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Science & Culture

Une artiste en résidence au… CEA Paris-Saclay

Le 11 septembre 2023

Rencontre avec Hélène Launois, artiste en résidence au CEA

Le centre CEA Paris-Saclay est l’un des endroits les mieux gardés du campus de Paris-Saclay. Et pour cause : on y poursuit encore des recherches dans le domaine nucléaire. Pourtant, c’est au milieu de ses ingénieurs et techniciens qu’Hélène Launois, artiste plasticienne, y a été six ans durant en résidence d’artiste. Une première qui a d’ores et déjà donné lieu à une exposition au château du Val-Fleury, à Gif-sur-Yvette et à la publication d’un livre, Univers en création.

- Si vous deviez pour commencer caractériser votre démarche artistique ?

HL : Je ne suis pas une artiste « de formation ». Outre des études de philo, je suis diplômée de Sciences po, pas d’une école de Beaux-arts. Mais j’ai toujours aimé travailler de mes mains, bricoler. De par ma formation et par goût personnel, j’ai aussi été toujours sensible aux mots, aux différents usages qu’on peut en faire : en littérature, en poésie ainsi que dans les jargons professionnels, la publicité, la communication. J’ai également toujours eu une fascination pour la scénographie lumineuse, l’éclairage et les jeux de lumière au théâtre, sur les scènes de spectacle. J’ai d’ailleurs commencé par des peintures que je qualifiais d’« électrifiées » – je les peignais sur des panneaux de bois avec des objets incrustés dedans, des mots en forme de slogans, de cris de ralliement, le tout éclairé. Puis, peu à peu, au début des années 2010, j’ai renoncé à la surface plane pour passer à la 3D.

- Comment interprétez-vous cette évolution ?

HL : Au début, je peignais à la laque brillante glycéro, j’utilisais beaucoup de white spirit, ce qui était possible tant que je disposais d’un atelier. Ça ne l’était plus quand j’ai dû travailler chez moi. Je me suis mise à faire des créations en 3D, donc, comme j’en avais au demeurant l’idée depuis longtemps.

Hélène dans son « atelier » © CEA - D.Touzeau

« Repas de béton » © CEA

« Minus » © CEA

« Manip' » © CEA - D.Touzeau

« Quartier chaud » © CEA - D.Touzeau

» Fertilité » © CEA - D.Touzeau

Hélène dans son « atelier » © CEA - D.Touzeau

« Repas de béton » © CEA

« Minus » © CEA

« Manip' » © CEA - D.Touzeau

« Quartier chaud » © CEA - D.Touzeau

» Fertilité » © CEA - D.Touzeau

- Vous réclamez-vous d’un courant artistique ?

HL : Non, pas à proprement parler. Au moment où j’ai commencé à me consacrer à la création artistique, je me qualifiais même d’« artiste indigène » au sens où je me considérais davantage sous l’influence du milieu ambiant, sa lumière ou son langage propre. Ce qui ne m’empêche pas de suivre avec intérêt des artistes en particulier, comme James Turrell ou encore Jenny Holzer dont j’aime beaucoup la manière de faire dérouler des mots, des phrases sur des rubans lumineux, à des rythmes variables – à Venise, dans le jardin du palazzo de Peggy Guggenheim, on peut voir un impressionnant bloc de marbre poli évoquant un tombeau où sont inscrits ces mots « Go where people sleep and see if they are safe ». Une phrase qui m’émeut à chaque fois que j’y pense car comment mieux résumer l’enjeu de la création ? Pas plus qu’on ne peut prétendre survivre sans un minimum de sécurité matérielle, on ne peut prétendre créer si l’on risque d’être, à tout moment, arrêté arbitrairement comme cela arrive dans maintes parties du monde.

- Venons-en au CEA de Saclay. Que vous suggère cet univers des particules élémentaires ?

