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TEDx Saclay, contribution à la vulgarisation.

Le 16 décembre 2016

« Identification phénotypique et fonctionnelle des cellules dendritiques et macrophages pulmonaires porcins à l’état basal et lors d’infections Influenza ». Tel était le sujet de la thèse que Pauline Maisonnasse, alors doctorante à AgroParisTech / INRA, avait présenté dans le cadre de « Ma thèse en 180 secondes » (concours dont elle avait emporté les prix du jury et du public). Elle disposait, cette fois, de quatre fois plus de temps pour témoigner dans le cadre de la deuxième édition de TEDx Saclay, sur son parcours et ses passions de jeune chercheuse. Avec toujours autant d’humour.

– Quelles sont vos impressions à l’issue de cette première conférence TEDx Saclay ?

Que du positif, surtout si j’en juge par les retours que me font le public et mes proches, dont mes parents, qui ont fait spécialement le déplacement. Mais sans doute qu’eux manquent d’objectivité !

– Non, nous pouvons aussi en témoigner : quelle performance ! Vous avez su encore montrer qu’on pouvait traiter d’un sujet sérieux (la grippe, qui cause plus de victimes qu’on ne le pense), avec pédagogie et humour…

Ce n’est pas la première fois que je me livre à cet exercice de vulgarisation. J’ai pu tester ce qui pouvait retenir l’attention du public et le faire rire. Au cours de « Ma thèse en 180 secondes », le défi était de présenter mon sujet de thèse en trois minutes. Cette fois, il s’agissait de partager mes passions de chercheuse en quatre fois plus de temps. Entre-temps, avec deux copains, j’ai pris goût à l’exercice de la vulgarisation. Je raconte le système immunitaire à travers des séquences vidéos humoristiques, diffusées sur la chaîne YouTube « Un Peu Pointu » et réalisées en collaboration avec les Films à Réaction. J’apporte le contenu scientifique, en écrivant un premier texte que je remanie ensuite en fonction des remarques de mes comparses. Aucun des deux n’est biologiste : si, donc, il y a quelque chose qu’ils ne comprennent pas ou qui leur paraît trop théorique, je le reprends pour que cela passe mieux. Ils n’hésitent pas à ajouter des blagues. On relit ensuite le résultat pour s’assurer que cela fonctionne. Je n’ai pas procédé autrement pour préparer cette conférence TEDx Saclay !

– Avec l’ambition de renouveler la vulgarisation scientifique ?

Sans aller jusque-là, je dirai que la vulgarisation est un exercice qui m’intéresse. Je pense que l’humour n’est pas incompatible avec la rigueur scientifique. On peut être sérieux sans se prendre au sérieux, même quand les sujets dont on traite sont a priori austères, comme c’est le cas du mien qui portait tout de même sur la grippe porcine et ses analogies avec celles qui peuvent frapper les hommes en faisant des milliers de victimes.

– Pour vous intéresser à la vulgarisation, vous ne renoncez pas pour autant à la recherche…

Non, au contraire. En novembre, je viens d’ailleurs de rejoindre, comme chef de projet, l’IDMIT, un laboratoire pluridisciplinaire du CEA de Fontenay-aux-Roses, qui travaille sur les maladies infectieuses. Mes travaux portent notamment sur la production d’un vaccin contre le VIH.

– Si vous deviez faire passer un message à l’attention de vos collègues chercheurs à propos de TEDx Saclay, quel serait-il ?

C’est une contribution à la vulgarisation, qu’il faut soutenir. Il y a une forte demande du grand public de comprendre les enjeux de nos travaux et de la science en général. Aujourd’hui plus que jamais : si internet contribue à diffuser les connaissances, il est aussi propice à toute sorte de désinformations. Encore trop peu de chercheurs s’impliquent dans ce travail d’information, auprès des citoyens. Je les invite, donc, à s’impliquer que ce soit à travers des conférences TEDx Saclay ou d’autres initiatives de ce genre. Même si cela demande un important travail de préparation : la vulgarisation, cela ne s’improvise pas.

 – Et un TEDx spécifique à l’écosystème Paris-Saclay, en quoi est-ce important selon vous ?

C’est important car TEDx Saclay contribue à favoriser les connexions entre des gens d’univers très différents, qui ne se connaissaient pas, mais qui gagneraient à échanger davantage. Pour ma part, elle m’aura permis de faire de belles rencontres avec les intervenants comme avec les membres de l’équipe, sans compter le public. Vous avez vu tout le monde que cela draine ?! On y croise de nombreux acteurs de Paris-Saclay, mais aussi des gens qui viennent de plus loin.

L’entretien achevé, nous croisons le papa de Pauline, venu spécialement pour l’écouter. Nous ne résistons pas à l’envie de l’interroger :

– Est-ce la première fois que vous assistiez à une conférence de votre fille devant un aussi large public ?

J’avais vu ses prestations sur internet. Mais ce soir, c’était la première en live !

– Et alors, quelle impression ?

Elle est égale à elle-même, formidable ! Et puis, elle traite d’un sujet qui nous concerne tous. Ce dont elle nous parle n’a rien de superficiel.

– Pas besoin, donc, de vous demandez si vous êtes fier…

Comment ne pas l’être ? Quelque part, un peu de sa réussite vient de moi ! La biologiste qu’elle est ne contestera pas que la génétique a été généreuse (rire).

– Manifestement, Pauline a hérité de votre humour !

L’échange se termine dans un éclat de rire général et un brouhaha indescriptible (nous sommes au milieu de la foule !)

Encore un merci à Hugo Noulin pour la photo illustrant cet article.

A lire aussi le compte rendu que nous avons fait de l’événement (pour y accéder, cliquer ici).

Sylvain Allemand
Sylvain Allemand

Journaliste

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