Le 1er février 2018, l’emblématique Lieu de Vie du Plateau de Saclay, accueillait la projection d’un film rare, Avalon, du Japonais Mamoru Oshii. Retour sur cette première avec Stéphanie Will, qui en est à l’origine au travers de son association The Movie Light Project. Laquelle a pour vocation de promouvoir un cinéma à la demande hors les murs des salles classiques, mais aussi d’en créer une, alternative, sur le Plateau de Saclay.
– Si vous deviez pitcher le concept de The Movie Light Project ?
Il s’agit de proposer une offre de projections de films à la demande, qu’on ne regarderait pas seuls, chez soi, mais avec d’autres, dans des lieux différents des salles de cinéma classiques. Des films expérimentaux, des créations ou tout simplement des films oubliés, que l’on n’a plus guère l’occasion de voir autrement qu’en DVD ou téléchargés, quand l’offre existe.
– Qui décide de la programmation ?
Ce peut-être moi-même, comme ce 1er février, où j’ai proposé un film qui me tenait particulièrement à cœur, en assumant un rôle de prescripteur. Mais, par la suite, les propositions pourront aussi émaner des spectateurs eux-mêmes, qui assumeront ainsi un rôle de programmateur.
Dans un cas comme dans l’autre, l’enjeu reste le même : non pas se faire plaisir, soi, en regardant un film, mais partager une expérience avec d’autres pour échanger et en débattre ensuite. Les personnes qui veulent nous soutenir, assister à nos séances ou en proposer peuvent d’ores et déjà adhérer à notre association via le site Hello Asso ! [ pour y accéder, cliquer ici ].
– Un mot sur l’intitulé même de votre association, The Movie Light Project…
The Movie, parce que c’est de cinéma qu’il s’agit. Light, en référence à celle, magique, du film projeté sur une surface, quelle qu’elle soit : un mur, un drap ou un store intérieur, comme ce fut le cas au Lieu de Vie ! En référence aussi à celle qui jaillit du « faisceau » d’idées rendu possible par la rencontre, le débat autour du film, de son contenu et de son histoire. Je ne conçois pas le cinéma autrement : non pas tant comme un moyen de se divertir que comme un support à l’échange entre spectateurs. Enfin, Project, parce que tout cela participe d’un projet, mais aussi au sens de proposition (de film en l’occurrence), celle-ci pouvant émaner, encore une fois, aussi bien de moi que des spectateurs eux-mêmes, qui s’organisent ensuite pour le visionner ensemble, dans un lieu à définir.
– Etait-ce la première fois que vous proposiez ce genre de projection ?
Non. J’ai déjà au total six projections à mon actif. Mais jusqu’ici, il ne s’agissait que de documentaires et de courts métrages. Le 1er février, dernier, je proposais pour la première fois un long métrage de fiction.
– Et quel long métrage !
Oui, il s’agissait d’Avalon, le film mythique d’un cinéaste culte, Mamoru Oshii, auquel on doit aussi, par exemple, Patlabor et, surtout, Ghost in the Shell film d’animation qui m’avait beaucoup impressionnée la première fois que je l’ai vu, au point de m’inciter à m’inscrire en fac de japonais pour en savoir plus sur ce peuple japonais, sa culture et sa vision de l’humanité.
Pour en revenir à Avalon, il avait été sélectionné au Festival de Cannes, en 2001, et n’avait pas manqué de retenir l’attention des critiques pour ses scènes de guerre : dans une ambiance de couleur sépia, chaque mort est exprimée au travers de bris de verre. Un procédé considéré comme très innovant à l’époque, mais qui n’était pas sans évoquer l’imagerie de films des années 50, où les décors étaient réalisés sur des plaques de verres peints.
Je me souviens d’avoir dû attendre plusieurs mois avant sa sortie en salle. Ma patience fut récompensée : je le vis au cours d’une nuit du cinéma, en séance nocturne. L’effet n’en était que plus saisissant. Avalon tient depuis une place importante dans mon histoire cinéphile. Près de vingt ans après sa sortie, il reste toujours autant d’actualité et novateur – Avalon est réalisé en prise de vue réelle, un procédé auquel Mamoru Oshii n’avait eu que rarement recours. Précisons encore à l’attention de ceux qui ne l’ont pas encore vu que c’est une coproduction nippo-polonaise : si le réalisateur est japonais, les acteurs sont, eux, Polonais et l’histoire se déroule manifestement en Pologne, ce qui ajoute à l’étrangeté de ce film : un univers manga dans un no man’s land d’esthétique très européenne.
– A-t-il été facile d’en trouver une copie ?