HL : Il y a quelque chose de proprement vertigineux à travailler ici. Nous sommes à la fois dans un univers de l’infiniment petit (les particules, les molécules) et de l’infiniment grand (les galaxies) , qui confine à l’étrange. C’est d’ailleurs une sensation de vertige que j’ai ressentie en arrivant ici. Parmi les pièces que j’ai réalisées, l’une est sur plan légèrement incliné pour suggérer la perte d’équilibre. Je ne peux d’ailleurs m’empêcher de penser à l’opéra Macbeth monté en 1990 à Chaillot par Matthias Langhoff. La scène y était inclinée, contribuant à faire perdre ses repères au spectateur, comme pour annoncer la folie de Macbeth.

- Une illustration au passage de votre capacité à naviguer d’un univers à un autre…

HL : Si je devais caractériser ma pratique – pour répondre plus précisément à votre première question – je mettrais en avant cette idée de mise en scène, de scénographie. En tant qu’artiste, je m’emploie à mettre en scène, en espace, des objets, en les éclairant – on en revient à mon intérêt pour la lumière, l’éclairage -, de façon à leur donner vie, en quelque sorte, par la suggestion d’une pulsation, d’une circulation de sang.

- Justement, n’est-ce pas le défi de votre démarche artistique que de donner vie à partir de matériaux inertes, dans un environnement de surcroît des plus artificialisés ?

HL : C’est tout l’intérêt du travail sur la lumière. Il suffit que la moindre œuvre soit éclairée pour qu’elle semble prendre vie, sachant que la lumière se décline en différentes variantes, plus ou moins douces, plus ou moins agressives. Ce qui permet de « dire » beaucoup de choses selon la couleur, l’intensité, l’orientation du faisceau qui traverse les objets ou s’y projette. Bien plus qu’une ambiance, elle concourt à exprimer des sentiments, des émotions, des états mentaux, des humeurs… C’est pour cela que des metteurs en scène de théâtre lui accordent autant d’importance. Cependant, tout ne saurait passer seulement par elle. Les objets revêtent aussi par eux-mêmes une dimension affective qui tient au fait qu’ils ont été conçus par de véritables virtuoses, des verriers par exemple, et bien d’autres ingénieurs et techniciens n’ayant rien à envier aux artisans d’art.

- En les utilisant à votre tour, fût-ce pour un tout autre usage, vous leur donnez en quelque sorte une « seconde vie »…

HL : C’est effectivement l’expression qui peut venir à l’esprit. Disons plutôt que ce sont des objets qui déjà par eux-mêmes ne me laissent pas indifférente, sans quoi je ne les utiliserais pas. Je ne pourrais utiliser des objets qui seraient déjà trop finis, achevés pour être utilisés comme des composants pour une fonction bien précise. Voyez ces transistors. De prime abord, on peut se dire que c’est tout sauf de l’humain. Et pourtant… En les voyant je ne peux m’empêcher de penser à cet ingénieur dont on m’a parlé – un ancien rescapé des camps de concentration, qui a travaillé ici dans les années 1950-60. Le soir, quand il avait fini sa journée, il faisait le tour des bennes pour récupérer les cartes électroniques dont il dessoudait les composants qu’il rangeait ensuite soigneusement…

- Votre démarche artistique a-t-elle été propice à d’heureux hasards ?

HL : Oui ! Pour la pièce Quartier chaud, par exemple, j’ai utilisé les mousses d’emballage d’objets que l’on m’avait donnés pour exploiter les traces qu’ils avaient laissées : ces mousses sont un peu comme des fossiles ! Et leurs couleurs particulières ont renforcé chez moi le désir d’en « faire quelque chose ». Je les ai agencés comme une maquette de territoire urbain et les ai bombardés de lumières à dominante rouge, virant un peu à l’orange ou au rose. Ce n’est qu’après que j’ai appris qu’il y avait ici des « labos chauds » – des laboratoires où sont étudiés des matériaux irradiés.

