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Entrepreneuriat innovant

Un concours de pitchs stratophérique

Le 5 avril 2024

Entretien avec Julien Cuvillers, directeur associé du groupe Stratos

Le 14 mars dernier, la Terrasse Discovery +x organisait le Demo Day du programme Discovery : un concours de pitchs de startuppeurs et d’entrepreneurs innovants devant un jury composé d’investisseurs. En voici un premier écho avec le témoignage de Julien Cuvillers, directeur du groupe Stratos, qui en a assuré l’animation.

- Vous avez animé le concours de pitchs. À vous maintenant de vous livrer à l’exercice !

Julien Cuvillers : (Sourire). Le groupe Stratos a été créé en 2020, de la fusion de deux entités, l’une créée en 2010, qui a acquis la seconde en 2019. Il couvre trois domaines d’activités : l’accompagnement dans la levée de fonds (jusqu’à une vingtaine de millions d’euros) ; dans la reprise et la transmission d’entreprises ; enfin, dans la structuration de gouvernance à travers la mise en place d’un Codir externalisé. Depuis 2020, nous avons accompagné plus de 150 entreprises.

- Qu’est-ce qui vous a prédisposé à rejoindre ce groupe ?

J.C. : J’en suis le fondateur !

- (Rire) Au temps pour moi ! Je reformule donc ma question : qu’est-ce qui vous a prédisposé à le créer ?

J.C. : Je viens du monde de la finance. J’ai travaillé plusieurs années dans le domaine des fusions-acquisitions et des levées de fonds, dans des cabinets anglo-saxons. Par ailleurs, j’ai une expérience de startuppeur : j’ai créé une start-up dans le Digital en 2016 cédée en 2022. Fort de cette double expérience, j’ai eu la possibilité de créer le groupe Stratos en couvrant les trois axes d’activité que j’ai évoqués.

- Nous faisons l’entretien à la Terrasse Discovery +x au terme de la série de pitchs d’entrepreneurs devant des investisseurs que vous avez animée. Quelles sont vos premières impressions ?

J.C. : La première chose à souligner est que nous sommes parvenus à faire venir une douzaine d’investisseurs. Une performance quand on sait qu’ils ne se déplacent pas aussi facilement au-delà du périphérique (sourire). Même si nous ne sommes pas loin de Paris, il leur faut pouvoir trouver du temps dans un agenda contraint. J’ajoute que c’est la 3e année qu’ils consentent à cet effort et qu’ils sont même de plus en plus nombreux à le faire – l’an passé, ils étaient une dizaine, la première année, une demi douzaine. Quant aux pitchs, ils ont été de grande qualité. Ce qui a d’ailleurs été salué par les investisseurs et le public présent.

- Personnellement, j’ai été frappé par l’extrême diversité des activités couvertes, entre la production de lithium, la reconstruction d’une filière de laine pour l’industrie de luxe, la dépollution des sols., etc. Qui plus est, des activités qui ont du sens au regard des exigences des transitions écologique et énergétique. C’est quelque chose qui vous est certainement familier, mais qu’il convient de souligner à l’intention du grand public qui ne prend pas forcément la mesure de la diversité des domaines investis par les start-up et des profils des startuppeurs…

J.C. : Et encore, vous n’avez eu qu’un aperçu des projets qui nous ont été soumis : une quarantaine de dossiers de candidature nous sont parvenus, dont seuls sept ont été retenus en veillant à ce qu’ils ne soient pas en concurrence. Et comme vous l’avez dit, les innovations proposées peuvent aller de la solution digitale, à des processus d’exploitation de matières premières en passant par des solutions de dépollution, en couvrant tout type de secteur : l’industrie, l’assurance, la santé, etc.

- On imagine que devoir interagir avec des porteurs de projets aussi divers suppose de couvrir un champ varié d’expertises…

J.C. : En réalité, nous n’avons pas besoin d’être experts sur tous les sujets. Ce qui importe est que la présentation que les candidats font soient aussi structurée que possible, car devant eux, ils ont des investisseurs qui attendent une telle structuration, des informations précises. Les candidats sont préparés à cette fin. Il bénéficie par ailleurs d’un coaching mental assuré par Arnold Mignan [voir l’entretien qu’il nous a accordé].

- Précisons que vous êtes venu d’Orléans où est installé le siège de votre groupe. Je profite de votre « extériorité » pour savoir comment vous percevez l’écosystème Paris-Saclay de là où vous êtes ?

J.C. : Extériorité toute relative car, depuis trois ans, j’anime ce concours de pitchs du Demo Day du programme Discovery. Je vois l’écosystème grandir d’une année sur l’autre. En dehors du fait que l’on peut apercevoir les bâtiments poussés régulièrement, on voit aussi que de grands groupes s’y installent, y implantent leur centre de R&D. On sent le dynamisme à l’œuvre. C’est un pôle attractif et pas aussi inaccessible que cela puisse paraître, que ce soit par les transports en commun ou en voiture. Personnellement, je m’y rends sans difficulté, depuis Orléans.

- Sans exclure d’y installer un jour le siège de votre groupe ?

J.C. : (Rire). Au regard de considérations personnelles et familiales, la réponse est non. En revanche, au regard des perspectives business, cela pourrait avoir du sens !

Pour en savoir plus sur le Groupe Stratos, cliquer ici.

Sylvain Allemand
Sylvain Allemand

Journaliste

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