Le boulot en mode gyropode.

Suite de nos échos à l’édition 2017 de Paris-Saclay Connexion et de Paris-Saclay Invest à travers le témoignage de Jonathan Lévy dont la start-up Hublex a vocation à faciliter la vie des salariés appelés à parcourir de longues distances à pied sur leur lieu de travail.

– Si vous deviez pitcher Hublex…

Hublex est une société industrielle innovante, qui conçoit, fabrique et commercialise des solutions de déplacement pour les professionnels, qui parcourent de longues distances sur leur lieu de travail : des agents de sécurité ou de maintenance, des manutentionnaires, managers et bien d’autres encore évoluant sur des sites industriels, de logistique, aéroportuaires, commerciaux, etc. Ou sur un campus comme celui d’EDF Lab où nous sommes aujourd’hui ! Ces professionnels pouvant être amenés à parcourir plusieurs kilomètres à pied, chaque jour…

– En même temps, il est recommandé de marcher pour entretenir sa santé…

Oui, mais c’est une chose de le faire par choix et dans le cadre des recommandations de l’OMS, c’en est une autre de parcourir plus de 10 km par jour par contrainte ou lorsqu’on n’est pas en état de le faire sereinement. Les risques valent autant pour l’employé – exposé à de la fatigue, des problèmes musculo-squelettiques, une dégradation de sa qualité de vie au travail, de la démotivation, etc. – que pour l’employeur – responsable en cas d’accident du travail, en plus de perdre en productivité.

– Quelles solutions proposez-vous ?

Pour l’heure, nous proposons un produit dédié à cette problématique : un gyropode professionnel, déjà industrialisé et commercialisé. Aux salariés, il permet de se déplacer en toute sécurité et deux à trois fois plus rapidement. Pour l’employeur, c’est donc l’assurance d’un gain de productivité et de performance. D’autres véhicules sont en cours de développement. Mais je ne peux vous en dire plus pour le moment…

– En quoi votre premier produit se différencie-t-il de l’offre concurrente ?

Notre gyropode est deux fois moins encombrant que la moyenne des produits proposés par la concurrence, cinq fois plus léger et facile d’usage – nous garantissons une prise en main en moins de cinq minutes. Grâce à un système de batteries amovibles et rechargeables sur une borne qu’on installe sur le site du client, il est utilisable 24 h sur 24.
Ce n’est pas tout : notre véhicule peut recevoir les accessoires propres à chaque métier. Le gyropode de l’agent sécurité incendie sera ainsi différent de celui du directeur opérationnel ou de la communication ou de l’agent en charge de la maintenance. Enfin, il est verrouillé au moyen d’un badge, ce qui garantit une utilisation par les seuls personnels habilités.

– On devine la diversité des compétences requises pour parvenir à la conception d’un tel produit. Quelles sont-elles pour les principales d’entre elles ?

Elles sont assez pointues : des compétences en conception mécanique, en conception électronique, en automatismes ou encore en process industriels. Autant de compétences réunies pour partie en interne – nous disposons de notre propre bureau d’étude – et pour partie en externe – nous conservons des liens étroits avec les laboratoires de l’Université Paris-Sud et l’IUT de Cachan avec lesquels nous avons développé notre technologie.

– Vous avez témoigné au cours d’une table ronde du rôle de la SATT Paris-Saclay. Pouvez-vous rappeler en quoi il a consisté ?

La SATT Paris-Saclay est intervenue en 2016 au moment où nous en étions au stade du prototype fonctionnel, pour nous aider à financer le passage au stade de l’industrialisation et de la commercialisation. Elle nous a accompagné jusqu’en novembre 2016, en recrutant jusqu’à trois ingénieurs, tout en nous faisant profiter de l’expertise de ses chargés d’affaires issus du monde automobile (Renault et PSA Peugeot Citroën, en particulier).
Les sites professionnels intéressés peuvent se procurer notre véhicule moyennant un abonnement sous forme d’offre de service. Car nous ne vendons pas nos gyropodes, mais les louons en garantissant une continuité de service : en plus de la formation, nous en assurons la maintenance et le service après-vente. Nos gyropodes ont donc le même avantage que nos pieds : on peut les utiliser en permanence, le confort en plus !

– Où êtes-vous installés ?

Notre bureau d’étude est situé dans les locaux à l’IUT de Cachan. Entre les enseignants-chercheurs et les étudiants, nous y trouvons toutes les ressources humaines dont nous avons besoin. Nous avons d’ailleurs deux stagiaires qui y poursuivent leurs études.

– Où fabriquez-vous votre gyropode ?

Intégralement en France, en Normandie, à Antony (Hauts-de-Seine) et à Montpellier.

– Hublex aurait-il pu voir le jour dans un autre écosystème ?

Probablement. Mais sans l’aide de l’écosystème de Paris-Saclay – celles des laboratoires, de la SATT, etc. – nous n’aurions jamais pu nous développer aussi vite. Sans compter la médiatisation dont nous avons bénéficié et bénéficions encore, comme aujourd’hui, en étant conviés à Paris-Saclay Connexion. Plusieurs entreprises se sont montrées particulièrement intéressées, ce qui est encourageant.

– Est-ce à dire que Hublex n’envisage pas de quitter l’écosystème ?

Il n’y a pour le moment aucune raison de le faire. A Paris-Saclay, nous trouvons tout ce dont nous avons besoin : les financements et les compétences, les talents et même les clients. Les sites de grande taille ne manquent pas ici, entre le CEA, le Synchrotron, etc. Sans oublier EDF Lab. Ce qui, bien entendu, ne nous empêche pas d’avoir l’ambition d’exporter.

Pour en savoir plus sur Hublex, cliquer ici.

A lire aussi les échos à l’édition 2017 de Paris-Saclay Connexion et Paris-Saclay Invest (pour y accéder, cliquer ici).

Dernière minute : alors que nous mettions en ligne cet entretien, nous apprenions par un communiqué de presse de la SATT Paris-Saclay que la société Hublex signait sa licence d’exploitation et concluait sa première levée de fonds d’1 M€. Félicitations !

Sylvain Allemand

Journaliste