- Ce que vous dites-là me fait penser au philosophe des techniques Gilbert Simondon, qui invitait à « libérer les machines », leur potentiel de développement, en ne les assignant pas à un usage définitif…

HL : Ce que vous en dites fait pleinement sens pour moi. Voyez ce que j’ai découvert dans un laboratoire qui étudie la décontamination des surfaces de béton [Hélène Launois désigne une plaque de béton peinte]. Chaque petit carré correspond à une zone sur laquelle a été projeté un faisceau laser réglé différemment de sorte que la profondeur varie d’un carré à l’autre. À certains endroits, il attaqué si profondément le béton que la surface est vitrifiée ! Cela m’a donné l’idée d’utiliser les bancs laser pour graver des tablettes de céramiques émaillées, avec l’aide d’un ingénieur – je n’avais pas le droit d’utiliser moi-même un tel matériel. D’une certaine façon, il s’agit là encore de « libérer la machine » en donnant à voir un autre usage possible, par mon regard d’artiste. J’ai découvert bien d’autres machines, bien d’autres objets proprement merveilleux sans toujours savoir comment les exploiter. C’est dire l’infini des possibilités qu’offre un tel milieu de recherche.

- Comment s’est faite la rencontre avec le CEA de Saint-Aubin ?

HL : En 2016, j’avais été invitée au vernissage d’une exposition du pochoiriste C215, organisée au Musée des arts et métiers. Le CEA avait accueilli cet artiste pour réaliser des œuvres sur les bâtiments et des supports (objets scientifiques et techniques) ». J’ai reconnu tous mes matériaux – j’avais notamment réalisé des installations faites d’amoncellements d’oscilloscopes – si bien qu’une collaboration avec le CEA était pour moi de l’ordre de l’évidence. Par l’intermédiaire d’une connaissance qui travaillait sur le site, j’ai aussitôt pris contact avec la direction de la communication de mon intérêt ! Lors de nos premiers échanges, Jean-Luc Sida, intéressé, a fait part de son souhait de modifier la démarche : C215 avait fait le tour des réserves pour sélectionner les objets sur lesquels il souhaitait travailler, mais sans qu’il y ait de véritables rencontres avec les ingénieurs et techniciens. J’ai donc suggéré de mettre à ma disposition un lieu dont je pourrais faire mon atelier in situ. C’est comme cela qu’est venue l’idée d’une résidence d’artiste. Une première pour un site comme celui du CEA de Saclay.

- Sa durée avait-elle été fixée ?

HL : Non, preuve s’il en était besoin que nous étions dans une démarche expérimentale. En revanche, une convention a bien été signée, précisant qu’un atelier serait mis à ma disposition, avec du matériel, une aide technique et logistique. Dès le départ, un rendu avait été aussi prévu sous la forme d’une exposition et d’un livre.
Lors d’une première visite, on a commencé à me présenter quelques personnes, mais avec le souhait que j’aille moi-même à la rencontre des ingénieurs et techniciens ou, pour le dire autrement, que je m’inscrive dans une logique d’exploration. Ma résidence pouvait durer un ou deux ans, voire trois ans…

- Pour finalement durer six ans !

HL : Ce que j’étais à mille lieues d’imaginer au début. Car à peine arrivée sur place pour y installer mon atelier, je me suis surprise à me demander ce que j’allais bien pouvoir demander à ces ingénieurs et techniciens ! L’artiste que je suis avait tout à découvrir de leur domaine de recherche ! Allais-je seulement comprendre ce qu’ils voudraient bien m’en dire ? Rien n’était moins sûr ! Autant vous dire que je n’en menais pas large. Je crois même avoir été prise de panique ! De m’être demandé ce qui avait bien pu me prendre de me lancer dans cette aventure… (rire). Tant et si bien que les premiers mois, je n’ai pratiquement rien fait, tétanisée – c’est le mot – par la beauté de tous ces objets que je découvrais. Heureusement, Jean-Luc [Sida] m’a rassurée en faisant un parallèle avec un travail de thèse : durant les premiers mois, le doctorant passe son temps à définir son sujet, lire, sans écrire la moindre ligne. Puis il y eut la Covid-19 et ses périodes de confinement…

- Comment donc avez-vous fini par trouver vos marques ?

HL : À rebours du célèbre anthropologue Claude Lévy-Strauss, qui a beaucoup voyagé mais qui débute Tristes Tropiques en faisant part de sa détestation des voyages d’exploration, je ne suis pas une grande voyageuse, mais j’adore lire les récits de voyage d’anthropologues et d’ethnologues – les siens mais aussi ceux de Philippe Descola et de bien d’autres… – et des explorateurs comme James Cook – ses Relations de voyages autour du monde sont un chef d’œuvre : il s’y livre à des descriptions des indigènes dans un luxe de détails précisant comment ils s’habillent, ce qu’ils mangent, etc. Ces références en tête, je me suis dit que la meilleure chose à faire était d’investir le CEA à la manière d’une anthropologue sinon d’une exploratrice, de l’aborder comme un terrain de recherche, qui se situerait dans un pays très lointain au regard de ma culture.

