Quand qualité rime avec sécurité et… environnement.
Nous l’avions rencontrée à l’occasion du TEDx Saclay, à CentraleSupélec. Audrey Saliou fait partie de l’équipe de bénévoles, qu’elle a rejointe à l’issue de ses études. Nous avons voulu en savoir plus sur ses motivations et l’objet de ces dernières.
– En quoi ont consisté vos études ?
Je viens juste de finir un Master 2 Qualité, sécurité, environnement, à l’Université Versailles-Saint-Quentin (UVSQ), que j’ai fait en apprentissage à la Banque Populaire Val de France, suite à un Master 1 en management.
– Qu’est-ce qui vous a motivée à faire ce choix d’études ?
Je fais tout simplement partie d’une génération qui est sensibilisée aux enjeux environnementaux, du moins je l’espère (rire). Dans un premier temps, c’est la dominante environnementale du Master 2 qui m’a intéressée. Durant mes deux dernières années d’études, j’ai systématiquement cherché à faire mes stages dans les services d’entreprise traitant des enjeux environnementaux. J’ai pu ainsi prendre la mesure de leur engagement dans ce domaine, mais aussi du lien qu’elles faisaient avec les enjeux de sécurité et/ou de qualité. De fait, si un produit n’est pas bien conçu ou fabriqué, il représente d’autant plus un coût pour l’environnement. Mais ce dernier ne renvoie pas qu’à la « nature » ; il touche aussi aux conditions de travail. De là le lien avec la sécurité qui concerne tout autant les clients que les salariés eux-mêmes. Des mesures en la matière peuvent en effet aussi porter sur les risques liés au travail, à commencer par les troubles musculo-squelettiques auxquels sont exposés les personnes amenées à faire des gestes répétés.
– En vous écoutant, je m’aperçois qu’à travers ce triptyque « qualité, sécurité et environnement », on retrouve les trois dimensions du développement durable : environnentale, sociale et économique…
Oui, effectivement. Même si, en m’inscrivant à ce Master 2, je n’avais pas l’impression de m’engager dans la voie du développement durable. C’est d’abord l’environnement qui m’intéressait. Je n’ai vraiment découvert les deux autres composantes qu’à l’occasion de cette formation.
– Quel background aviez-vous avant de vous engager dans ce Master ?
(Sourire). Autant vous le dire : mon parcours est plutôt atypique. Après le bac, j’ai fait un BTS d’assistant manager, au Lycée Parc-de-Vilgenis, à Massy. J’éprouvais encore le besoin d’être encadrée. A la suite de ce BTS, je me suis sentie capable de poursuivre des études à l’université. Je me suis alors inscrite en Licence science de gestion à l’UVSQ puis dans ce Master 1, que j’ai évoqué.
– Quels sont vos projets professionnels ?
Je suis à la recherche d’un premier emploi, dans le domaine qualité, sécurité, environnement !
– Gageons que le message soit entendu ! En attendant, vous vous êtes impliquée dans l’organisation de l’édition 2017 de TEDx Saclay. Comment s’est faite la rencontre ?
J’ai découvert TEDx Saclay à travers Christian Van Gysel, un ami de mon père, et qui m’avait aidée à trouver une entreprise pour les besoins de mon Master 2 en apprentissage. Suite à quoi, il m’a invitée à l’édition 2016. J’avoue que cela m’avait bien plu. Comme j’avais fini mon année de Master 2, je me suis proposée de donner un coup de main.
– Quels intervenants avaient retenu votre attention ?
J’avais beaucoup aimé l’explorateur Ghislain Bardout [directeur des expéditions « Under The Pole]. J’aime beaucoup voyager. Les pays du Nord me font rêver. Et puis nous avons un autre point commun…
– Lequel ?
Il avait un handicap…
– ?! Vous avez un handicap ?
Bien moindre que le sien, mais qui me sensibilise aux problématiques qui y sont liées, assez en tout cas pour que le thème de cette édition (« Au-delà des limites ») me parle (rire).
– A l’évidence, le vôtre ne vous a pas empêchée de faire de brillantes études !
