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Résonnons plus que jamais ensemble.

Le 10 décembre 2019

Plus de doute possible à l’issue de cette 5e édition de TEDx Saclay, qui s’est déroulée le 28 novembre 2019 à l’Opéra de Massy : la résonance est une notion clé pour appréhender bien des phénomènes ou donner sens à sa propre existence, rencontrer autrui. Chacun des douze intervenants l’a illustré à sa façon, aidé en cela par un public au diapason…

Nous pensions avoir tout appris sur elle, à la lecture de Résonance, une sociologie de la relation au monde (La Découverte, 2018), un ouvrage du sociologue et philosophe allemand Hartmut Rosa dans lequel, non seulement, il pose que c’est en renouant avec une relation résonante (aux autres, à la nature, au « cosmos »), qu’on peut faire face à l’accélération qui caractérise nos sociétés (objet de ses précédents ouvrages), mais encore, il s’emploie à expliciter les ressorts de cette résonance, en convoquant de nombreuses disciplines, scientifiques, mais aussi artistiques (en n’hésitant pas à prêter la même attention à des poèmes qu’à des tubes de la pop music ou de l’univers du hard metal !). Pourtant c’est bien avec l’impression d’en avoir appris encore davantage que nous sommes ressorti des près de quatre heures de la 5e édition de TEDx Saclay.

TEDxSaclay2019AssyaRegards croisés de chercheurs, d’entrepreneurs, d’artistes…

Il faut dire que les organisateurs avaient annoncé la couleur en se proposant de traiter non pas de la résonance mais des résonances, de surcroît en conviant aussi bien des chercheurs/doctorants que des entrepreneurs, des étudiants, des passionnés et des artistes (soit les cinq catégories du panel). Une douzaine de talks au total, sans compter, ainsi que le cahier des charges le stipule, les deux vidéos de conférences TED (que nous ne saurions trop recommander de visionner), qui nous ont fait « voyager » (pour reprendre une formule abondamment utiliser), entre des applications de la notion de résonance à des domaines scientifiques – l’optique (avec Sébastien Bigo, Directeur de Groupe de Recherche au Nokia Bell Labs), la biologie (avec Mohammed Moudjou, ingénieur de recherche à l’Inra, qui la fait dialoguer avec… la musique) ; les nanotechnologies (avec William Watkins, Ingénieur de recherche dans ce domaine) ; les neurosciences (avec Jean-François Mangin, chercheur à NeuroSpin) ; la psychologie sociale (Barthélémy Bourdon Barón Muñoz, CEO et Co-fondateur de Hajime AI, que nous avions eu le plaisir de rencontrer et d’interviewer à l’occasion de l’édition 2019 de Paris-Saclay Spring – pour accéder à cet entretien, cliquer ici) et des témoignages plus personnels sur la manière de faire des rencontres avec… juste une cravate (on laisse au lecteur le soin de le découvrir au travers de la vidéo à venir de Samer Koudjuk) ; de renouer avec son chemin intérieur, même quand sa carrière paraît toute tracée (Estelle Lovi), en passant par une démonstration de l’intérêt du coaching pour mieux transformer ceux auxquels on s’adresse (Phil Waknell, cofondateur d’Ideas on Stage) ; l’art et la manière de vibrer avec des… œuvres d’art (Sofia Azzouz Ben-Mansour) ou de manager en étant réellement soucieux de l’humain (Elizabeth Theophille, Chief Technology & Digital Officer chez Novartis). Et double cerise sur le gâteau : une plongée dans les secrets de la crème Chantilly (avec Yann Brys, Chef Pâtissier, Meilleur Ouvrier de France), enfin, une séquence drolatique avec un ancien Centralien devenu humoriste (Karim Duval), qui s’est ingénié à restituer ce qu’il avait entendu durant la soirée.

TEDxSaclay2019 suite 2Un public au diapason

Mais cette liste ne serait pas exhaustive si on ne mentionnait pas un 13e intervenant, à savoir le public ! Particulièrement présent et au diapason de ce qui se déroulait sur scène. Y compris au moment des quelques inévitables problèmes techniques ou de flottement. Plusieurs intervenants interrogés à l’issue de la soirée nous le diront : ils se sont sentis en parfaite résonance avec le millier de personnes présentes ce soir-là. C’est dire si cette édition avait une saveur particulière en nous faisant éprouver le thème même dont elle traitait !
Bravo, donc, au public qui sait manifestement combien une conférence TEDx Saclay est un challenge. Les intervenants ont beau être coachés, son soutien n’est pas de trop. Qu’ils aient l’expérience ou pas d’intervenir sur une scène sinon dans un amphithéâtre, tous les intervenants le disent encore : TEDx Saclay est une expérience particulière. A fortiori quand il se déroule dans un lieu qui, pour avoir été adéquat, n’en est pas moins impressionnant : la scène nationale d’un Opéra !
Certes, on ne pouvait qu’être un peu étourdi par la déclinaison de la notion de résonance dans des champs aussi divers, d’autant qu’elle donnait lieu à l’évocation de bien d’autres concepts, chercheurs, théoriciens, penseurs, artistes, etc., dans des registres de discours très différents. Mais par-delà leur singularité, les intervenants témoignaient au fond des mêmes convictions, qu’on peut résumer en au moins deux principes : d’une part, un « je » n’a de sens que dans une relation avec autrui ; d’autre part, c’est en se risquant à se confronter à d’autres univers (disciplinaires, professionnels, artistiques) qu’on produit des déclics à même de se reconnecter avec soi-même et, donc, avec les autres.
Et, puis, en plus des savoureux résumés dessinés par l’illustrateur Eric Grelet, à l’issue de chaque intervention (de quoi d’achever de ré-oxygéner nos cerveaux à coup de zygomatiques), il y avait Assya, qui, en bonne cheffe d’orchestre, sut dérouler son fil d’un talk à l’autre, en sachant aussi se jouer des fausses notes ou d’inopportuns mouvements de baguette – comme ses retours impromptues sur scène avant la fin de talks, qui n’ont fait qu’ajouter à la bonne humeur, en donnant au public de nouvelles occasions de manifester sa bienveillance.
TEDxSaclay 2019suiteDe fait, malgré la durée plus longue que d’ordinaire de la soirée (entrecoupée, il est vrai d’une pause et de très appropriées séquences musicales), nous n’avons pas eu le sentiment de voir le temps passé. D’ailleurs, le public (encore lui), en redemandait, en s’attardant encore longtemps dans le hall de l’Opéra, une fois les talks terminés – il est vrai que le buffet assuré par la Maison Gasdon et d’autres artisans ou producteurs locaux réservait de quoi égayer les papilles. Ce fut aussi l’occasion de croiser des têtes connues, familières, et d’être conforté dans le sentiment de l’existence d’une vraie communauté « Paris-Saclay », à l’affirmation de laquelle TEDx Saclay contribue d’ailleurs beaucoup.

D’autres échos

Voilà pour un premier témoignage de cette 5e édition dont nous vous proposerons d‘autres échos à travers les entretiens avec les intervenants suivant : Mohammed Moudjou (pour y accéder, cliquer ici) ; Karim Duval (cliquer ici) ; Estelle Lovi (cliquer ici) ; Barthélémy Bourdon Barón Muñoz (cliquer ici)  et Phil Waknell (cliquer ici).

Crédits photos : Yves Appriou et Elyan Clément.

Sylvain Allemand
Sylvain Allemand

Journaliste

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