Suite de nos échos du Deeptech Tour de BPI France, qui avait fait escale le 6 février 2020, sur le Plateau de Saclay, à CentraleSupélec, avec le témoignage de Mariam Ezzedine, Post-doc de l’École Polytechnique, lauréate du concours d’innovation i-PhD, qui porte un projet de recherche et de création d’entreprise sur des batteries Li-ion de nouvelle génération.
– Si vous deviez pour commencer par présenter votre cursus…
Je suis en Post-doc au Laboratoire de Physique des Interfaces et des Couches Minces (LPICM), à l’École Polytechnique. Dans le cadre de ma thèse en spécialité physique, j’ai travaillé sur une nouvelle technique de fabrication ascendante (bottom-up) des électrodes basées sur le principe de nanostructuration hybride hiérarchique en rupture avec les méthodes d’élaboration habituelles de batteries Li-ion. Les batteries Li-ion existent déjà dans nos smartphones et nos ordinateurs. Ce qu’on sait moins, c’est qu’elles ont un avenir prometteur pour les véhicules électriques et le stockage d’électricité en général. Les résultats obtenus au cours de cette thèse, plus qu’encourageants, m’ont décidé à postuler, en 2018, à l’appel à projet jeune docteur de la SATT Paris-Saclay (en stade de prématuration), en présentant un projet de recherche et développement technologique issu de mes travaux de thèse au LPICM. Durant 2019, des avancées significatives sur plusieurs étapes de la technologie ont été réalisées avec succès. Et aujourd’hui, je participe a cet évènement en tant que lauréate du concours d’innovation i-PhD.
– A quel horizon vous projetez-vous ?
La solution sur laquelle je travaille est une technologie de rupture. Elle passe par l’utilisation de nouveaux matériaux et d’une nouvelle architecture d’électrodes. Avant de parvenir à la mettre sur le marché, il faudra bien compter entre dix et vingt ans. A moyen terme, je compte bien créer une start-up. Mais pour l’heure, j’en suis encore au stade de la recherche et du développement de base.
– Renonceriez-vous pour autant à votre statut de chercheuse ?
Non. J’envisage plutôt être une « entrepreneuse#chercheuse » (rire). J’ai cependant conscience qu’il me faut encore acquérir tout le background de l’entrepreneuriat innovant, acquérir des compétences en gestion et de marketing. Mais je sais que des formations existent en matière de création de start-up, dont je pourrais bénéficier, en phase d’incubation.
– Une perspective que vous appréhendez ?
Non, je la vis plutôt comme un challenge !
– Nous sommes à CentraleSupélec, à l‘occasion du Deeptech Tour Paris-Saclay. En quoi cet écosystème a-t-il été favorable à votre projet ? Auriez-vous pu le mener ailleurs ?
Ailleurs ? Difficile à dire. Une chose est sûre, je suis en grande partie issue de cet écosystème : comme je le disais, c’est à Polytechnique que j’ai fait ma thèse et, aujourd’hui, que je mène mon nouveau projet de recherche, avec le soutien de mon directeur de thèse, Costel Cojocaru. J’ai déjà bénéficié de celui de la SATT Paris-Saclay, qui m’avait alloué un financement pendant l’année 2019. La prochaine étape est de continuer a développer la technologie ainsi que de trouver un marché durant l’appel à projet IP Paris (là encore en stade de prématuration). Par la suite, ce sera la maturation du projet, pourquoi pas aux côtés de cette même SATT.
– Est-ce à dire que l’écosystème Paris-Saclay fait sens pour vous, au-delà de ces diverses institutions ?
Oui, bien sûr. C’est un écosystème particulièrement riche, que ce soit en termes de formations et de programmes de recherche. Comme on l’a vu à l’occasion de cet événement, des start-up se créent un peu partout en France, dans divers écosystèmes. Celui de Paris-Saclay se révèle particulièrement dynamique. A priori, c’est là que je poursuivrai l’aventure !
A lire aussi l’entretien avec Anaïs Barut, cofondatrice et présidente de DAMAE Medical, marraine du Deeptech Tour Paris-Saclay (pour y accéder, cliquer ici).
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