Pourquoi nous nous engageons auprès du Réseau Cocagne.
Membre du Comité exécutif d’AG2R La Mondiale, en charge de l’engagement sociétal, François-Marie Geslin participera à la pose de la première pierre de la future Maison Cocagne, du Réseau du même nom, le 6 septembre 2017. Il nous explique les motivations ayant conduit le premier groupe de protection sociale et patrimoniale en France à accompagner cet acteur de l’entrepreneuriat social désormais bien connu sur le Plateau de Saclay.
– Un mot pour commencer sur l’AG2R La Mondiale…
AG2R La Mondiale est un groupe de protection sociale et patrimoniale (santé, prévoyance, épargne et retraite), dont la gouvernance est à la fois paritaire et mutualiste. C’est plus de 28 milliards de collecte brute, 500 000 entreprises clientes et 15 millions de personnes protégées. Le Groupe est présent sur l’ensemble des territoires français et compte 11 000 collaborateurs.
– Quelles sont les circonstances qui ont présidé à la conclusion d’un partenariat entre votre groupe et Réseau Cocagne ?
Ce partenariat, qui avait été précédé d’un soutien lors d’une première phase de qualification et d’investissement, a débuté en 2012, suite à une décision de la commission sociale nationale AG2R-retraite Arrco. Il porte sur deux volets : d’une part, le soutien à l’action de Réseau Cocagne en matière d’insertion par l’économique et de retour à l’emploi de personnes qui en ont été durablement éloignées – soutien assuré à travers des budgets alloués via l’Agirc-Arrco pour le financement de la Maison Cocagne. D’autre part, un accompagnement du Réseau dans son effort de structuration, soutien assuré cette fois par le truchement du fonds d’innovation Agesica. Dans un cas comme dans l’autre, cela se traduit par des concours financiers de l’ordre de 200 000 euros.
– En quoi consiste ce fonds en particulier ?
Il est spécifique, car issu d’une structure, qui a participé à la constitution du Groupe, à savoir : l’Isica, l’ancienne caisse de retraite et de prévoyance des industries agro-alimentaires. Aujourd’hui, il nous permet de financer des actions d’accompagnement et de développement d’associations. Ses apports financiers peuvent aller de 20 000 à plusieurs millions d’euros.
– De quand date cet engagement d’AG2R La Mondiale en faveur des acteurs de l’économie sociale et solidaire (ESS) et de l’entrepreneuriat social ?
Cet engagement sociétal est ancien et doit beaucoup à la structure même du Groupe, à la fois paritaire et mutualiste. Il me revient de le porter à travers l’action sociale des Fédérations Agirc-Arrco et des institutions de prévoyance, la RSE et nos deux fondations – l’une à vocation sociale, l’autre à vocation culturelle. Notre soutien peut prendre la forme de subventions directes, mais aussi d’un accompagnement dans le développement des acteurs de l’ESS et de l’entrepreneuriat social que nous soutenons.
– Au-delà de l’apport financier, pratiquez-vous le mécénat de compétences ?
Oui. Dans un certain nombre de cas, nous faisons bénéficier de notre ingénierie et savoir-faire dans la structuration d’un projet. Dans le cas du Réseau Cocagne, nous avons aidé à renforcer les compétences de la tête de réseau, ainsi qu’à mettre en place le club entreprises et à sécuriser le bouclage financier du projet de Maison Réseau. Le réseau s’est de son côté engagé vis-à-vis de nous dans une démarche de co-construction entre Agesica et AG2R La Mondiale, autour de trois axes. Un axe social, avec la possibilité d’organiser des formations et des conférences pour des entreprises adhérentes du groupe sur les questions de pénibilité au travail, de lutte contre les discriminations, et de réaliser un diagnostic socio-professionnel de leurs salariés en difficulté. Un axe économique, ensuite, pour impliquer les entreprises adhérentes dans les clubs d’entreprises locaux. Enfin, et sous réserve d’une finalisation de notre partenariat, un axe sociétal en vue de proposer à nos salariés des séminaires dans le cadre de Jardins de Cocagne et une implication bénévole. Ce partenariat permet aussi à Agesica et AG2R LA MONDIALE d’accéder à des informations liées à l’expérimentation et à l’ensemble des travaux qui seront menés, pour évaluer l’utilité sociale relative du projet et, naturellement, un suivi des engagements financiers réalisés.
