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Entrepreneuriat innovant

« Le 30, Create in Paris-Saclay », quelques mois plus tard…

Le 5 avril 2019

Lancé en juin 2018 et inauguré le 26 septembre de la même année, « Le 30, Create in Paris-Saclay » se veut à la fois un espace de coworking et un centre de ressources et d’accompagnement à la création d’entreprises pour les porteurs de projets. Huit mois plus tard, les résultats sont plus que prometteurs. Ce que nous avions pu pressentir lors d’une visite que nous y avions faite avant les fêtes avec Myriam Beauvallet, sa directrice.

Inauguré en le 26 septembre, en présence d’Alexandra Dublance (vice-Présidente de la Région Ile-de-France), de Michel Bournat (Président de la Communauté d’agglomération Paris-Saclay), d’Igor Trickovski (Conseiller communautaire, Délégué à la gestion des ZAE, pépinières d’entreprises et accompagnement à la création d’entreprises) et de Nicolas Samsoen (Maire de Massy), le lieu avait été ouvert dès juin 2018. Huit mois plus tard, les résultats, en termes de fréquentation, sont plus que prometteurs. Ce que nous avions pu pressentir lors d’une visite organisée avant les fêtes, tant « Le 30, Create in Paris-Saclay », puisque c’est de lui qu’il s’agit, est un lieu original : entre espace de coworking et centre de ressources mais aussi d’accompagnement de porteurs de projets, il tranche avec bien d’autres espaces ayant émergé ces dernières années en vue de répondre aux nouvelles formes de travail, nomades et collaboratives.

Un sens de l’accueil

Flash back… Nous sommes donc au début du mois de décembre, au numéro 30 de l’Avenue Carnot, à Massy, dans le bâtiment qui abrite… Le 30, Create in Paris-Saclay.  Sa directrice, Myriam Beauvallet, prend le temps d’accueillir ou de répondre aux sollicitations des personnes, qui viennent se renseigner, retrouver leur poste de travail ou rejoindre des collègues. Quitte à faire patienter le journaliste venu l’interviewer et même d’omettre de lui offrir un café. « La faute », si c’en est une, sera réparée quelques instants plus tard. Auparavant, elle nous aura invité à prendre place dans le sofa installé juste à l’entrée.

« Se sentir comme chez soi »

On ne peut s’empêcher de voir chez elle quelque chose de la maîtresse de maison. Loin de s’en offusquer, elle acquiesce. « C’est important de savoir accueillir, de faire en sorte que les gens se sentent ici comme chez eux. » D’ailleurs, au 30, on organise aussi des moments de convivialité, juste dans l’espace où nous nous trouvons. Rien de tel pour faciliter les échanges. « Maintenant, j’espère que ceux qui fréquentent Le 30 en repartent avec le sentiment d’avoir pu créer et/ou développer leurs projets. »
Tout a manifestement été conçu dans cette intention, ainsi que la suite de la visite le montrera. Sur ses 430 m2 de surface, Le 30 Create in Paris-Saclay dispose de pas moins de vingt-six postes de coworking dans un « open space » (déjà surnommé « La ruche »), de sept postes de coworking en espace « silence » (baptisé, lui, « Jungle room » en raison d’un aménagement évocateur…) ; de deux bureaux de passage (pratiques pour des rendez-vous d’affaire) ; de trois salles de réunion (dont une pouvant contenir au  moins vingt-quatre personnes et une creative room), enfin, d’une couveuse d’entreprise.
Sans oublier tout le nécessaire pour se restaurer – une cuisine et une salle à manger, donc, que les visiteurs se sont manifestement appropriés à en juger par les goûts et recettes affichés sur un mur de créativité – une douche, un « jardin » à ciel ouvert et l’espace salon (celui où nous avons débuté l’entretien).
En plus de son aménagement intérieur, Le 30 Create in Paris-Saclay a un autre atout et non des moindres : sa localisation. Il se trouve à deux pas de la gare Massy-TGV et de la station Massy-Palaiseau des lignes B et C du RER ; de la gare routière qui dessert notamment le Plateau de Saclay ; enfin, de l’accès aux axes routiers majeurs (l’A6, l’A10 et la N118).
Comment concrètement y accéder et réserver un espace ? Rien de plus simple… Tout est expliqué sur le site, auquel nous renvoyons donc (pour y accéder, cliquer ici). Soulignons juste ici la souplesse des formules : on peut réserver un espace de coworking à la demi journée sinon à la journée, prendre un forfait mensuel ou, pour plus de souplesse encore, des carnets de 30 ou 50 h, libre au coworker de les utiliser comme bon lui semble (le lieu étant ouvert 7 jours sur 7, l’accès se faisant au moyen d’un badge). Une offre que Myriam Beauvallet se dit déjà prête à ajuster s’il le faut en fonction des premiers résultats.

