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Entrepreneuriat innovant

HuG, pour être au Top !

Le 19 avril 2024

Entretien avec Arnold Migan, fondateur de HuG

Suite de nos échos au Demo Day du programme Discovery (un concours de pitchs de startuppeurs devant des investisseurs) organisé le 14 mars dernier, à la Terrasse Discovery +x, avec, cette fois, le témoignage d’Arnold Migan, qui avait coaché les candidats.

- Les entrepreneurs qui ont pitché ont tous paru plus naturels les uns que les autres. J’ai appris qu’ils avaient été coachés et que leur coach n’était autre que vous. Comment vous y êtes-vous pris ?

Arnold Migan : Je suis préparateur mental et praticien TOP – pour Techniques d’Optimisation du Potentiel -, un ensemble de techniques consistant à mettre une personne dans les meilleures conditions possibles pour atteindre ses objectifs ; dans le cas présent, réussir une prise de parole en public. C’est la deuxième fois que j’ai été sollicité par la Terrasse Discovery +x dans le cadre de son programme Discovery qui comprend cinq séances de formation. Pour ma part, j’interviens une première fois au début du programme pour expliquer aux participants comment gérer leur stress ; j’en profite pour les sensibiliser à l’importance d’oser se livrer, de parler d’eux-mêmes, et pas seulement de leur projet. Ce qui ne va pas forcément de soi pour eux qui y consacrent toute leur énergie. Je m’emploie donc à lever les points de blocage. L’enjeu est d’importance, car les investisseurs qu’ils vont avoir devant eux et qui composent le jury, vont être d’abord sensibles à la personnalité de celui ou celle qui porte le projet, à la qualité de l’équipe dont il/elle a su s’entourer.
Je ré-interviens ensuite, au cours de la dernière journée, pour la dernière étape du coaching avant l’action. Cette fois, il sera question de dynamisation psychophysiologique, soit une sorte d’éveil mental et corporel. Nous travaillerons aussi sur la manière de s’approprier l’espace, d’entrer en scène et d’en sortir, en embarquant l’auditoire.

- Tous ont paru non seulement naturels, mais aussi singuliers. Est-ce à dire que par votre préparation vous veillez à respecter leur singularité ?

A.M. : Absolument. Ce qui m’importe, c’est que chacun puisse s’exprimer dans son authenticité. Pour cela, il s’agit, j’y reviens, de lever des blocages pour se révéler tel qu’on est et non prétendre jouer un rôle.

- Il reste que la situation est potentiellement plus stressante qu’à l’ordinaire au vu des personnes devant lesquelles les candidats interviennent, à savoir des investisseurs.

A.M. : Mon but n’est pas d’évacuer le stress. Qu’on en éprouve, même quand on a déjà l’expérience du pitch, rien de plus normal. Le stress zéro n’existe pas. D’aucuns parlent de trac. Pour ma part, je préfère parler de stress car cela a bien à voir avec l’adrénaline. En revanche, ce qui importe, c’est que la personne garde le contrôle sur ce stress, qu’elle ne se laisse pas submerger par lui.

- Qu’est-ce qui vous a prédisposé à exercer ce métier ?

A.M. : De formation initiale, je suis ingénieur. J’ai fait mes études sur le plateau de Saclay, à Polytech Paris-Sud. Suite à quoi, après quelques années d’expérience professionnelle, j’ai fait un MBA (Master of Business Administration) pour m’orienter vers une activité plus business. Durant une vingtaine d’années, j’ai travaillé dans l’industrie Télécom que j’ai quittée pour créer, en 2018, mon entreprise, HuG, pour Human Growth, qui a donc pour vocation d’accompagner nos clients dans l’amélioration de la qualité de vie de leurs salariés au travail et ce, dans une perspective globale, en intervenant aussi bien sur sur le bien-être physique et mental que sur le savoir-être. HuG, c’est plus de cent-trente professionnels qualifiés au service de la performance des organisations.
C’est en travaillant sur cette dernière dimension, le savoir-être, qui implique un accompagnement sur les relations interpersonnelles et le coaching des managers, que j’en suis venu à me former à la Préparation Mentale à l’UFR STAPS de l’Université Paris-Saclay, puis au TOP, de façon à aller plus loin avec les équipes comme avec les dirigeants. Vous l’aurez donc compris, ce n’est pas un coaching standard que je propose. C’est un accompagnement centré sur l’humain, de façon à aider chaque personne à être à chaque instant au mieux de sa forme et de son potentiel pour optimiser ses performances personnelles et professionnelles.

- Quel est le risque néanmoins que, dans le cas de pitchs, l’apparence l’emporte sur le fond du projet entrepreneurial ? En d’autres termes, défendriez-vous l’idée que votre accompagnement peut suppléer les éventuelles faiblesses de ce dernier ?

A.M. : Non, mon accompagnement n’a pas d’autre prétention que de permettre à l’entrepreneur d’intervenir dans les meilleures conditions possibles, d’être le plus naturel et authentique possible pour incarner son projet. Ce que je constate, c’est qu’à l’issue de la première séance, les candidats en viennent d’eux-mêmes à modifier le contenu de leur présentation, tout simplement parce qu’entretemps des barrières sont tombées, ils ont pu prendre du recul sur leur projet, mieux cerner ce qu’ils devaient mettre en avant. Certains ont même révisé les chiffres relatifs à la trajectoire de leur chiffre d’affaires, voire leur business model. Autrement dit, le coaching permet de travailler tout à la fois sur la forme et sur le fond.

- Très intéressant ! Précisons que nous faisons l’entretien à la Terrasse Discovery +x, au cœur de l’écosystème de Paris-Saclay. Quel regard le professionnel qui y a fait ses études pose-t-il sur lui ?

A.M. : En plus d’y avoir fait mes études, j’ai été ensuite le premier startupper à aller à la rencontre de l’équipe de la Terrasse Discovery +x quand le lieu a ouvert. J’aurais donc même pu m’enorgueillir d’en avoir été le premier client ; seulement, le temps de réfléchir, un 2e a signé ! (Rire). Je peux en revanche me prévaloir d’une fidélité, car j’y suis encore. Parce que le lieu me plaît. Que dire de son environnement, le plateau de Saclay ! Je m’y sens bien. J’enseigne à l’IUT Paris-Saclay, pas très loin d’ici. J’accompagne les étudiants dans leur préparation mentale et donne des cours de management et de gestion d’équipe. Manière de dire que je suis pleinement intégré dans l’écosystème et fier à pouvoir y transmettre mon savoir-faire aux étudiants et aux professionnels en entreprise.

- Je ne résiste pas à l’envie d’évoquer votre suggestion de faire l’entretien aux abords de la Terrasse Discovery +x où nous pourrons, avez-vous dit, entendre les oiseaux. Malheureusement mes lecteurs ne pourront pas en profiter. Je pose néanmoins cette question : qu’est-ce que cette attention dit de votre rapport à l’environnement de Paris-Saclay ? Une sensibilité au fait que, pour concentrer de nombreux établissements et équipements, il n’en offre pas moins aussi un cadre naturel propice à la tranquillité ?

A.M. : Oui, absolument ! Nous avons la chance, vraiment, de vivre dans un environnement agréable que ce soit pour y poursuivre ses études ou y travailler. Il suffit de s’éloigner un peu des quartiers les plus denses pour se retrouver au contact de la nature, sinon d’espaces agricoles, y courir ou s’y balader. Bref, on n’a pas l’impression d’être aussi proche de Paris. Il faut mesurer notre chance !

Sylvain Allemand
Sylvain Allemand

Journaliste

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