– Réseau Cocagne a été accompagné par plusieurs autres partenaires d’horizons très différents au point de se retrouver au carrefour de partenariats multiples. Est-ce aussi en cela que cette structure vous intéressait ? Dit autrement, votre engagement à ses côtés a-t-il été propice à des rapprochements avec certains de ses partenaires ?
Ce n’était pas l’objet premier de notre engagement. Mais il est évident qu’au travers de notre partenariat, nous pouvons en développer d’autres, plus commerciaux ceux-là, autour des produits que propose AG2R La Mondiale.
– Sur votre site, vous faites également état d’un partenariat avec le Rameau, une structure qui a justement vocation à renforcer le dialogue entre le monde de l’entreprise et le monde associatif…
Oui. Nous venons de clore avec elle un important cycle, qui avait pour objectif d’accompagner diverses associations dans leur développement et de contribuer ainsi à leur pérennisation. Force est de constater que dans les domaines qui sont les nôtres – le retour à l’emploi, le bien vieillir, l’aide aux aidants et l’amélioration de l’habitat,… – il n’y a pas encore assez de structures associatives suffisamment puissantes. Nous avons donc engagé une réflexion en vue de lancer une deuxième étape visant à mobiliser le secteur associatif autour de projets communs que nous pourrions soutenir.
– C’est peut-être l’occasion de préciser que votre engagement ne relève pas du don, mais participe d’un investissement dans la durée…
Oui, c’est important de le garder à l’esprit, même si le mot investissement peut prêter à confusion, dans la mesure où il appelle un retour (sur investissement, justement). Disons que si nous en attendons bien un, il réside dans le développement et la pérennisation des associations que nous soutenons et accompagnons, avec toutes les retombées positives qui peuvent en résulter pour la société et, donc, pour nous-mêmes. Cela se vérifie particulièrement bien dans le cas de Réseau Cocagne : en subventionnant son action en faveur des chômeurs de longue durée, nous permettons leur retour sur le marché de l’emploi. Nous préférons travailler dans la durée plutôt que de faire du one shot, en soutenant des projets qui tiennent la route en ayant juste besoin d’un accompagnement durable, quitte à être plus sélectifs dans nos choix.
– Avez-vous poussé votre engagement auprès de Réseau Cocagne jusqu’à devenir membre d’un de ses jardins ?
En réalité, je connaissais Réseau Cocagne bien avant d’avoir engagé ce partenariat au travers de ma fonction actuelle au sein d’AG2R La Mondiale. Il y a plus de dix ans de cela, quand je vivais en Alsace, ma famille était adhérente du jardin de Sentheim. Un hasard de la vie.
– Un mot sur Paris-Saclay où verra le jour Maison Cocagne. A travers le partenariat noué avec Réseau Cocagne, y avai-il aussi la volonté de se connecter un peu plus à cet écosystème ?
Non, pas spécialement. AG2R La Mondiale est le seul groupe de protection sociale organisé en régions (seize en métropoles et une région Outre-mer). C’est dire si nous sommes déjà très implantés territorialement, y compris dans un écosystème comme Paris-Saclay. Nos directions régionales sont en lien direct avec leur tissu local, économique, associatif et politique. Le Réseau Cocagne nous intéressait notamment parce qu’il est implanté tout comme nous sur quasiment tout le territoire national.
Cela étant dit, Paris-Saclay, c’est aussi la perspective de l’Exposition universelle de 2025, dont nous soutenons la candidature française. Nul doute que si la France s’en voyait confier l’organisation, notre partenariat avec Réseau Cocagne n’en prendrait que plus de signification. J’ajoute encore qu’à un titre plus personnel, ce territoire de Paris-Saclay suscite d’autant plus mon intérêt que j’ai vécu à Bures-sur-Yvette pendant huit ans, et que j’en garde d’excellents souvenirs.
Journaliste
En savoir plus