Bien plus qu’un espace de coworking

Bien plus qu’un espace de coworking, Le 30 est un centre de ressources et d’accompagnement de l’entrepreneuriat. Vous avez une idée, un projet ? Quel que soit le stade où vous en êtes, Le 30 s’engage à vous proposer un rendez-vous individuel. Le cas échéant, il vous orientera vers la boutique de gestion (chef de file régionale pour le programme européen Entrepreneur#LEADER) ou vers la couveuse d’activités, qui assure également une permanence – le jeudi (pour mémoire, une couveuse permet de tester son activité sans attendre la création de sa société, de facturer en utilisant son numéro de siret et, ainsi, s’assurer de la viabilité de son propre projet). A quoi s’ajoutent des conférences, des modules ou ateliers pédagogiques conçus à l’intention des entrepreneurs en herbe, autour de thématiques aussi diverses que « pitcher son projet » ; « le métier de chef d’entreprise » ; « la construction de l’offre de services » ; « le développement de ses talents » ; « la stratégie commerciale » ; « la communication d’entreprise » ; « le dirigeant créatif »,…
Bref, ici, il n’y a pas une semaine sans qu’il ne se passe quelque chose. « L’enjeu est de faciliter les mises en lien, formelles ou informelles, entre les usagers du lieu, mais aussi entre eux et des partenaires extérieurs », souligne Myriam Beauvallet, qui ne manque pas la moindre occasion de mettre en contact des porteurs de projets ou entrepreneurs nomades entre eux ou avec des personnes ressources. Plus en amont, Le 30 organise et participe à plusieurs rendez-vous d’initiation ou de sensibilisation à l’entrepreneuriat : un concours d’idées, les Entrepreneuriales, ou encore Option Start’up, dont l’objectif est de présenter aux lycéens les nouveaux métiers et modes de travail (l’occasion également de leur faire entendre des témoignages de coworkers qui fréquentent Le 30).

Un riche réseau de partenaires

Pour assumer ce rôle de centre de ressources et d’accompagnement, Le 30 s’appuie outre sur une équipe de trois personnes (outre Myriam Beauvallet : Sophie Duarte et Valérie Ripoll), mais aussi sur un riche réseau de partenaires, le maître mot étant la « complémentarité » avec les autres promoteurs de l’entrepreneuriat déjà actifs dans l’écosystème de Paris-Saclay : le service Relations Entreprises de la Communauté Paris Saclay (dont nous croiserons d’ailleurs la responsable, Stéphanie Clémençon, le jour de notre visite) ; la SPL WIPSE (qui gère les quatre pépinières du territoire) ; la Chambre des métiers, qui y assure une permanence, une fois par semaine ; la CCI de l’Essonne, qui y organise certains de ses workshops ; le Réseau Entreprendre (présent tous les vendredis) ; Initiative Essonne ou Essonne Active sans oublier Wilco, l’accélérateur francilien de start-up, ni BGE, spécialisé dans l’appui des entrepreneurs, qui  y occupent des bureaux permanents. Les liens sont également étroits avec l’Université Paris-Saclay et ses dispositifs dédiés à l’entrepreneuriat étudiant : Start In Saclay (avec qui une convention en bonne et due forme a été signée) et PEIPS (qui y organise son comité d’engagement), pour ne citer que les plus connus.

