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Agriculture & Alimentation

Une prometteuse agriculture urbaine et périurbaine.

Le 15 février 2016

Pendant une année, la Communauté d’Agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines (Casqy) a mené, avec Terre et Cité, un diagnostic sur l’état et les perspectives d’avenir d’une agriculture urbaine et périurbaine sur son territoire. Responsable de l’Agenda 21 local de l’agglomération, Claire Martinet revient sur la méthode et les résultats présentés en novembre dernier. De quoi confirmer la vocation de Paris-Saclay à être un cluster d’innovation aussi bien technologique et sociale qu’agricole, maraîchère et même jardinière.

– Vous avez réalisé une étude sur l’agriculture urbaine et périurbaine à l’échelle de l’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines. Comment avez-vous procédé ?

Nous avons commencé par établir un diagnostic de l’agriculture tout à la fois urbaine et périurbaine sur le territoire avec l’appui de l’association Terre et Cité, que nous connaissions pour avoir déjà travaillé avec elle (nous avons notamment fait partie du groupement pour la candidature au programme européen Leader, destiné à financer des projets de développement rural et agricole).
Ce diagnostic a été mené sur une année, entre novembre 2014 et novembre 2015. Il visait à faire un état des lieux de l’existant, des initiatives aussi bien que des problématiques rencontrées par les acteurs, et à identifier des leviers possibles de développement de cette agriculture urbaine ou périurbaine sur le territoire. Précisons que ce travail a été cofinancé par la Région Ile-de-France.
Nous nous sommes pour cela appuyés sur des données quantitatives produites à l’échelle de la Région par des organismes institutionnels et sur l’étude consacrée aux filières courtes de proximité, réalisée à l’échelle de l’OIN Paris-Saclay par le cabinet Blezat. Ces données ont été complétées par une quarantaine d’entretiens auprès des acteurs locaux. Les entretiens auprès des agriculteurs du territoire nous ont permis d’affiner la connaissance des exploitations (leur superficie, leurs productions, leurs effectifs, leurs problématiques, leurs projets etc.). Une quinzaine d’entretiens approfondis ont également été menés avec des responsables de structures associatives (AMAP, Jardin de Cocagne, jardins partagés, associations engagées dans le développement durable,…) ou commerciales (magasins de produits bios et/ou locaux), des chercheurs, des entreprises, sans oublier des élus des différentes communes.
Plusieurs cartes ont pu ainsi être établies sur les espaces agricoles, les productions, le foncier et le type de baux ; les fonctionnalités ; les terrains disponibles pour des projets pérennes ou provisoires (les friches, par exemple, qui pourraient être exploitées à des fins maraichères ou jardinières en attendant un usage définitif).

– Et que ressort-il donc de ce travail ?

Un premier constat : la diversité et richesse de l’agriculture urbaine. Nous avons recensé pas moins d’une quarantaine d’initiatives : une douzaine de jardins (familiaux, partagés, pédagogiques ou d’insertion), plus d’une demi douzaine d’espaces de culture en libre-service (potagers et vergers) et de ruches, sans oublier un Jardin de Cocagne et un maraîcher de Monsieur Robert Pirès, récemment installé, tous deux certifiés « agriculture biologique ». A quoi s’ajoute un réseau de points de vente en circuits courts : 11 Amap, 3 magasins bio, 4 points de vente de paniers fraîcheurs…
Autant d’initiatives portées par les communes et un réseau associatif très dynamique (Dédale, Le Champs des Découvertes, Sème qui peut, Regain Nature…). Elles sont d’autant plus intéressantes qu’elles sont le support d’animations (ateliers, conférences, visites), et ceux qui les portent sont motivés pour continuer à développer des projets sur de nouveaux espaces, que ce soit des friches ou en pieds d’immeuble. A leur façon, elles concourent à un développement durable en mettant notamment en œuvre des solutions respectueuses de l’environnement. Les jardins familiaux et collectifs, par exemple, mettent en place des démarches de recyclage et de compost, des actions de sensibilisation au jardinage écologique voire à la permaculture.

– Et qu’en est-il de l’agriculture classique ?

On compte pas moins de 17 exploitations totalisant actuellement 1 035 ha. Une superficie qui a plus que doublé pour atteindre 2409 ha, suite à l’intégration, le 1er janvier de cette année, de cinq nouvelles communes (Coignères, Les-Clayes-sous-Bois, Maurepas, Plaisir et Villepreux) au sein de l’intercommunalité. On constate chez les agriculteurs une volonté de se rapprocher du consommateur local. Un mouvement qui devrait s’amplifier avec l’arrivée d’une nouvelle génération d’exploitants qui veulent davantage travailler dans une logique de circuit-court.
Bien plus, les conditions semblent désormais réunies pour la reconnaissance d’une agriculture multifonctionnelle, remplissant, autrement dit, des fonctions tout à la fois alimentaire, écologique et environnementale, économique, paysagère, pédagogique, sociale…

– Cette richesse est-elle une découverte pour vous, les élus et la population ?