La projection de ce film n’aurait pas été possible sans le concours d’un précieux partenaire : Nowave, une plateforme de cinéma en VOD par abonnement, fondée et dirigée, je le souligne au passage, par des startuppeuses, à Toulouse. Je leur suis d’autant plus reconnaissante que, ne disposant que des droits de diffusion du film en VOD, elles ont dû négocier les droits de sa diffusion en projection publique directement auprès d’un acteur majeur du cinéma à l’international.
– Comment s’est fait le choix du Lieu de Vie ?
C’est un lieu pour lequel j’ai une grande affection : résidant à proximité, j’en ai suivi la construction depuis le début. Nous avons des motifs d’être fiers de le compter sur notre territoire : il a tout de même été, en 2016, lauréat de l’Equerre d’Argent, un prix prestigieux en architecture. J’ai très tôt perçu combien il était adapté à l’esprit de The Movie Light Project. A priori, il est dédié à la restauration et aux activités sportives. Mais pourquoi ne pas le destiner à d’autres usages ? Y organiser une projection de film me semblait être aussi un bon moyen d’en révéler tout le potentiel. Mais encore fallait-il avoir l’autorisation du Crous, qui en assure la gestion globale (la restauration et les activités sportives). J’ai donc envoyé un email pour obtenir un rendez-vous et me suis rendu au siège, Boulevard de la Reine, à Versailles.
– Vos interlocuteurs du Crous se sont-ils facilement laissés convaincre ?
Oui, en prenant le temps de la réflexion, et je tiens d’ailleurs à les en remercier, à commencer par Florence Renaudin, Directrice de la division vie de l’étudiant, et sa collègue Corinne Boistay pour le site de Paris-Saclay, enfin, Ghislain Maréchal, coordinateur Crous Culture, qui nous a accueillis le jour J. Merci aussi à toute son équipe de bénévoles, qui nous a aidés à monter un dispositif de projection et à sécuriser le lieu. Ils ont eu d’autant plus de mérite que c’était la première fois qu’ils organisaient une projection !
– Qu’en a-t-il été des conditions de cette projection ?
Vous abordez-là un point sensible. Les professionnels du cinéma à qui j’ai présenté mon projet, m’ont tous, et à très juste titre, mise en garde sur le respect de l’intégrité des œuvres dans le cadre d’une projection alternative. En principe, toute projection doit se faire en noir complet. Or, autant le reconnaître, nous n’y sommes pas parvenus ce soir-là, les contraintes de sécurité imposant de maintenir un minimum d’éclairage. A quoi ce sont ajoutés des problèmes de calage de l’image, sur deux écrans différents, notamment pour la colorimétrie. Des problèmes techniques sur lesquels je suis revenue dans un billet publié sur mon blog. Mais globalement, pour une première, et grâce aux référents techniques de mon association, Frédéric Poulain et Luc Beaupère, nous nous en sommes plutôt bien sortis.
– Je peux témoigner du fait que le public a non seulement répondu présent, mais encore été satisfait. Comment expliquez-vous d’ailleurs qu’il y ait eu autant de monde ?
Avant cette première, j’avais déjà organisé depuis octobre dernier pas moins de quatre séances de projection (de documentaires ou de courts métrages), dans autant de lieux différents : l’espace de coworking d’un ami, Un Bureau & Plus, situé à Juvisy-sur-Orge ; au PROTO204 et au PROTOBUS – une projection nocturne face à la Maison des Parisudiens, dans une ambiance mémorable de happening. Ces séances m’ont permis de constituer un premier cercle de fidèles. Plusieurs mois à l’avance, je les ai informés via ma page Facebook, d’une séance qui se tiendrait fin janvier tout début février, dans un lieu magnifique, autour d’un film culte. Un teasing qui a manifestement produit son effet !
– Qu’est-ce qui, dans votre parcours, vous a prédisposée à créer une association comme TMLP ?
Comme vous vous en doutez, il y a d’abord une passion ancienne pour le cinéma. Pour ce qu’il représente en tant qu’art, mais aussi en termes de professions et de métiers. A cet égard, j’ai un intérêt particulier pour ceux d’exploitant de salle et de distributeur. D’ailleurs, si je me projette dans l’avenir, je me verrais bien exploiter une salle de projection. Naturellement, ce serait pour en vivre, mais pas seulement : ce métier, je le conçois d’abord comme une mission, a fortiori si c’est, comme j’en ai l’intention, pour donner d’abord à voir des films rares… ou perdus de vue !
– Ce à quoi vous œuvrez déjà à travers The Movie Light Project. Sur quel modèle économique vous reposez-vous ?