Un projet conçu avec des utilisateurs potentiels

Des espaces de coworking et de promotion de l’entrepreneuriat, il nous a été donné d’en visiter de nombreux. Celui-ci s’inscrit bien dans l’esprit avec néanmoins une singularité évidente. On pose donc la question : quelle a été la part entre le benchmarking et l’apport personnel dans la conception du lieu ? Comme on pouvait s’en douter, la réponse se situe entre les deux. Pour le volet faisabilité, l’équipe de la Communauté Paris-Saclay a été accompagnée notamment par l’agence LBMG (spécialisée dans la conception de solutions originales et collaboratives pour travailler). Des ateliers de co-design ont été organisés dans ce qui n’était encore que les futurs locaux, avec les partenaires, mais aussi des entreprises, des porteurs de projet et d’autres utilisateurs potentiels, de façon « à coller au plus près de leurs attentes en termes de fonctionnalités ».
Elle-même visitera divers lieux dédiés aux nouvelles formes de travail collaboratif, dans l’écosystème et en dehors. « Nous ne partions pas de rien : outre une maison de la création à Longjumeau, l’agglomération de Paris-Saclay disposait de quatre pépinières (fédérées depuis au sein de WIPSE). Nous étions donc rompu aux problématiques des espaces de travail pour entreprises et porteurs de projets. » Depuis sa création, Le 30 ne demande qu’à accueillir leurs entrepreneurs à bras ouverts. En sens inverse, les entreprises créées sous l’impulsion du 30 ne manqueront pas d’être orientées vers WIPSE en cas de besoin.

Des prédispositions familiales

Même si on perçoit chez notre interlocutrice des inclinations naturelles à animer un tel lieu, on pose également question : qu’est-ce qui l’y a prédisposée ? « J’ai depuis le début de ma carrière baigner dans le monde de l’entrepreneuriat. » Au plan de la formation, Myriam Beauvallet est titulaire d’un 3e cycle en développement économique. « A défaut de créer ma propre société, je n’ai cessé de travailler dans des entreprises ou d’en accompagner dans leur développement. » La même : « Aujourd’hui, j’ai l’impression de continuer à faire mon travail d’accompagnement, de facilitateur dans une logique entrepreneuriale – ici, je gère une clientèle. Il faut faire preuve de la même réactivité, de la même attention qu’un entrepreneur. » On y revient.
C’est cependant une chose d’accompagner des entreprises, c’en est une autre de participer à la conception d’un tel lieu et de l’animer, fait-on remarquer. « Soit, admet-elle, mais il y a aussi du plaisir à accompagner des porteurs de projets. Et, en la matière, ce n’est pas le besoin qui manque ici [dans l’écosystème Paris-Saclay]. » De fait, la création du 30 Create in Paris-Saclay, s’est imposée d’elle-même. « Nombre d’entrepreneurs ou porteurs de projet n’ont pas la capacité ou le besoin de s’installer en pépinière, mais reconnaissent toutefois l’intérêt à pouvoir se retrouver dans un lieu fréquenté par des homologues et des professionnels de l’accompagnement de l’entrepreneuriat, parce que c’est la promesse d’opportunités de connexions en plus, le meilleur moyen de cultiver son réseau. »

