En prenant la direction de l’ENSTA, voici près de deux ans, à l’occasion du transfert de cette école sur le Plateau de Saclay, Élisabeth Crépon ne découvrait pas pour autant ce territoire. En tant que polytechnicienne, elle le fréquentait déjà dans les années 80. Retour sur un parcours qui passe aussi par les Etats-Unis.
Elisabeth Crépon a été nommée en août 2012 à la tête de l’ENSTA ParisTech au moment où cette école d’ingénieurs déménageait pour s’installer dans son nouveau bâtiment reconnaissable à ses façades végétalisées, édifié sur le Plateau de Saclay. Pour autant, elle ne découvrait ni cette école, où elle avait déjà occupé des fonctions, ni ce territoire.
Et pour cause, quelques trente ans plus tôt, après une classe préparatoire à Versailles, elle a intégré l’Ecole polytechnique, présente sur le Plateau depuis 1976. « J’y ai donc passé trois premières années, le temps de ma scolarité. A l’époque, les arbres n’étaient pas encore aussi hauts », relève-t-elle non sans humour. « Le campus paraissait plus vide, voire un peu désert. » En 1986, elle opte pour le corps de l’armement, ce qui se traduit par une première « expatriation »… à Gif-sur-Yvette. Elle ne durera que trois mois : « J’avais commencé une thèse en chimie organique, avec un directeur qui a fini par être recruté par l’X. » Une fois sa thèse soutenue, elle s’éloigne plus longuement du Plateau. « J’avais commencé une carrière comme ingénieur de l’armement, mais avec un profil recherche, qui m’a permis de décrocher un poste à l’Institut Curie, puis de travailler au sein des services R&D de la Délégation générale pour l’armement. » En 1995, elle fait un choix encore peu habituel à l’époque : elle part rejoindre une start-up en biotechnologies, créée sur le campus du célèbre MIT. Une expérience d’un an qui n’a fait visiblement que conforter la façon dont elle met à l’aise d’emblée ses interlocuteurs.
De retour en France, elle reprend son poste d’ingénieur de l’armement. Moins longtemps qu’elle ne le pensait cependant. En 1996, elle rejoint… l’ENSTA ParisTech, alors dans le XVe arrondissement de Paris, en tant que directrice de la formation et de la recherche. Six années plus tard, retour sur le Plateau de Saclay, mais, à l’X, en tant que, cette fois, directrice des relations extérieures, en charge principalement du développement international de l’école. Fonction qu’elle assumera dix ans durant, avant donc de réintégrer l’ENSTA ParisTech avec les nouvelles fonctions que l’on sait.
Au final, constate-t-elle, c’est bien sur le Plateau que j’ai fait, à ce jour, l’essentiel de sa carrière. Raison de plus pour l’interroger, outre un premier bilan de l’installation de l’école, sur sa vision des évolutions intervenues sur le Plateau et les effets de la dynamique de cluster qui y est engagée.
Suite de la rencontre avec Elisabeth Crépon à travers l’entretien qu’elle nous a accordé – pour y accéder, cliquer ici.
Crédit photos : P. Fretault (photo en Une, grand format) ; Jérémy Barande – École Polytechnique (photo en Une, petit format).
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