- Une terra incognita en somme…

HL : Terra incognita ? C’est précisément ce que j’ai gravé au laser sur une tablette d’argile. J’ai ensuite pu trouver mes marques en occupant un atelier que j’ai élargi à un premier espace puis un second…

- À la manière d’une colonisatrice !

HL : Oui, mais pas avec les mêmes intentions ! Je savais pertinemment que la résidence prendrait bien fin un jour. Et puis, j’ai été dans un échange mutuel avec les autochtones, je veux dire les ingénieurs et les techniciens qui travaillent ici. D’ailleurs, parmi les autres lectures qui m’ont été utiles, il y eut aussi celle de La Chute du ciel : paroles d’un chaman yanomani de Bruce Albert et Davi Kopenawa (Pocket, 2014) : le premier est un ethnologue qui a fait un terrain chez les Yanomani en Haute Amazonie où il a rencontré le second, un chaman qui avait travaillé chez les « blancs ». Au début, ce chaman manifesta une certaine défiance avant de se lier d’amitié avec Bruce Albert, au point de lui avoir proposé de retranscrire ses paroles sur des « peaux de papier » et de les envoyer au loin pour faire connaître la cosmogonie de son peuple, avec l’espoir qu’on la respecte. De là ce livre qui constituait en cela une première au sens où il a été coécrit par un ethnologue et un chaman – il restitue les entretiens que Bruce et Davi ont eu une dizaine d’années durant en langue yanomani.

- Il reste qu’on ne pénètre pas le centre CEA Paris-Saclay est un terrain sans montrer patte blanche – on y est accueilli à l’entrée par des vigiles armés… Comment expliquez-vous que vous ayez pu non seulement y pénétrer mais encore vous déplacer à votre convenance dans cet univers extrêmement sécurisé ?

HL : Effectivement, vous ne pouvez pas vous y déplacer sans un badge qu’il n’est pas simple d’obtenir. La convention n’a pu être signée que moyennant une enquête administrative préalable qui a pris un certain temps. J’ai dû ensuite suivre la formation dispensée aux premiers arrivants et qu’un des intervenants a résumé par un « Ici, tout ce qui n’est pas autorisé est interdit » (rire). Mais une fois toutes ces étapes franchies, j’ai pu me déplacer librement hormis, bien sûr, dans les quelques bâtiments dédiés à de la recherche hautement sécurisée – parce que nucléaire, bactériologique ou autre. S’il y a eu des contraintes, je ne les ai pas ressenties. C’est d’ailleurs ce contraste entre l’apparence extérieure du site – celle d’une forteresse -, et la manière dont j’ai pu vivre à l’intérieur qui m’a plu. J’ajoute que La vie de laboratoire, du sociologue Bruno Latour, m’a été aussi très utile pour bien appréhender cet univers de la recherche, en me délestant de bien des idées préconçues.

- Quel accueil les « autochotones » vous ont-ils réservé ? Ont-ils fait montre de curiosité autant que vous en avez manifesté à leur égard ?

