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Entrepreneuriat innovant

Noxant, moins d’un an d’existence et déjà plus de 70 ans d’expérience dans l’infra-rouge

Le 7 septembre 2015

Suite de nos découvertes d’entreprises de la pépinière de Palaiseau avec, cette fois, Noxant, une société spécialisée dans la vision industrielle et de surveillance, créée en janvier 2015 par quatre associés dont Laurent Dague (2e en partant de la droite), son président. Témoignage.

Faire du traitement d’image en infrarouge thermique, à partir de processeurs sophistiqués, qui assurent une grande flexibilité, c’est la solution que propose Noxant. Des quatre start-up de notre série, c’est la plus jeune : elle a été créée en janvier de cette année. Mais pas la moins pourvue en compétences. Ses quatre associés cumulent plus de 70 ans d’expérience dans le domaine de la vision infrarouge, comme s’en amuse Laurent Dague, le président, qui nous reçoit dans la pépinière de Palaiseau. Les trois autres cofondateurs ont pour nom Eric Bohain, Stéphane Berrebi et Emmanuel Vanneau. Ils se sont connus au sein d’une société qui a fermé suite à une délocalisation. Un destin auquel ils ne se sont pas résignés. En plus de préserver leur emploi, ils ont voulu assurer la pérennité du savoir-faire en France. Non qu’il en aurait totalement disparu. D’autres entreprises françaises et non des moindres sont présentes sur ce marché – Thales et Sagem. Mais Noxant propose une innovation de rupture à même d’améliorer la qualité des images obtenues, que ce soit en focale très courte (d’un à deux mètres) qu’à très longue focale (plusieurs kilomètres). Un plus pour les contrôles de qualité aussi bien que pour la surveillance de sites sensibles.

Des performances inégalées

Concrètement, son offre se compose de trois produits, tous conçus pour offrir des performances inégalées dans un encombrement et une consommation énergétique réduits (ils s’intègrent facilement dans l’environnement existant, « sans nécessité de solution logicielle coûteuse et lourde » précise-t-on sur le site) : NoxCore, une « caméra thermique compacte de haute performance pour les applications industrielles » (avec une version dédiée aux applications de surveillance, comme on peut le lire encore sur le site) ; NoxCore OEM, un « module d’imagerie thermique basé sur la plateforme NoxEngine », laquelle permet de « délivrer les images acquises et traitées aux systèmes connectés en temps réel, avec des latences ultra-courtes » (les spécialistes sauront apprécier) ; enfin, Noxproject, une caméra personnalisée pour une application donnée. Quoique jeune, l’entreprise compte déjà plusieurs clients : des laboratoires, des industriels ou des sites sensibles à protéger.
Noxant est la première expérience de création d’entreprise de Laurent Dague, comme d’ailleurs de ses associés. Avait-il des prédispositions ? Sa réponse : « Aucune ». Tout au plus compte-t-il un père artisan dans sa généalogie proche. Mais, le monde de l’entreprise, y compris au plan managérial, ne lui était pas totalement inconnu : « J’ai été directeur des opérations du site français qui a été délocalisé. C’est ainsi que j’ai acquis une grande expérience dans le management et la gestion financière. » Avec ses trois autres associés, il forme une équipe opérationnelle, comprennent un responsable du développement technique (Eric Bohain) ; un responsable projets et produits (Stéphane Berrebi) ; enfin, un responsable ventes et marketing (Emmanuel Vanneau). En plus de la direction générale de l’entreprise, des relations avec les autorités et les fournisseurs, Laurent Dague gère la production et la livraison des produits Noxant.

Le choix de la pépinière

Reste que, même avec une longue expérience dans le management et la gestion, on ne s’improvise pas entrepreneur. D’où l’intérêt d’une présence au sein d’une pépinière, au milieu d’autres entrepreneurs plus ou moins expérimentés. « On bénéficie ainsi de leur retour d’expérience sur les démarches à entreprendre pour l’obtention de financements, par exemple. » Naturellement, la proximité des moyens de transport a compté dans le choix de la pépinière de Palaiseau : elle est à une dizaine de minutes à pied de la station Massy-Palaiseau des lignes B et C du RER et de la gare TGV de Massy, sans oublier l’aéroport d’Orly auquel on peut se rendre rapidement soit depuis le Val (accessible depuis la station d’Antony), soit en voiture. Un atout pour Noxant, qui, déjà internationalisée, compte plus de clients à l’étranger qu’en France. « Plusieurs nous rendent visitent ici. C’est important qu’ils puissent s’y rendre facilement. »
Une internationalisation qui est un enjeu vital, compte tenu de la conjoncture actuelle. « Nous avons connu un marché hexagonal en meilleur forme, mais nous espérons que la reprise économique saura se faire sentir à moyen terme…». Le même reconnaît que le contexte, avec ses dispositifs d’amorçage et d’accompagnement n’en est pas moins favorable à la création d’entreprises innovantes. La sienne devrait prochainement bénéficier du Crédit Impôt Recherche.

Un autre motif explique le choix de la pépinière : « Nous souhaitions être au cœur de l’OpticsValley [ le réseau des acteurs de la filière de l’optique, dont le siège se trouve à Palaiseau, à deux stations de celle de Massy-Palaiseau ]. Ingénieurs de formation, les quatre fondateurs sont issus d’autres écoles que celles du Plateau de Saclay. Tandis que lui est diplômé de l’Ensi de Toulouse, ses associés le sont d’autres d’écoles – de Besançon, Paris et Marne-la-Vallée. Ils n’en lorgnent pas moins les écoles du Plateau de Saclay, comme l’Institut d’Optique, ne serait-ce que dans la perspective des premiers recrutements de stagiaires et salariés, même si, le premier, qui arrivera en septembre, est diplômé d’une école d’ingénieur parisienne.
Mais, lui, comment vit-il son expérience d’entrepreneur ? « Il y a des hauts et des bas, concède-t-il. Des semaines où les commandes affluent et au cours desquelles on est débordé, d’autres plus calmes où on se dit qu’il ne faut pas que cela dure plus longtemps ! » Et l’avenir, comment le voit-il ? Envisage-t-il une levée de fonds ? « On y réfléchit, mais en prenant notre temps. » L’entreprise peut, il est vrai, se le permettre : elle dispose déjà d’un capital important (100 000 euros). Des contacts n’en ont pas moins été pris avec Scientipôle pour une expertise préalable en vue de l’obtention d’un prêt.

Une énigme à résoudre

Au fait : Noxant, pourquoi ce nom et que signifie-t-il d’ailleurs ? « Il fallait en trouver un qui ne soit pas déjà pris, qui soit disponible en .fr ou .com et qui soit prononçable dans toutes les langues, sans être une injure dans l’une ou l’autre. Nous avons beaucoup cherché avant de nous accorder sur Noxant. »
Soit, mais le nom a-t-il sens par rapport à l’innovation ? Notre interlocuteur se fait alors plus énigmatique : « Oui, bien sûr. Mais on se garde de le dire ! » On insiste. En bon amateur de teasing, il promet : « Nous donnerons un indice tous les ans, et le premier qui trouvera la signification de Noxant aura gagné. » Le premier indice sera donné en janvier 2016. On se tient prêt.

Pour en savoir plus sur Noxant, cliquer ici.

Sylvain Allemand
Sylvain Allemand

Journaliste

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