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Paris-Saclay vu de Maastricht.

Le 24 mai 2017

Suite de nos échos à la semaine internationale organisée en avril dernier par IncubAlliance en association avec la Brightlands Innovation Factory, à travers l’entretien avec Hugo Delissen, son directeur des Venture Services.

– Si vous deviez pitcher Brightlands innovation Factory ?

La vocation de la Brightlands Innovation Factory est d’accompagner les start-up dans leur développement et ce, dans la durée en assumant un rôle d’incubateur et d’accélérateur : l’accompagnement peut donc s’échelonner sur une période de dix ans. Nous nous adossons à un cluster de la connaissance, situé dans le sud-est des Pays-Bas, dans la Province de Limburg, Ce cluster est organisé en quatre campus : le Chemelot Campus, dédié aux matériaux ; le Campus Greenport Venlo, tourné vers l’alimentation et l’agriculture ; Maastricht Health Campus, spécialisé dans la santé ; enfin, le plus récent, Smart Services Campus, tourné vers les services intelligents. Quatre campus qui coopèrent plus que jamais entre eux à travers notamment l’interconnexion de tous ces secteurs. D’ores et déjà, l’hybridation de ces différents domaines débouche sur des innovations intéressantes.
J’ajoute que nos partenaires sont aussi bien publics que privés, et travaillent avec la même volonté de valoriser les connaissances produites dans le cluster. Par connaissances, j’entends aussi bien celles produites dans des établissements d’enseignement supérieur et de recherche que dans les entreprises innovantes.

– Un mot encore sur cette référence à l’univers de la fabrique (factory)…

Cette dénomination est une manière de souligner l’importance des process, y compris dans l’accompagnement des start-up. Nous avons la conviction que c’est en procédant à partir de méthodes aussi rigoureuses que possibles que celles-ci pourront produire le meilleur d’elles-mêmes. Ce process procède en plusieurs étapes. Il débute avec la phase d’incubation : une personne a une idée mais ne sait pas comment en faire un business ? Nous l’aidons à définir son business model et l’amenons jusqu’à la preuve de concept. Elle peut alors franchir l’étape suivante, l’accélération, durant laquelle nous l’aidons à récolter ses premiers financements et investissements, de façon à franchir encore une étape : la validation, qui correspond au début de la commercialisation et au changement d’échelle.
Si nous nous singularisons par rapport à d’autres lieux d’accompagnement de l’innovation, c’est dans la durée dans laquelle nous nous inscrivons : jusqu’à dix ans, comme je l’indiquais. Notre vocation est de contribuer au développement économique du territoire, par la création d’emplois pérennes.

– Dans quelle mesure vous êtes-vous inspiré d’autres expériences ?

Naturellement, nous avons observé ce qui se faisait ailleurs. Mais la décision est venue d’abord en interne, en réponse au besoin que nous éprouvions d’accompagner les start-up à chacune de leur étape de développement. Nous avons commencé par nouer un partenariat avec l’accélérateur StartupBootCamp d’Eindhoven. S’il y a donc eu une source d’inspiration, c’est bien celle-ci. La première année, nous avons commencé avec vingt sociétés. Cette année, nous en accueillons vingt nouvelles.

– Comment s’est noué le partenariat avec IncubAlliance ?

Par l’intermédiaire de François Feige, un investisseur, qui intervient aussi bien à Brightlands qu’à IncubAlliance. Il a convaincu notre CEO, Léon Klinkers, de travailler avec ce dernier. C’était il y a à peine un an. Depuis, nous avons pris le temps de nous rencontrer. Le courant est très bien passé avec Philippe Moreau [Le Directeur d’IncubAlliance]. Dès nos premiers échanges, nous avons pu prendre la mesure de l’expérience acquise par son incubateur et sa volonté de s’ouvrir à l’international. Nous partagions le même constat : la nécessité de sensibiliser le plus tôt possible nos start-up à investir d’autres marchés que leur marché domestique. La concurrence est mondiale et c’est donc à cette échelle qu’elles doivent se placer.
Je précise que plusieurs de nos start-up ont été créées par des étrangers qui ont fait le choix de les incuber et accélérer chez nous. C’est dire s’ils sont déjà ouverts sur l’international. Mais ce genre de semaine est l’occasion pour elles d’enrichir leur réseau en nouant des contacts dans un marché où elles ne sont pas encore présentes. Faire du business en France, ce n’est pas la même chose qu’en faire aux Pays-Bas, parce que le contexte n’est pas le même. Il importe donc de connaître les particularités de chaque marché, en sachant s’adresser aux bons interlocuteurs.
Comme vous pouvez le constater, les choses sont allées vite avec la concrétisation d’une première initiative commune sous la forme de cette semaine internationale. Nous agissons à la manière de nos startuppers, avec énergie et enthousiasme.

– Est-ce la première fois que vous vous associez à un autre incubateur ?

Oui. A notre façon, Brightlands Innovation Factory et IncubAlliance, nous innovons donc. Rien n’empêchant d’élargir ce partenariat à d’autres incubateurs étrangers.

– Aviez-vous déjà entendu parler de Paris-Saclay avant de vous connecter à IncubAlliance ?

Oui. Mais le partenariat m’a permis de le découvrir de plus près. Je dois dire que je suis très impressionné par ce que j’ai vu sur le Plateau de Saclay, à l’occasion de notre visite de Nano-INNOV. Il a l’ambition d’être l’un des cinq grands clusters mondiaux. A voir la manière dont s’y impliquent l’Etat, les collectivités, les entreprises et les établissements d’enseignement supérieur et de recherche, je n’ai pas de doute quant au fait qu’il y réussisse. Je suis heureux d’y être associé à travers notre partenariat avec IncubAlliance. Nous sommes assez éloignés pour ne pas nous considérer concurrents, et quand bien même une de nos startup déciderait de quitter notre écosystème pour celui de Paris-Saclay, nous ne devrions pas nous en formaliser, car ce qui importe c’est sa réussite à elle. Notre vocation est d’aider les entrepreneurs innovants, pas de dicter ce qu’ils doivent faire. Et puis, nous sommes naturellement prêts à accueillir des start-up issus de l’écosystème Paris-Saclay.

A lire aussi : les entretiens avec Philippe Moreau (pour y accéder, cliquer ici) et Florence Faucheur (mise en ligne à venir).

Sylvain Allemand
Sylvain Allemand

Journaliste

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