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Premiers échos au partenariat IncubAlliance/Brightlands Innovation Factory.

Le 23 mai 2017

La dernière semaine de ce mois d’avril 2017, IncubAlliance concrétisait son partenariat conclu en janvier dernier avec son homologue hollandais Brightlands Innovation Factory, par un séminaire de quatre jours, destiné à faire découvrir des marchés étrangers à leurs startuppers respectifs. Nous avons assisté à une soirée organisée la veille du départ pour Maastricht (la semaine se déroulant pour partie en France et pour partie en Hollande et en Belgique). Entre fromage et dessert, Philippe Moreau a bien voulu nous en dire plus.

– La dernière fois que je vous ai interviewé, c’était à la Terrasse d’Orly, à l’occasion de l’édition 2017 de TechInnov. Je vous retrouve dans un univers tout différent, dans la Vallée de Chevreuse, au milieu de startuppers français et étrangers. Mais que se passe-t-il donc ici ?

Nous sommes à la Ferme du Bout des Prés, à Cernay-la-Ville, dans la Vallée de Chevreuse, un peu à la périphérie du cluster de Paris-Saclay, donc. Nous sommes au 2e jour d’un séminaire de quatre jours, co-organisé avec Brightlands Innovation Factory (un incubateur doublé d’un accélérateur), établi près de Maastricht. Ce séminaire réunit quarante personnes dont quatre startuppers d’IncubAlliance et quatorze autres de nos partenaires hollandais. L’objectif est d’échanger dans la perspective de trouver des opportunités pour leur développement à l’international. Autant le préciser : nous n’avons pas la prétention de déboucher sur des retombées immédiates en termes de business. Il y a peu de chance que des contrats soient signés à l’issue d’une rencontre comme celle-ci. En revanche, nous comptons bien faire en sorte qu’elle favorise l’ouverture d’esprit et, par des effets de rebonds successifs, offre des opportunités de rencontres avec des partenaires potentiels, dans les deux pays.

– Qu’y a-t-il au programme ?

Le séminaire a débuté hier avec la visite du CEA Nano-INNOV et des séances de travail. La soirée à laquelle vous assistez est l’occasion d’échanger sur un mode plus festif, non seulement avec les startuppers mais aussi l’équipe de Brightlands Innovation Factory. Nous y avons convié Philippe Chomaz, du CEA, pour une intervention sur la manière de valoriser les résultats de la recherche. Demain, nous prenons le bus pour Maastricht où nous passerons toute une journée. Cette semaine internationale se terminera en Belgique où les startuppers répartis en équipes mixtes se livreront à une « IncuBattle ».

– Un mot sur Brightlands Innovation Factory…

Implanté à Maastricht, cet incubateur est comme nous à dominante technologique et adossé à un cluster qui, sans avoir la taille de Paris-Saclay, se veut aussi ambitieux ; il couvre jusqu’à quatre domaines majeurs de recherche : la santé, les services, les matériaux, enfin l’alimentation. La seule différence avec IncubAlliance est qu’il fait aussi, comme indiqué, office d’accélérateur (et garde donc plus longtemps ses start-up que nous).. Il se rapproche aussi d’un modèle anglo-saxon au sens où il assume plus volontiers qu’on ne le fait en France un financement public ET privé.

– Comment la relation s’est-elle nouée entre vous ?

Par l’intermédiaire de François Feige, un investisseur, ancien responsable du fonds d’investissement d’Air Liquide, qui intervient dans le cadre du programme GenesisLab sur les questions de financement. Intervenant également à Brightlands, il nous a présentés les uns les autres il y a de cela 5-6 mois. Le courant est très bien passé avec mon homologue, Léon Klinkers. Un accord a été signé dès le mois de janvier 2017, que nous avons souhaité traduire par des actions concrètes. Discuter sur ce que nous pourrions faire ensemble, c’est bien. Agir ensemble et concrètement, c’est mieux et la moindre des choses quand on prétend favoriser l’entrepreneuriat innovant. Les startuppers sont des gens pragmatiques. Ceux qui font profession de les accompagner doivent l’être tout autant.

– Comment avez-vous conçu cette semaine ? Vous êtes-vous inspirés de l’expérience d’autres incubateurs ?

Non. Les choses se sont faites en marchant sans avoir en tête d’exemples précis. D’ailleurs, à ma connaissance, c’est la première fois que des incubateurs de deux pays différents s’allient. Et, encore une fois, avec nos interlocuteurs hollandais, nous partagions la même volonté de « keep up the moment » : avancer à travers des projets concrets et entretenus dans le temps. Nous ne voulions pas nous borner à signer une de ces conventions partenariales comme il s’en conclut beaucoup, mais sans qu’on en voie le moindre résultat. Nous voulions aussi prendre le temps de mieux nous connaître et pour cela commencer par une première initiative, quitte à apporter des ajustements et sans exclure de nous associer à d’autres écosystèmes.

– Dans votre esprit, est-ce aussi l’occasion de faire connaître l’écosystème Paris-Saclay dans lequel IncubAlliance s’inscrit ?

Oui, bien sûr. C’est le sens de la visite du CEA Nano-INNOV que nous avons organisée. J’avais également mis à profit les réunions préparatoires avec mes interlocuteurs pour leur faire visiter les chantiers en cours sur le Plateau de Saclay. Le moins qu’on puisse dire est qu’ils ont été très impressionnés par l’ampleur du projet. Mais également, autant vous le dire, par la communication de l’EPA Paris-Saclay (je pense en particulier au fascicule disponible en langue anglaise et qui s’est révélé bien utile – peu de nos interlocuteurs sont francophones). Cela étant dit, nous avons aussi à apprendre de nos partenaires hollandais : ils savent communiquer sur les projets de cluster, en transcendant les dimensions purement business et technologiques pour raconter une histoire. C’est nécessaire si on veut susciter l’adhésion du maximum de gens.

– C’est bien la preuve, ceci dit en passant, que cet univers de l’innovation technologique ne fonctionne que si les hommes et les femmes qui y participent prennent le temps de se rencontrer…

Notre métier d’incubateur ne consiste pas en autre chose que cela : favoriser des connexions pertinentes et qualifiées entre les acteurs de l’innovation et les entretenir dans la durée. Mettre au point une bonne techno, faut-il le rappeler, ne suffit pas si vous n’êtes pas en mesure de trouver les bons partenaires qui en assureront le développement.

A lire aussi les entretiens avec Florence Faucheur, d’IncubAlliance (mise en ligne à venir) et Hugo Delissen, de Brighltands Innovation Factory (cliquer ici).

Sylvain Allemand
Sylvain Allemand

Journaliste

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