboratoire Vision & Ingénierie des Contenus du CEA List. L’objectif initial de ces derniers était de développer des réseaux de neurones profonds (Deep Learning) multitâches, au sens où ils peuvent à la fois détecter et localiser des véhicules avec une simple caméra monoculaire. Cela suppose de construire une information 2D (détection dans l’image) et, simultanément, de faire de la localisation 3D. Les premiers résultats obtenus nous ont permis de figurer en tête de challenges internationaux, auxquels participent les grands laboratoires traitant de ces sujets. Forts de cette expertise, nous avons engagé un partenariat avec Valeo pour passer de ces travaux académiques à une phase plus industrielle afin d’envisager l’intégration de ces technologies dans les véhicules autonomes du futur.

– Voilà un démenti à l’idée suivant laquelle recherche académique et valorisation industrielle peineraient à s’articuler…

Oui, étant entendu que la vocation du CEA List est précisément d’assurer ce passage du monde académique au monde industriel, autrement dit de faire du transfert technologique vers l’industrie. Cela fait partie de notre ADN. Tout chercheurs que nous soyons, nous n’avons aucune difficulté à dialoguer avec des industriels. Dès que nous jugeons nos résultats de recherche suffisamment prometteurs, nous nous tournons vers les partenaires qui pourraient être intéressés par une exploitation de ces travaux dans leur domaine d’activité.

– Dans quelle mesure l’écosystème Paris-Saclay favorise-t-il ce partenariat collaboratif ?

La concentration, au même endroit, d’activités de recherche et de transfert (nous avons cité le CEA List, nous pourrions également évoquer l’IRT SystemX, la SATT Paris-Saclay ou encore Inria) ne peut que favoriser ce type de partenariat. Elle accroît la visibilité des équipes de recherche qui ont un savoir-faire dans le transfert technologique. Cela explique d’ailleurs le succès d’une journée comme celle-ci et le fait que des industriels font volontiers l’effort de se déplacer jusqu’au Plateau de Saclay pour y participer.

– Quelle en est la valeur ajoutée par rapport aux nombreux autres événements qui se déroulent à Paris-Saclay ?

A ces industriels, DigiHallDay offre l’assurance de découvrir de nouvelles technologies et des opportunités de collaboration. Ils peuvent par là-même prendre la mesure des moyens dont nos équipes de recherche disposent en termes de compétences et d’équipements.
Pour nous, chercheurs, c’est l’opportunité de montrer l’état des recherches en cours d’émergence au sein de nos laboratoires, mais aussi des démonstrateurs déjà réalisés avec des industriels.
De manière générale, DigiHallDay permet aux visiteurs d’avoir une vision d’ensemble de la chaîne allant des travaux de recherche doctorale jusqu’à la réalisation d’un démonstrateur dans toutes les étapes de son développement, voire de produits déjà commercialisés par nos partenaires industriels et de constater à quel point ceux-ci sont divers. Nous collaborons en effet aussi bien avec des start-up, comme Arcure ou Diota, et des PME, comme Ant’inno ou Eco-compteur, qu’avec de grands groupes, comme Thales ou Bureau Veritas. Beaucoup intègrent déjà nos technologies dans leurs produits. DigiHallDay est ainsi l’occasion de rassembler des industriels de domaines d’activités très variés autour de problématiques technologiques communes et faire émerger de nouvelles synergies en favorisant le partage d’expérience et le co-développement. C’est typiquement l’approche choisie par FactoryLab dans le domaine de l’usine du futur.

A lire aussi les entretiens avec Michel Morvan, le nouveau président de l’IRT SystemX (pour y accéder, cliquer ici), Philippe Watteau, directeur du CEA List (pour y accéder, cliquer ici), Sonia Falourd, en charge des grands projets au sein du CEA List (cliquer ici), Nicky Williams et Gabriel Pedroza, ingénieurs-chercheurs au CEA List, qui présentaient le projet de « Navette autonome performante, sûre et sécurisée » expérimentée sur le site du CEA de Saclay (cliquer ici), Yann Briand et Benoît Legrand, respectivement chef du projet IVA (Information Voyageur Augmentée), à l’IRT SystemX et ingénieur au sein de la société SpirOps associée à ce projet (cliquer ici).

Sylvain Allemand
Sylvain Allemand

Journaliste

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