La ville nouvelle de Saint-Quentin-en-Yvelines s’est construite sur un ancien territoire agricole dont il reste cependant un important héritage. Il s’agissait donc de revenir à un élément de son identité, dont on n’avait peut-être plus conscience. D’autant que cette dimension agricole est appelée à se renforcer, ne serait-ce qu’en raison de l’élargissement de l’intercommunalité que j’ai évoqué, mais aussi de l’aspiration croissante de la population à s’alimenter à partir de productions locales.
D’ailleurs, en abordant le sujet avec des acteurs locaux, que ce soit avec les agriculteurs, mais aussi les associations et les habitants, force a été de constater comme un déclic et une grande satisfaction à l’idée de pouvoir discuter du sujet. L’agriculture urbaine ou même périurbaine est quelque chose qui parle et qui a du sens pour ceux qui vivent le territoire au quotidien.

– Cette prise de conscience s’est-elle manifestée aussi du côté des élus ?

Les résultats leur ont été présentés à l’occasion des journées de restitution. Ils ont participé à ces journées et se sont impliqués dans leur préparation. Les élus municipaux manifestent un intérêt certain. Sans doute en raison du lien de proximité qu’ils entretiennent avec leurs administrés. Des communes ont déjà pris des initiatives. L’enjeu est donc de passer à une autre échelle, celle de l’agglomération et d’intégrer la problématique le plus en amont des projets d’aménagement du territoire.

– L’agglomération a-t-elle la compétence en matière d’agriculture urbaine ?

Non. C’est donc davantage au titre de ses compétences en matière de développement économique, d’aménagement ou d’environnement, qu’elle s’est saisie du sujet. Cela nous a amenés à nous rapprocher d’acteurs très divers, avec lesquels nous n’avions pas de contacts particuliers, à commencer par les agriculteurs.

– Quel accueil ces derniers ont-ils réservé à votre diagnostic ? Sont-ils prêts à assumer une agriculture multifonctionnelle ?

En réalité, les agriculteurs considèrent déjà œuvrer à une agriculture multifonctionnelle. L’enjeu est davantage une agriculture plus en lien avec les consommateurs locaux. Les agriculteurs y sont prêts à en juger par les réactions de ceux que nous avons pu rencontrer. Lors de la restitution, les exploitants présents totalisaient 60% des terres ; ils ont tous validé le contenu de l’étude. Ils ont accueilli d’autant plus positivement ce travail qu’ils avaient le sentiment de ne pas être entendus. Au début, ils étaient soucieux de savoir ce vers quoi cela allait déboucher. Très vite ils se sont impliqués. Face à l’urbanisation, ils ne demandent qu’à préserver leur outil de travail quitte à l’adapter. Que ce soit ici ou dans le reste de l’Ile-de-France, les espaces agricoles sont contraints. Le moindre hectare en plus ou en moins revêt donc pour eux une importance particulière : il conditionne la viabilité de leur exploitation. Dans ce contexte, mais aussi dans la perspective de la transmission de leur exploitation, les agriculteurs, y compris ceux tournés vers l’export, songent à se diversifier. Mais il est bien clair que cette transformation ne pourra s’effectuer que s’ils ont la garantie que la fonctionnalité de leur exploitation sera conservée voire améliorée. Au delà de la question du foncier, c’est les problématiques liées aux circulations agricoles, aux logements, à la main d’œuvre, aux prix des produits, auxquelles il faut réfléchir avec eux.

– Et, vous-même, dans quelle mesure étiez-vous prédisposée à vous investir dans cette démarche ?

L’agglomération est un territoire que je connaissais bien avant d’occuper mes fonctions actuelles : j’ai fait une partie de mes études à l’Université de Saint-Quentin-en-Yvelines. Et puis, j’ai une sensibilité à la question des espaces agricoles et naturels, et donc à cette agriculture urbaine ou périurbaine. Comme d’autres, je suis également concernée par cette problématique de l’alimentation locale dont on peut voir qu’elle prend de l’ampleur au niveau mondial. Ce me semble être quelque chose qui va dans le bon sens, dans la perspective d’un développement durable véritable.
Avant d’assumer la responsabilité de l’Agenda 21 local de l’agglomération, j’ai travaillé pendant six ans au sein de sa direction du développement économique. J’ai participé à un projet d’installation d’un maraîcher, Monsieur Robert Pirès, à Magny-les-Hameaux, que j’évoquais tout à l’heure. J’ai pu prendre la mesure de l’intérêt d’une agriculture urbaine pour un développement économique réellement territorial, c’est-à-dire connecté à son territoire, et durable. En effet, il s’agit d’activités qui profitent directement à la population – les consommateurs, qui peuvent bénéficier de fruits et légumes de qualité, et des producteurs, qui en tirent une source de revenus, tout en concourant à l’animation du territoire. Le tout en limitant les impacts liés au transport de marchandises, et avec des pratiques le plus respectueuses possibles pour l’environnement, contribuant à préserver ses équilibres.

