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Mon expérience des TED et TEDx.

Le 12 novembre 2015

Il a déjà plusieurs TED et TEDx à son actif. C’est tout naturellement que Cédric Villani a accepté de parrainer la première édition de TEDx Saclay. Et de répondre à nos questions sur son expérience de ces conférences pas comme les autres et leur intérêt pour un territoire comme Paris-Saclay.

– Ce n’est pas la première fois que vous participez à une TEDx…

Non, en effet. La première fois, c’était à Londres, en 2011, dans la foulée de la remise de la médaille Fields (2010). C’était ma première conférence publique dans le monde anglo-saxon (les précédentes s’adressaient à des collègues mathématiciens). L’événement avait été organisé par The Observer. J’en ai gardé un souvenir assez ébloui. L’ambiance était très particulière grâce à une mise en scène des exposés, eux-mêmes très divers. Il s’en dégageait beaucoup d’émotion et d’intensité. Je me souviens qu’en raison des pressions très fortes qui pesaient sur mon agenda, j’avais dû préparer ma conférence « à l’arrache », la veille au soir et le matin même durant le trajet entre Paris et Londres. Je n’avais même pas donné de titre. Ce sont les organisateurs qui en ont proposé un. Inutile de vous dire que j’avais dû me passer de répétition avec leur coach, pourtant une des marques de fabriques de ces conférences.

– Cette première fut d’ailleurs un grand succès…

Oui, si j’en juge par le nombre de personnes qui l’ont vue en direct ou qui l’ont téléchargée. Même si je me suis passé de l’aide des coachs et continue d’ailleurs à le faire, je tiens à dire combien je suis épaté par la qualité du travail qu’ils font pour accompagner les intervenants : tout scientifiques ou spécialistes qu’ils sont, ceux-ci n’ont pas forcément l’habitude d’intervenir devant le grand public, de surcroît dans ce type de format, relativement court [ la conférence proprement dite dure 12, 15 ou 18 minutes selon l’orateur et l’événement ]. J’en profite pour en dire autant de ceux qui coachent les candidats au challenge «  Ma thèse en 180 secondes ». J’ai pu apprécier leur travail en présidant le jury de la phase finale de l’édition 2015 [ qui s’est déroulée le 1er octobre dernier ]. Dans un cas comme dans l’autre, ces coachs aident des personnes à s’exprimer devant un public tout en gardant leur personnalité, ce qui est important.

– Depuis, vous avez fait d’autres conférences TED et TEDx

Oui, à Paris en 2012, puis en Californie (Orange Coast), et de nouveau a Londres. J’ai été invité à pas mal d’autres, mais sans pouvoir y répondre – je ne peux pas passer ma vie dans des conférences ! Celles de TED(x) sont cependant de bonnes opportunités pour prendre du recul par rapport à ma spécialité, et pour réfléchir à la façon de communiquer sur notre métier. Il m’arrive, d’ailleurs, régulièrement de développer, en version longue, le sujet de l’une ou l’autre de ces conférences pour des publics divers. En même temps, c’est bien de ne pas en faire trop, pour limiter la prolifération des documents audiovisuels. Ma prochaine participation à une conférence TED se déroulera en mars 2016, à Vancouver.

– Sans oublier le TEDx Saclay…

J’y participerai, en effet, mais au titre de parrain, pas comme conférencier car, malheureusement, je ne serai pas en France le 12 novembre prochain (je participe à un jury à Lisbonne). Il est cependant prévu que j’enregistre un témoignage vidéo et que j’assume un rôle d’éditeur, en quelque sorte, en participant à des séances de cadrage avec les organisateurs.

– Comment vous êtes-vous retrouvé à être associé à cet événement ?

Ceux qui en ont pris l’initiative, Assya et Christian Van Gysel, avaient l’intention de me solliciter. Le hasard a voulu que la première m’ait rencontré chez un boulanger de Paris-Saclay, avant même que j’eusse pris connaissance de l’e-mail du second. Nous avons commencé à en discuter en toute simplicité. Autre coïncidence : ils souhaitaient consacrer cette première conférence à la lumière [ une problématique importante à Paris-Saclay, compte tenu du poids qu’y représente la filière optique ]. Or, 2015 en est justement l’année internationale. Je leur ai donc suggéré quelques idées et ils ont continué à creuser leur sillon. Nous voilà maintenant à quelques semaines de l’événement.

– En quoi un tel événement peut-il être intéressant pour Paris-Saclay ?

Les conférences TED et TEDx sont toujours placées sous le signe de la rencontre et de l’échange entre des partenaires d’horizons disciplinaires et professionnels différents. Elles sont donc bien dans l’esprit de Paris-Saclay qui a vocation à croiser aussi les disciplines, d’une part, le monde académique et celui des entreprises, d’autre part. C’est en outre un événement à double détente et à ce titre inscrit dans la durée. Il y a d’abord le temps des conférences, dans une salle et devant un public avec, une fois la conférence terminée, des échanges entre le conférencier et les auditeurs, mais aussi entre ceux-ci (une autre caractéristique des conférences TED que j’apprécie). Puis le temps de la diffusion sur les réseaux, qui permet aux conférences de rencontrer une audience mondiale. Or Paris-Saclay a aussi cette vocation : être un point de rencontre physique et de rencontres virtuelles. Nul doute aussi qu’il bénéficiera de la notoriété des conférences TED.

Reste que le succès de l’événement dépendra aussi de l’accessibilité du Plateau de Saclay et donc de la logistique des transports. Un dossier chaud comme vous le savez ! Leur amélioration passe par la rénovation de la ligne B du RER, la mise en place de navettes supplémentaires pour desservir le plateau sans oublier le métro automatique. Les cerveaux et la matière grise convergeront d’autant plus volontiers vers Paris-Saclay que les conditions d’acheminement seront-là !

Sylvain Allemand
Sylvain Allemand

Journaliste

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