Suite et fin de nos échos à l’inauguration de La Terrasse Discovery +x, intervenue le 27 septembre dernier, à travers le témoignage d’Athanase Kollias, un ingénieur en biomécanique (au centre sur la photo), co-fondateur de Kinvent : une start-up, qui a conçu une gamme d’instruments de mesure de la force humaine grâce à des dynamomètres de haute précision. Un plus pour les kinésithérapeutes… et leurs patients.
– Si vous deviez pitcher, pour commencer, le concept de votre start-up ?
Il découle d’un constat : les exercices de rééducation chez un kinésithérapeute ne sont pas toujours bien vécus par les patients, car jugés trop fastidieux, répétitifs et sans qu’on ait vraiment la possibilité d’appréhender les résultats. De là, notre idée de créer K-Force, une gamme d’instruments de mesure de la force humaine grâce à des dynamomètres de haute précision. Une solution fondée sur des années de recherche en biomécanique et l’apport des objets connectés. Schématiquement, ces derniers permettent de mesurer la force, le mouvement et l’équilibre du patient. Les données sont transmises via une application centralisée de type bluetooth. Grâce à notre solution, les professionnels de la rééducation disposent d’informations en temps réel et peuvent suivre de manière objective les effets des exercices de rééducation sur leur patient. Elle offre aussi l’avantage de motiver celui-ci à travers un biofeedback ludique.
– De quelles compétences avez-vous dû vous entourer pour parvenir à cette solution ?
En premier lieu, des compétences en biomécanique, soit mon domaine de recherche. Pour mémoire, c’est une science spécialisée dans l’analyse du mouvement humain du point de vue de la force, de la puissance, des accélérations, etc. Mais pour parvenir à notre interface numérique, nous nous sommes aussi appuyés sur de l’ingénierie en mécanique, en électronique, en analyse du signal et, bien sûr, en informatique. Toutes les informations ou données sont traitées au moyen d’algorithmes assez poussés de façon à produire des résultats « digests » pour le praticien comme pour le patient. Aujourd’hui, Kinvent, c’est une équipe pluridisciplinaire de huit personnes, dotée d’une grande connaissance dans les domaines du sport et de la rééducation.
– Qu’est-ce qui vous a prédisposé à vous lancer dans cette aventure entrepreneuriale ?
Depuis que je me suis engagé dans des recherches en biomécanique, j’avais en tête de créer ma propre société. Mais pas forcément au sortir des études car, autant le reconnaître, je ne ne sentais pas prêt (je n’ai pas fait partie de ces étudiants qui portent un projet dans le cadre d’une formation à l’entrepreneuriat innovant). J’ai donc pris le temps de découvrir le monde industriel, en intégrant un grand groupe (Michelin, en l’occurrence), avant de prendre mon propre envol. Kinvent a vu effectivement le jour en mai 2017, soit après une année de réflexion et de démarches préalables.
J’ajoute que mon père, à défaut d’avoir été entrepreneur, est enseignant-chercheur en STAPS. Depuis l’âge de deux ans, j’ai traîné dans son laboratoire, en jouant avec ses outils et instruments ! De là à devenir un jour entrepreneur… Mais c’est ainsi, la fibre entrepreneuriale vous tombe dessus sans que vous vous y attendez et, d’une certaine façon, ce n’est pas plus mal : heureusement qu’il ne faut pas avoir des parents entrepreneurs pour se lancer soi-même dans la création d’une entreprise. L’important est d’avoir un bon sens du relationnel et de le cultiver, et de savoir aussi prendre des décisions.
– En quoi l’écosystème de Paris-Saclay a-t-il été favorable à votre projet ?
En nous aidant à structurer le projet. Il ne suffit pas d’avoir une bonne idée, encore faut-il ensuite la traduire en un projet entrepreneurial, qui corresponde à un réel besoin, rencontre son marché autrement dit. A cet égard, l’incubation au sein d’IncubAllliance a été bénéfique, y compris pour nouer les premiers contacts du côté aussi bien des professionnels de la rééducation que des financeurs et investisseurs, pour trouver les subventions et réaliser une levée de fonds. Sans compter le fait de pouvoir mener son projet au milieu d’autres porteurs de projets avec qui on peut échanger sur des problématiques communes, y compris les plus pratico-pratiques.
– Précisons que l’entretien est réalisé sur le vif à l’occasion de l’inauguration de La Terrasse Discovery +x : en quoi un tel lieu peut-il être intéressant pour vous ?
Kinvent est cliente de la Banque Populaire Val de France ! La moindre des choses était de répondre à son invitation, d’autant plus qu’elle a été l’occasion de faire une démonstration de notre solution. Etant installé à IncubAlliance, donc pas très loin d’ici, il est clair que nous ne demanderons qu’à saisir la moindre opportunité d’y venir, ne serait-ce que pour y rencontrer d’autres startuppers et… y discuter avec notre conseiller bancaire.
A lire aussi les entretiens avec Charles Cosson, le directeur de La Terrasse Discovery +x (pour y accéder, cliquer ici) et Yves Tyrode, le Directeur général en charge du digital de Banque Populaire Caisse d’Epargne, BPCE (cliquer ici).
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