– Mais qu’entendez-vous au juste par agriculture ? Parmi les activités agricoles, vous avez référencé des activités de maraichage. Le jardinage, tout comme d’ailleurs le maraîchage, implique des compétences et des savoir-faire bien différents de ceux de l’agriculture proprement dite…

Nous ne faisons que nous appuyer sur la définition de l’Insee qui inclut toute production alimentaire, qu’elle soit végétale ou animale, et donc l’élevage aussi bien que le maraîchage. Une définition aussi générique peut se justifier aujourd’hui plus que jamais, à l’heure où des agriculteurs se convertissent tout ou partie au maraîchage, moyennant l’acquisition de nouvelles compétences. Et puis pourquoi autant distinguer le maraîcher d’un céréalier ou d’un éleveur ? En revanche, je reconnais avec vous que le jardinage ne saurait relever de l’agriculture, fût-elle urbaine ou périurbaine. Toujours est-il que l’on peut considérer que cela participe d’une même dynamique, contribuant à redonner aux urbains plus de maîtrise sur leur alimentation.

– Somme toute, en dressant l’état des lieux, avez-vous eu l’impression que ces acteurs relevaient d’univers encore cloisonnés ?

Il est clair qu’ils relèvent d’univers différents. Ils n’ont pas les mêmes objectifs ni la même approche : les acteurs associatifs sont particulièrement sensibles aux enjeux environnementaux et s’inscrivent volontiers dans une démarche de développement durable. Ils limitent d’eux-mêmes les intrants chimiques en faisant leur, l’objectif du zéro phyto. Les agriculteurs sont plus enclins à défendre leur outil de production. La plupart sont installés sur le territoire depuis des générations. Mais, même parmi eux, on relève des profils différents et des évolutions. Le maraîcher que nous avons installé est un ancien cadre d’une grande entreprise, qui s’est reconverti.
Toujours est-il que nous avons procédé à différentes restitutions : une première à l’attention des agriculteurs, une seconde, le 27 novembre, plus institutionnelle (y étaient présents les élus, l’Agence des espaces verts d’Ile-de-France,…), avec des visites en bus et des témoignages ; enfin, une troisième, le 28, à l’attention des associations.

– Comment les agriculteurs ont-ils réagi ?

Ils se sont montrés particulièrement intéressés. La carte visualisant les initiatives d’agriculture urbaine (incluant les jardins familiaux ou partagés, les AMAP…), fondées sur le principe du circuit court, a tout particulièrement retenu leur attention. Certes, ces initiatives ne sont pas portées par des agriculteurs stricto-sensu, mais ils y ont vu un levier de développement et de nouveaux débouchés possibles. Ils y sont d’autant plus sensibles qu’ils y voient aussi une source de diversification pour les prochaines années. Au final, ils disent eux-mêmes que cela participe d’une seule et même dynamique. Bref, un retour positif : les agriculteurs avaient envie de travailler, de se rapprocher des structures associatives.

– Et celles-ci, comment ont-elles réagi ?

Le sujet suscite à l’évidence un réel intérêt. Les associatifs ont dit en substance que ce diagnostic était l’occasion pour eux de mieux prendre la mesure des contraintes qui pesaient sur les exploitations agricoles. Par exemple, 20% des terres sont en baux précaires. Comment pouvoir investir dans de nouveaux outils de transformation si l’on peut perdre 20 % de son outil de travail d’une année sur l’autre ? C’est une forme de précarité très présente en milieu périurbain dont on n’a pas toujours conscience. En bref, les restitutions ont eu pour effet d’amener les agriculteurs et les associatifs à élargir leur vision des choses et à partager leurs problématiques, à mieux se comprendre. Elles se sont, il est vrai, terminées par un repas composé de produits locaux, ce qui a ajouté à la convivialité et à l’envie de prolonger l’échange.

– Et vous-même, que retenez-vous de cette démarche ? Aviez-vous mesuré la richesse de votre territoire au regard de son agriculture urbaine et de proximité ?

J’en sors convaincue du fait qu’il y a plein de choses à faire ! Je rêve en particulier d’un vrai lieu de vie qui permettrait à tous ces acteurs de se côtoyer au quotidien, et dont pourraient sortir, pourquoi pas, des projets communs, collaboratifs.