Confiance et convivialité

Au fil de l’entretien, deux mots clés reviennent dans la bouche de Myriam Beauvallet pour caractériser l’ambiance qui règne ici : la confiance et la convivialité. « Tout est fait pour que chacun se sente comme chez lui » souligne-t-elle encore. Bien mieux : « Nos usagers ne se comportent pas en simples consommateurs du lieu, ils en sont des acteurs ». Tant et si bien que lorsqu’elle a besoin qu’un entrepreneur vienne témoigner à l’occasion d’une action nationale en direction des jeunes, elle ne rencontre aucune difficulté à convaincre un ou une de ses coworkers de tordre un peu son agenda.
Huit mois plus tard, où en est Le 30 ? Les chiffres répondent d’eux-mêmes : depuis son ouverture, il aura, outre une cinquantaine d’événements (conférences, ateliers, mais aussi afters), accompagné de l’ordre de cent-cinquante porteurs de projets et enregistré une cinquantaine d’utilisateurs réguliers, autant d’hommes que de femmes, notons-le au passage, qui viennent du territoire et de bien plus loin pour certains. Comme cet entrepreneur dont la société de conseil en énergie renouvelable est installée à Rambouillet. Autre signe qui ne trompe pas : ces utilisateurs en sont venus spontanément à créer un groupe sur les réseaux sociaux : « L’entraide des coworkers du 30 ».
Lors de notre visite, nous en avions croisés plusieurs, se sentant manifestement « comme chez eux ». A commencer par Sylvia, de la société Ista (spécialisée dans les solutions de comptage individuel d’eau et de chauffage collectif), qui y prend régulièrement ses quartiers et que nous avons eu nul besoin de convaincre pour témoigner. « J’aime beaucoup l’endroit, qui nous change de l’ambiance entreprise. » La même : « Ici, c’est convivial tout en restant professionnel. De quelque société ou statut qu’on soit, on se donne des coups de main. Et moi, j’aime bien ce sens de l’entraide. » On sent qu’elle aurait encore plein de choses à dire sur Le 30, mais il lui faut s’assurer de l’arrivée d’une intervenante (qui ne tardera pas à se présenter).
Qu’à cela ne tienne, nous recroisons Christelle, qui travaille pour la société Nec+entertainment, spécialisée dans l’organisation de spectacles, en ayant adopté le statut SAS. Pourquoi le choix du 30 ? « Mon activité me permettait a priori de travailler chez moi, mais à certains moments, il me faut pouvoir me soustraire de l’ambiance familiale. J’ai aussi l’opportunité de disposer d’un espace chez mes clients. Mais j’ai besoin également de m’ouvrir à d’autres univers professionnels. C’est ce que me permet Le 30, où je croise d’autres entrepreneurs. » Et des femmes de surcroît : comme celle-ci qui œuvre dans la cosmétique ou cette autre qui le fait dans l’éducation. « Des contacts qui m’inspirent des idées ». Parmi les offres, elle a opté pour le carnet des 50 h, qu’elle peut épuiser à sa guise. Tout en pouvant aussi suivre les conférences et les ateliers de formation.
Parmi nos autres rencontres, il nous faut évoquer Hugo, un tout jeune entrepreneur de 21 ans, auquel Myriam a fait bénéficier du dispositif des Entrepreneuriales. Ou encore Christine, de la société APEF Services, une société spécialisée dans les services à la personne, et qui s’apprête à ouvrir une 3e agence, qu’elle a domiciliée ici, au 30, où elle procède également à ses recrutements.

Convaincu au terme de notre visite de l’attrait du lieu et de son intérêt, nous étions d’autant plus surpris par son manque de visibilité depuis l’extérieur (seule une modeste plaque indique qu’on est au bon endroit) et la manière dont on y accède : par un accueil discret dans un hall des plus étroits. Ce dont nous n’avions pas manqué de faire part à Myriam. On a appris depuis qu’une signalisation est en cours de finalisation. Cela étant dit, nul qu’avec ou sans, le bouche à oreille suffira à faire du 30, The open space to be.

Pour accéder au site du 30, Create in Paris-Saclay, cliquer ici.

Sylvain Allemand
Sylvain Allemand

Journaliste

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