C’est effectivement une question qu’il importe d’aborder. Pour l’heure, The Movie Light Project est une association, dont les projections sont gratuites dans les lieux gérés par un organisme public. Mais, je me considère d’abord comme une entrepreneuse et c’est donc dans une démarche entrepreneuriale que je m’inscris. En matière de projection de film, on ne peut prétendre n’en faire qu’à sa tête au prétexte qu’on est bénévole. La simple projection d’un film, même à titre gratuit, exige une bonne connaissance du milieu du cinéma, ne serait-ce que pour savoir à qui s’adresser pour obtenir une copie du film et le droit de le projeter. La diffusion d’un film, y compris à des fins non commerciales, répond à des obligations précises édictées par le CNC, que j’entends respecter à la lettre. Je ne conçois pas non plus de promouvoir une offre alternative sans tenir compte de celle proposée par les salles de cinéma existantes, à commencer par les indépendantes, dont on sait combien leur propre modèle économique est fragile. Dans mon esprit, il s’agit bien de travailler en complémentarité avec elles et non contre elles, en respectant scrupuleusement le travail qu’elles font.
– Y a-t-il néanmoins de la marge pour proposer une offre alternative comme la vôtre ?
Oui, à condition de se montrer patient, de prendre le temps d’échanger avec toutes les parties prenantes de l’offre de cinéma sur le territoire où on veut intervenir. J’ajoute que l’entrée dans l’ère du numérique ménage de nouveaux interstices dans lesquels je compte bien me glisser. Cependant, la possibilité pour des spectateurs de se réunir autant de fois qu’ils le souhaitent autour d’une offre alternative, hors des circuits habituels, n’a pas été prévue en l’état actuel de la règlementation. Il me faudra donc persévérer pour établir les bons contacts et installer TMLP en mode sédentaire. C’est aussi en cela que je considère ma démarche comme relevant d’une mission !
– Avez-vous déjà eu des échanges avec des salles de cinéma ?
Oui. J’ai pris le temps de me rapprocher de salles de proximité et/ou d’art et d’essai. Je veille à ne pas proposer un film qui entrerait en concurrence avec leur programmation. En revanche, je ne juge pas utile de négocier avec les multiplexes – je doute d’ailleurs qu’ils perçoivent ma démarche comme une menace pour leur avenir !
Je ne me limite pas cependant au monde du cinéma. Je considère que le concept de TMLP peut intéresser bien d’autres lieux dédiés à la culture et à l’art : les théâtres, les médiathèques, etc. J’envisage donc de me rapprocher aussi de ces derniers pour créer des synergies.
– Envisagez-vous de faire payer les séances ?
Oui, c’est d’ailleurs déjà le cas dans l’espace de coworking, que j’évoquais. Idéalement, le modèle que je vise consiste à me caler sur le prix forfaitaire d’une VOD de particulier (à savoir : 3 euros). Les recettes ainsi réalisées permettent de rémunérer les ayants droit, fut-ce symboliquement… Cela me semble important si on veut leur faire accepter le principe de l’offre alternative. C’est, en effet, en ayant une démarche aussi professionnelle sinon entrepreneuriale que la leur qu’on y parviendra. J’ajoute que faire payer le spectateur est aussi une manière de le sensibiliser au coût économique d’une œuvre cinématographique et au fait que le téléchargement illégal revient à torpiller le financement de la création et donc à compromettre la survie des auteurs indépendants ou autoproduits.
– Vous avez évoqué la possibilité de vous ancrer dans un lieu. Pouvez-vous préciser ?
Un tel lieu permettrait de toucher diverses niches de public – les scientifiques, les étudiants de telle ou telle discipline, mais aussi les startuppers – en modulant la programmation en fonction de leurs attentes spécifiques. Pour en revenir à votre question sur le modèle économique et y répondre pleinement, un tel lieu aurait aussi l’avantage d’assurer des recettes au travers d’une restauration, d’une location d’espaces, de l’accueil d’événementiels, etc.
Des initiatives montrent que c’est possible. Je pense à celle qui a vu le jour à la Croix-Rousse, à Lyon : l’Aquarium ciné-café. Créé il y a un an, il a démarré grâce aux fonds récoltés lors d’une campagne de crowdfunding pour sauver le vidéo-club de quartier, transformé depuis, en plus de la location de films, en salle alternative, puis il a trouvé son équilibre grâce à la vente de boissons et petits plats sur place. Le fonctionnement est cependant assuré par l’engagement de quatre personnes qui cumulent plusieurs activités professionnelles.
– Avez-vous déjà identifié un lieu sur le Plateau de Saclay ?
La prospection est en cours. Je rêve d’un lieu de proximité auquel on pourrait se rendre à pied. Forcément, étant giffoise, je regarde du côté du Moulon où tant de gens sont déjà arrivés, mais sans qu’il y ait encore beaucoup de propositions au plan culturel, en soirée et le week-end. Il me semble que les conditions sont désormais réunies pour y entreprendre quelque chose.