– Quelles suites comptez-vous donner à votre démarche ?

L’Agenda 21 local, qui a été adopté par les élus de l’agglomération en 2013, comporte déjà un certain nombre d’actions. Reste à travailler avec les élus et les acteurs de l’agglomération pour se doter de moyens pour amplifier la dynamique.

– La démarche n’a-t-elle pas eu déjà pour effet, et par elle-même, de mobiliser les acteurs locaux ?

Très vraisemblablement. Elle a de toute évidence semé des graines ! Cela dit, une dynamique de développement d’une agriculture locale a besoin d’un « assemblier » pour approfondir les liens entre des acteurs divers, qui se méconnaissent encore et dont les projets pourraient être davantage mutualisés. Manifestement, cela bouge, mais cela a besoin d’être conforté.
Cet assemblier pourrait être justement la Communauté d’agglomération qui dispose de toutes les compétences requises, que ce soit en matière de développement économique, d’aménagement ou d’environnement.
La suite, c’est aussi la collaboration avec Natureparif dont on va rejoindre l’observatoire de l’agriculture urbaine. A ce titre, nous allons faire partie de ses territoires pilotes pour l’étude d’impact de cette agriculture sur la biodiversité.

– De quelles sources de financement disposeriez-vous pour encourager une agriculture urbaine et périurbaine ?

Notre diagnostic a aussi été l’occasion d’identifier des opportunités de financement, que ce soit dans le cadre du programme Leader ou de la Zone de protection naturelle, agricole et forestière (ZPNAF), qui couvre une partie de Guyancourt, mais aussi les dispositifs de la Région, liés au développement de l’agriculture périurbaine. On peut imaginer aussi des financements participatifs comme celui mobilisé pour l’installation du maraîcher Robert Pirès, à Magny-les-Hameaux.

– La Communauté d’agglomération s’inscrit dans l’OIN de Paris-Saclay. Dans quelle mesure ce contexte vous encourage-t-il dans cette dynamique ?

L’agglomération fait non seulement partie de l’OIN mais encore plusieurs portions de son territoire – Guyancourt et le Plateau de Magny – s’inscrivent dans le prolongement du Plateau de Saclay. Et puis une dynamique en faveur de l’agriculture périurbaine y est portée par l’association Terre et Cité, que nous avons évoquée. Le cluster Paris-Saclay ouvre des perspectives intéressantes, notamment avec l’arrivée de nouveaux étudiants. Pourquoi ne pas mettre à leur disposition des espaces à jardiner pour compléter leur alimentation, mais aussi servir de lieux d’expérimentation dans le cadre de formations en matière d’écologie ou de développement durable ? Un jardin pédagogique a déjà vu le jour à l’Observatoire des sciences et de l’univers de l’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines. Sa gestion est confiée à une association d’étudiants. Un exemple parmi d’autres qui gagnerait à être décliné.

– Et quid des entrepreneurs étudiants et startuppers ?

Autant le reconnaître, ce n’est pas une piste que nous avons explorée, dans le cadre de notre diagnostic. Mais elle gagnerait effectivement à l’être. L’agriculture urbaine ou périurbaine est aussi une source d’inspiration pour des innovateurs, d’autant qu’elle est une contribution à une ville durable sinon résiliente. On pourrait là encore envisager de rendre des espaces disponibles pour des expérimentations, à commencer pour les start-up appelées à rejoindre l’incubateur de Saint-Quentin-en-Yvelines.
On perçoit bien que c’est une thématique qui peut intéresser aussi les grandes entreprises. Certaines d’entre elles commencent à mettre des parcelles à disposition de leurs salariés, ne serait-ce que pour améliorer les conditions de travail par la création d’espaces de détente, mais aussi insérer l’entreprise sur son territoire en nouant des contacts avec d’autres jardiniers ou acteurs de l’agriculture urbaine.
Nous souhaiterions également nous rapprocher des bailleurs sociaux pour transformer les espaces verts en espaces de jardinage, et prioritairement dans les quartiers relevant de la politique de la ville.

– Envisagez-vous de définir un plan d’ensemble ?

Cette piste a été proposée aux élus et nous aimerions y travailler. Il s’agit aussi de nourrir les orientations fixées dans les différents outils de planification territoriale : le Plan de Développement Durable (PDD), adopté en septembre 2013 ; le Projet d’Aménagement et de Développement Durable (PADD) du PLUI en cours d’élaboration ; le Contrat de Développement Territorial (CDT) Paris-Saclay Saint-Quentin-en-Yvelines/Versailles Grand Parc. Autant d’outils qui prévoient le développement d’une agriculture locale et que notre diagnostic pourra donc alimenter en suggérant des actions concrètes.

Sylvain Allemand
Sylvain Allemand

Journaliste

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