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Entrepreneuriat innovant

Une innovation au service de la vision industrielle.

Le 12 juillet 2012

Suite de notre série sur de jeunes entrepreneurs issus de la Filière Innovation Entrepreneurs (FIE), de l’Institut d’Optique. Aujourd’hui [juillet 2012]: Jean-Philippe Blanchot, qui a 25 ans, codirige Effilux, une société spécialisée dans la conception et la fabrication d’éclairages à base de LEDs.

Nom : Blanchot. Prénom : Jean-Philippe. Profession : Gérant et directeur technique d’Effilux (6 salariés et 450 000 euros de CA en 2011). Age : 25 ans…

Jean-Philippe Blanchot fait partie des élèves de l’Institut d’Optique Graduate School (IOGS) qui ont suivi la Filière Innovation-Entrepreneurs (FIE). Sa société, spécialisée dans la conception et la fabrication d’éclairages à base de LEDs pour le marché de la vision industrielle, a été créée avec deux autres anciens de la filière, dans le prolongement du projet poursuivi au cours des 2e et 3e années. « Notre projet s’est révélé être bien plus qu’un projet étudiant puisque les études de marché et de faisabilité technique ont montré qu’il était viable », explique ce jeune entrepreneur. Tant et si bien que l’entreprise, riche de deux brevets, a même été créée avant même l’obtention de son diplôme!

Ce jeune professionnel promis à un grand avenir est cependant resté modeste : « La FIE nous a permis de nous plonger très tôt dans un écosystème entrepreneurial. Sans les savoirs acquis dans le cadre de la filière et les structures d’appui de l’Institut d’Optique, Effilux n’aurait pas vu le jour.» Grâce au réseau constitué aux cours des années d’études, il a pu entrer en contact avec de précieux partenaires, dont Incuballiance et Scientipôle Initiative, et être conseillé par des experts dans la définition de stratégies à court et long termes.

Créer son entreprise, Jean-Philippe Blanchot en rêvait bien avant d’entrer à l’Institut d’Optique. Mais ce rêve, il ne pensait pas l’exaucer avant 30-40 ans, le temps d’accumuler une expèrience professionnelle dans une entreprise. « Finalement, j’ai pris un peu d’avance par rapport à mes prévisions »…

Sa jeunesse, il se garde cependant de la mettre trop en avant. Du haut de ses 25 ans, il peine encore parfois à obtenir la confiance de clients potentiels. En France, du moins, où « il faut avoir un certain âge avant d’être pris au sérieux.»

Autre difficulté : la reconnaissance de l’entrepreneuriat. « Les structures d’appui et d’accompagnement existent et sont bien développés tout comme les financements. Contrairement à ce qu’on dit, notre pays est bien loti. Nous ne rencontrons aucune difficulté à nouer des partenariats avec des instituts de recherche. » Reste, comme il le regrette, cette méconnaissance dont l’entrepreneuriat continue à être victime. « Les petites entreprises et les start-up, juge-t-il, ne jouissent pas de la même reconnaissance que dans d’autres pays.»

Trois ans à peine après sa création, Effilux compte pourtant déjà 6 salariés et, en 2011, elle a réalisé 450 000 euros de chiffre d’affaires, en croissance de 50% par an ! Au cours de la phase de maturation, elle a bénéficié des aides allouées au titre des prix qu’elle a reçus. Pour son développement, Jean-Philippe Blanchot ne s’inquiète pas outre mesure. « Destinés aux industriels (papeteries, aciéries, entreprises du secteur médical…), nos éclairages permettent de mieux contrôler la qualité de leur produit sur la chaîne de fabrication. Nous ne sommes pas dans une rupture technologique, mais dans un incrément de valeur : nous apportons un mieux par rapport à la technologie existante. Par conséquent, nos besoins de financement sont limités.» En bref, à la différence d’autres entrepreneurs, il peut repousser l’échéance du recours à la levée de fonds…

Un ancrage sur le Plateau de Saclay

Malgré la croissance de son entreprise, il n’envisage pas de quitter le bâtiment 503, du moins dans l’immédiat : « Il y a ici une grande synergie avec les autres entreprises.» Sans oublier la plateforme de prototypage doté de matériels de pointe. Pour accueillir ses clients, Effilux dispose en outre de locaux dont l’ambiance cosy et high tech tranche avec l’aspect vieillot du bâtiment 503.

S’il fallait un jour le quitter, il resterait à proximité. « Le fait d’être en Ile-de-France constitue un avantage indéniable. Les structures d’aides de type incubateur sont plus développées dans cette région qu’ailleurs. Mais, nuance-t-il, désormais, c’est au rythme des relations avec ses clients que vit Effilux. »

Des clients qu’il n’est pas évident de faire venir ici, sur le Campus. Un problème qu’il relative : « Tous nos clients n’éprouvent pas le besoin de venir chez nous. Tout au plus viennent-ils une fois.» La faible accessibilité du Plateau est plus problématique pour les employés.

Les employés en question : quatre ingénieurs (dont un commercial), une assistante logistique, un technicien qui assemble les produits. Tous employés à plein temps.

Malgré les difficultés d’accessibilité, Jean-Philippe Blanchot, qui a lui-même élu domicile à Gif-sur-Yvette, n’envisage pour rien au monde de quitter le Plateau de Saclay. « Nous souhaitons rester à proximité de nos partenaires.» A commencer, bien sûr, par l’Institut d’Optique pour la filière de laquelle il n’exclut pas d’être porteur d’idées. Une manière de rendre ce dont il a bénéficié. « Etant entendu que les meilleures idées, nous les garderons pour Effilux !»

Car, des idées, il compte en avoir pour diversifier Effilux vers d’autres secteurs. Et mieux faire face à une concurrence internationale particulièrement vive. « Nos principaux concurrents étrangers (japonais et nord-américains) sont très présents sur notre propre marché domestique. » Déjà, Effilux compterait des innovations dans ses cartons qui ne demanderaient qu’à être mises sur le marché. « Mais, pour l’heure, l’objectif est de stabiliser l’entreprise et de la faire vivre sur son marché. »

Publié dans :

Sylvain Allemand
Sylvain Allemand

Journaliste

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