Pour autant, je ne renoncerai pas à une programmation nomade, toujours dans ce souci de toucher des publics divers et favoriser les rencontres. Les six premières séances que j’ai organisées m’ont confortée dans l’idée qu’il y a aussi quelque chose de magique à voir, avec d’autres, un film en dehors d’une salle de cinéma classique. Et puis, le Plateau de Saclay et la Vallée de l’Yvette sont riches de lieux intéressants, publics ou privés, mais encore méconnus. Sachons en profiter et les faire connaître, tout en faisant le lien entre plateau et vallée.
– Rappelons que la diffusion du cinéma n’avait pas débuté autrement que de manière nomade…
Oui, parfaitement, dans l’esprit des arts forains. Aujourd’hui, on assiste d’ailleurs au retour de cinés mobiles, offrant des programmations de grande qualité.
– Dans quelle mesure l’écosystème de Paris-Saclay s’est-il révélé propice à votre projet ?
Des offres de salles de cinéma alternatives existent déjà ailleurs – j’en ai citée une à Lyon ; il en a une autre à Marseille – mais le modèle auquel j’aspire dans sa forme la plus aboutie est différent : il s’inscrit dans une démarche d’entrepreneuriat innovant. Un parti pris qui doit à l’évidence beaucoup à l’écosystème de Paris-Saclay, dédié à l’innovation. Ici on peut tester, expérimenter, faire bouger des lignes. Je peux en témoigner, moi, qui n’en suis pas à mon premier projet entrepreneurial. A chaque fois, j’ai pu d’emblée bénéficier d’une attention et de soutiens. Cela s’est encore vérifié avec TMLP. Je tiens d’ailleurs à remercier toutes les personnes qui m’accompagnent dans ma démarche, à commencer par Bernard Monnier, que j’ai rencontré grâce à DRIM’in Saclay, l’année dernière, et qui, depuis, mentore mon projet en en suivant toutes les étapes. Il m’encourage à me tourner vers les entreprises et organiser des séances qui puissent aussi s’adresser à leurs salariés.
Mais si TMLP doit beaucoup à la dynamique Paris-Saclay, il contribue aussi, dans mon esprit, à répondre à un besoin nouveau : pour arpenter régulièrement le territoire, je constate qu’il y a la place pour des propositions culturelles alternatives. Comprenez-moi bien : je ne suis pas en train de dire que le Plateau de Saclay serait dépourvu de culture. Au contraire, pas un jour sans que s’y passe quelque chose ici ou là. Il n’en demeure pas moins qu’une offre de cinéma en séances de trente spectateurs, à la carte et sur mesure, pourrait contribuer à élargir le spectre des possibilités, au moins les soirs et les weekends.
– Le Plateau de Saclay, c’est aussi des chercheurs, des ingénieurs, des étudiants… Dans quelle mesure cette diversité sert votre projet ?
Elle concourt à la richesse du territoire. Une richesse dont on ne prend pas toujours la mesure. Naturellement, nombre de ces chercheurs, ingénieurs et étudiants sont cinéphiles ou intéressés par les documentaires. Beaucoup sont en outre étrangers. C’est d’ailleurs en partie pour cela que j’ai opté pour un nom anglais (The Movie Light Project). Une manière de prendre aussi la mesure de la dimension internationale de la population qui réside, étudie ou travaille sur le plateau, et de ne pas en rester à une démarche franco-française. Et j’espère bien que le lieu que je souhaite ouvrir à terme puisse se faire écho à cette réalité, en accueillant des propositions de spectateurs de toute nationalité.
– Quels sont les prochains rendez-vous que vous nous fixés ?
Je continue les projections de documentaires à l’espace de coworking de Juvisy-sur-Orge. Ce 21 mars, je projette « une Idée folle », de Judith Grumbach – sorti en 2017, il traite des méthodes d’éducation alternatives [Attention, l’événement a été annulé ce même jour ; nous vous invitons à prendre connaissance de la prochaine date, en consultant les réseaux sociaux de TMLP]. J’ai aussi pour projet de renouveler l’expérience avec le Crous en proposant, pourquoi pas, une saison complète durant l’année universitaire 2018-19. A quoi s’ajoutent d’autres projets, plus ponctuels ceux-là : la projection à la MJC Tati d’un autre documentaire, Le Pas Sage, un premier film autoproduit de Céline Boura, entrepreneuse, qui dresse le portrait de trois femmes et un homme aspirant à être plus heureux dans leur vie et leur carrière à travers des projets d’intra-entrepreneuriat. Rendez-vous le 24 mai pour connaître leur cheminement et rencontrer l’une d’entre eux : Christine Bugarin. J’ai aussi des projets de séances en plein air et ce, pour les beaux jours. Surprise !
Pour…
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… en savoir plus sur la séance du 1er février dernier, au Lieu de Vie, cliquer ici.
Crédits des photos illustrant l’article : ©Hugo Noulin Collectif Action Création (portrait de Stéphanie Will, en page d’accueil) ; ©Lionel M. (illustration en ouverture de l’article) et ©Crous de Versailles (les autres illustrations).
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