Un cursus de spécialité pour relever le défi de la transition énergétique
Entretien avec Hervé Guéguen, responsable du cursus de spécialité « Énergie : sciences des systèmes pour une énergie durable », de CentraleSupélec
Suite de nos entretiens sur les cursus de spécialité mis en place par CentraleSupélec avec, cette fois, les précisions de Hervé Guéguen en charge du nouveau cursus de spécialité « Énergie : sciences des systèmes pour une énergie durable ». Il revient notamment sur les liens qu’il sera l’occasion d’approfondir entre le campus rennais de CentraleSupélec, où il est proposé, et celui de Paris-Saclay.
- Si vous deviez, pour commencer, par caractériser le campus rennais de CentraleSupélec…
Hervé Guéguen : Il offre l’intérêt d’être au cœur du campus universitaire scientifique de Beaulieu, à l’est de Rennes, et a vocation à accueillir d’autres établissements d’enseignement supérieur et de recherche – l’Ensai et l’ENS. Notre école a aussi l’avantage d’être à taille raisonnable, humaine – elle compte 400 élèves – tout en disposant d’équipements de pointe. Précisons encore qu’elle n’est qu’à un quart d’heure en métro du centre-ville de Rennes.
- Sans être si loin non plus du campus de Gif-sur-Yvette, auquel on peut accéder par le TGV desservant la gare toute proche de Massy…
H.G.: En effet, il faut compter à peine 1 h 40 pour rallier la gare TGV de Massy, d’où on peut accéder ensuite au quartier de Moulon par un bus en site propre.
- De sorte que vos étudiants peuvent se sentir pleinement intégrés dans CentraleSupélec…
H.G.: En effet, c’est important de le souligner : les étudiants de Rennes sont d’abord des étudiants de CentraleSupélec et, donc, de l’Université Paris-Saclay.
- Venons-en au cursus de spécialité Énergie, que vous dirigez. Pouvez-vous rappeler pour commencer ce qui a décidé à sa création, et sa finalité ?
H.G.: Ce cursus a pour vocation de former des ingénieurs à la transition du système énergétique et en particulier à son volet électrification. Les échanges avec nos partenaires industriels ont fait ressortir un besoin d’ingénieurs experts dans ce domaine ainsi qu’en énergies renouvelables. Pour l’élaboration des maquettes des cursus, nous avons donc travaillé avec les énergéticiens, les producteurs d’énergie mais aussi les opérateurs de réseaux électriques sans oublier les spécialistes de l’énergie dite numérique, autrement dit de tout ce qui touche à l’optimisation et au contrôle du système énergétique. Parmi les partenaires avec lesquels nous avons ainsi interagi, je tiens à citer le Syndicat Départemental d’Énergie d’Ille-et-Vilaine, qui nous a beaucoup aidés dans la conception du cursus, en mettant en avant le rôle que jouent déjà les collectivités dans la transition énergétique.
- Dans quelle mesure cette spécialité fait-elle sens à l’heure où la transition énergétique, mais aussi numérique, incite à décloisonner…
H.G.: Par spécialité, il faut juste entendre un approfondissement des connaissances dans le domaine de l’énergie, à travers plus d’enseignements dans les disciplines ayant directement à voir avec, et plus de cas d’application. L’exigence sera la même que pour le cursus généraliste, mais à la différence de celui-ci, le cursus de spécialité permettra de se consacrer pleinement à un domaine, sans avoir à suivre des enseignements dans des disciplines n’ayant pas un rapport direct. Cette spécialisation n’empêchera donc pas d’aborder des matières qui sont au cœur d’autres spécialités, comme le numérique, justement. Par ailleurs, plusieurs enseignements sont transversaux comme ceux en automatisation et en optimisation, en management d’équipe et de projet, ou encore touchant aux problématiques sociétales. De sorte que nos élèves pourront, s’ils le désirent, aller vers d’autres domaines d’applications que l’énergie.
- Rappelons encore que ces cursus visent à combler le manque d’ingénieurs spécialisés en France, comparé à d’autres pays…
H.G.: Exactement. Notre pays peut s’enorgueillir de former de très bons ingénieurs généralistes. Mais nos entreprises ont aussi besoin d’ingénieurs ayant un haut niveau de connaissance et de compétence pour développer des solutions innovantes et performantes, dans un domaine donné, ici l’énergie.
- Des compétences accrues en technologie, mais aussi une connaissance de l’univers industriel dans lequel ils seront amenés à évoluer…
H.G.: En effet, les semaines de stage dont le nombre a été allongé (39 semaines en cursus de spécialité contre 28 en cursus généraliste) leur permettront de se familiariser avec les problématiques propres au secteur industriel de l’énergie. Ils seront par ailleurs très tôt en contact avec les acteurs socio-économiques du secteur grâce aux partenariats noués avec notre école.
- Dans quelle mesure la promo de ce cursus interagira-t-elle avec les étudiants du campus de Paris-Saclay ?
H.G.: La promo de la spécialité Énergie suivra l’essentiel du cursus à Rennes. Cela étant dit, si ce cursus a été construit par nos enseignants-chercheurs, ceux-ci ont bénéficié du concours de nos collègues de Paris-Saclay. J’espère d’ailleurs pouvoir continuer à échanger avec eux. Il est clair que nous ne manquerons pas de maintenir des liens, ne serait-ce que pour les besoins de stages ou les projets entrepreneuriaux que nos élèves pourront porter pendant leur cursus, en particulier en 3e année. Ils interagiront par ailleurs avec les étudiants des autres campus de CentraleSupélec au travers de la vie étudiante en participant aux grands événements qui la jalonnent comme, par exemple, le week-end d’intégration et le Forum CentraleSupélec.
Journaliste
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