Il fallait juste que je maintienne mon niveau de motivation. Il y avait quand même un risque permanent que j’abandonne en cours de route.
– A-t-il un nom ?
Oui, la dyspraxie, ce qui se traduit parfois par des difficultés à coordonner les mouvements. Chaque année, je doutais quant à la capacité d’aller aux termes de mes études. Je me fixais donc un objectif : tenir jusqu’aux vacances suivantes et, à chaque fois que je l’atteignais, je m’en fixais un autre et ainsi de suite…
– Un autre intervenant avait-il retenu votre attention ?
Oui, le chef Thierry Marx ! Je le trouve charismatique ! Et puis il vient d’un milieu difficile. A sa façon, lui aussi a dû surmonter des épreuves (sourire).
– Pour la 3e édition, vous avez donc été bien plus que spectatrice….
Oui, comme je vous le disais, j’ai donné un coup de main. L’organisation était déjà bien avancée : du fait de mes études, je n’avais pu rejoindre l’équipe qu’au cours du dernier mois. Je suis allée tracter sur les marchés pour les I-Connecteurs. J’ai aussi aidé à la mise en place du dispositif d’accueil, la veille. C’est la première fois que je voyais de l’intérieur le montage d’un événement…
– Et alors ?
J’ai particulièrement apprécié l’énergie tranquille d’Assya Van Gysel. J’ai été aussi impressionnée par son animation, une fois installée sur le fameux rond rouge. J’ai eu l’impression que c’était une autre personne. Elle m’a fait penser à une présentatrice TV ! Je suis d’autant plus admirative que, moi, je suis plutôt timide. Je ne me vois pas intervenir ainsi, devant autant de personnes ! (Rire).
– Vous imaginez-vous pas un jour à votre tour dans ce rond rouge, comme intervenante à tout le moins ?
Ah non ! (Rire).
– Mais vous aurez sans doute quelque idée innovante à partager…
(Rire) On verra !
– Qu’avez-vous retenu de cette édition 2017 ?
Que beaucoup des thématiques abordées touchaient à l’environnement. Je pense à la vidéo sur les arbres interconnectés, ou encore au talk relatif à ces papillons aux ailes transparentes. J’ai bien aimé aussi l’intervenant qui a témoigné sur « l’entreprise libérée ». Cela m’a parlé d’emblée car cette notion faisait écho à ma formation de base en management. J’ai également bien aimé l’intervention de Laurens Van Den Acker. Il faut dire que j’aime bien les voitures !
– Qui pourtant portent atteinte à l’environnement…
Oui, mais cela dépend du véhicule. De manière générale, les voitures actuelles polluent beaucoup moins que les anciennes. Et puis, aujourd’hui encore, c’est un moyen de locomotion indispensable pour un grand nombre de personnes. Du coup, les gens ont beau avoir conscience des défis, ils ne sont pas prêts à changer leur comportement. Quoi qu’il en soit, la vision de Laurens Van Den Acker est originale : en observant les nouveaux besoins auxquels la voiture répond, il montre comment elle devient comme un prolongement de notre habitat au point d’en être même une possible pièce à vivre. C’est vrai qu’on passe de plus en plus de temps dedans !
– Avez-vous été intéressée par son approche design ?
Oui. Les véhicules qu’il a donné à voir sont plutôt séduisants. Surtout, il montre comment le design contribue à de l’éco-conception et pas seulement à embellir des objets.
– Comptez-vous vous ré-impliquer dans TEDx Saclay ?
Oui, je ne demanderais qu’à me rendre de nouveau utile. Le thème de l’année prochaine, le Big Data, m’est encore inconnu. Je me réjouis donc par avance d’en savoir plus à ce sujet. J’en avais bien sûr déjà entendu parler, de même que la possibilité d’héberger ses données dans le cloud, mais de là à en connaître les particularités techniques ou les défis que cela représente…
… au regard de l’environnement, de la sécurité et de la qualité !
(Rire) En effet !
A lire aussi le compte rendu de l’édition 2017 du TEDx Saclay – pour y accéder, cliquer ici.
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