HL : Les ingénieurs et techniciens du CEA sont des gens passionnants. C’est un plaisir de les entendre parler de leur recherche. Ils sont, je le redis, des orfèvres à leur manière : ils créent les machines, les équipements dont ils ont besoin pour réaliser ce qu’ils appellent leurs « manip’ » pour valider ou invalider une hypothèse théorique. Des manip’ qui ressemblent fort dans leur principe à celles qu’on réalise sur des installations d’artiste. D’ailleurs, pour les besoins d’une pièce, j’ai utilisé des composants de détecteurs de particules, des photomultiplicateurs, une électrode, des films avec des traces de particules… La pièce suggère ainsi les manipulations et autres expérimentations de chercheurs, mais revisitées à ma manière.
Plusieurs des ingénieurs et techniciens m’ont apporté une aide précieuse – pour graver les tablettes, réaliser des socles, etc. Je tiens donc à les remercier d’autant qu’ils ont travaillé « en perruque » comme ils disent – une expression qui servait à désigner le travail dissimulé des ouvriers, plus ou moins toléré par leur « patron », le contremaître, et qu’il faut prendre ici au sens où ils m’ont aidée en dehors de leurs heures de travail. De sorte qu’il m’a d’ailleurs fallu veiller à les solliciter au moment le plus opportun pour ne pas abuser de leur disponibilité.
Forcément, au fil des rencontres, des affinités se sont créées, certains ingénieurs et techniciens manifestant un intérêt certain pour ce que je faisais. Si tous n’étaient pas disposés à me céder des composants – ce que je peux concevoir car la relation affective à l’objet que j’évoquais les concerne tout autant – d’autres m’en ont fourni avec le souci de m’aider dans ma démarche artistique. Au final, force est de constater des points communs entre leur démarche scientifique et la mienne.

- En quoi consistent-ils ?

HL : D’abord le temps passé, l’énergie que l’on met dans ce qu’on fait. Créer ou faire de la recherche, c’est bien plus qu’un métier. C’est une activité de l’ordre de la pulsion qui perdure bien au-delà de l’activité de création ou de recherche. Pas plus qu’on arrête de vouloir chercher, on n’arrête de vouloir créer ! Et puis il y a cette alternance de moments d’excitation extrême, durant laquelle on ne pense qu’à son travail – et de moments de flottement, d’autres encore plus fastidieux… Je me retrouvais ainsi pleinement dans ces ingénieurs tout d’un coup accaparés par des tâches plus ingrates, eux-mêmes compréhensifs en me voyant souder pièce par pièce durant des heures…

- Précisons que nous réalisons cet entretien à proximité de votre atelier et au milieu d’œuvres que vous vous apprêtez à exposer d’ici quelques jours au château du Val-Fleury à Gif-sur-Yvette [ l’exposition s’est déroulée du 11 avril au 25 juin 2023]. Plusieurs de ces œuvres sont volumineuses en plus de paraître fragiles. Comment avez-vous envisagé les conditions de transport ? Ont-elles d’ailleurs déterminé la manière de concevoir ces œuvres ?

HL : Non, je n’ai pas composé ces œuvres en fonction des implications au plan logistique. Avant toute chose, elles sont nées d’un élan créateur qui ne s’est pas préoccupé de l’intendance ! Tant et si bien que je me demande parfois pourquoi je ne me cantonne pas à faire de l’aquarelle ou au moins des objets de plus petites tailles (rire). Mais c’est ainsi, on ne se refait pas ! La création a ses raisons que l’artiste ignore… Alors oui, c’est volumineux, fragile ou lourd et, donc, difficile à transporter, mais je ne saurais contraindre cet élan créateur. Et puis, il me suffit de faire preuve d’un peu d’imagination pour faciliter l’acheminement des pièces, par exemple en les démontant, pour les remonter ensuite. Et puis, grâce au Val Fleury, j’ai eu de l’aide dans cette phase ingrate.

- Un mot sur l’autre rendu de votre résidence, à savoir l’ouvrage…

HL : Tout le mérite en revient à Jean-Luc Sida, qui a tenu à mener ce projet même après son départ de la direction de la communication. Comme son titre l’indique, Univers en création, il propose de découvrir le CEA et ses activités de recherche au prisme de l’approche artistique que j’y ai déployée.

En illustration de l’article : « Échantillotheque » © CEA

Post-scriptum

Après l’exposition au château du Val Fleury à Gif-sur-Yvette, les œuvres d’Hélène Launois seront montrées au CEA de Grenoble, à l’occasion du High Level Forum Summit qui s’ouvrira le 27 novembre 2023 (exposition programmée jusqu’au 20 décembre).

La vidéo Les Rêves ou La Chambre à brouillard qu’elle a réalisée au CEA Paris-Saclay sera montrée au salon Multiple Art Days à Romainville (93), les 8-9 septembre 2023.

Publié dans :

Sylvain Allemand
Sylvain Allemand

Journaliste

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