La COTY, pour pédaler tranquille, à l’abri des intempéries

Suite de nos échos au concours Démo Day organisé le 17 décembre dernier à La Terrasse Discovery +x avec, cette fois, le témoignage de Stéphane Grea et de Florian Bunas (sur la photo), respectivement fondateur et directeur général de G4M, un bureau d’études implanté à Guyancourt. Ils ont reçu le 3e prix du jury pour La COTY ; une solution de mobilité du quotidien, entre innovation frugale et économie circulaire.

- Si vous deviez pitcher La COTY…

Stéphane Grea : C’est un véhicule électrique léger, de taille intermédiaire, en forme de vélo à quatre roues, que nous avons conçu pour répondre aux besoins de mobilité urbaine et périurbaine. Je laisse à Florian le soin d’en préciser les caractéristiques.

Florian Bunas : Nous avons pris le parti de rester dans l’univers du cycle en y apportant un différenciant destiné à améliorer la protection de l’usager : La COTY met à l’abri des intempéries, de la pluie et du vent.

Stéphane Grea : Et ce, pour un prix que nous avons voulu accessible : La COTY sera commercialisée au prix public d’environ 5 750€ HT, soit 6 900€ TTC .

- Pourquoi « La COTY » ?

Florian Bunas : C’est bien son nom, il n’y a pas de faute de frappe [Rire]. La COTY est le croisement de quotidien et de city.

- Quand pourra-t-on acquérir une COTY ?

Stéphane Grea : Nous en sommes encore au stade du prototypage, les premiers prototypes devant sortir en mars. Selon les retours d’expérience, nous envisageons une commercialisation en B to B, notre premier marché, sans exclure le B to C. Nous sommes actuellement en pleine levée de fonds pour passer à l’industrialisation.

- Comment comptez-vous convaincre des investisseurs de l’aspect innovant de votre solution à l’heure où l’innovation est associée à la DeeptTech, au hardware, à l’IA ?

Stéphane Grea : Pour notre part, nous considérons être bien dans de l’innovation, mais une innovation frugale au sens où nous utilisons des matériaux traditionnels : les roues sont constituées de rayons comme sur un vélo, les toiles ont plusieurs spécificités techniques – elles sont légères, étanches et composées de matériaux dit non-inflammable. C’est l’agrégation de ces différents composants qui font de La COTY un objet innovant, compatible avec un maximum d’infrastructures : on peut rouler avec en ville, sur des départementales, stationner sur les places de parkings… En cela, c’est aussi une innovation d’usage, mais qui n’est pas dépourvue d’innovation technologique : La COTY recourt à des batteries conçues dans une logique d’économie circulaire – nous utiliserons des cellules de batteries existantes en pouvant nous prévaloir d’un réel savoir-faire dans ce domaine.

Florian Bunas : 95% de la masse d’une COTY sont constitués de matériaux recyclés que ce soit l’acier, l’aluminium, le plastique… Avec cette possibilité d’assurer une recyclabilité continue et permanente, nous sommes donc bien dans une double logique d’innovation frugale et d’économie circulaire… La COTY a d’ailleurs été labellisée « France 2030 » par l’ADEME. Pour mémoire, ce plan de relance ambitionne de produire en France, à l’horizon 2030, 2 millions de véhicules zéro émission et de développer une mobilité sobre, souveraine et résiliente.

- Dans quelle mesure votre inscription dans l’écosystème de Paris-Saclay, si tel est bien le cas, a été favorable ?

Stéphane Grea : Notre bureau d’études est basé à Guyancourt, ce qui nous inscrit bien dans l’écosystème de Paris-Saclay. Certes, cet écosystème est plutôt porté sur la Deeptech, l’IA, le hardware, mais il est aussi porté par la Greentech. De sorte qu’il nous a incités à repositionner notre bureau d’études sur ce marché d’avenir, quitte à nous démarquer des bureaux d’études classiques. Et puis, il est favorable à l’entrepreneuriat innovant : nous ne nous sentons pas seuls, nous y trouvons au contraire rapidement des interlocuteurs de choix pour nous accompagner.

Florian Bunas : L’écosystème Paris-Saclay offre l’intérêt de concentrer un nombre incroyable de sociétés et, parmi elles, des clientes potentielles.

- Qu’est-ce qui vous a prédisposés à lancer ce concept ?

Stéphane Grea : Ingénieur automobile, j’ai travaillé une quinzaine d’années chez des constructeurs et des bureaux d’études du secteur. Force est de constater que les cartes tendent à être rebattues avec l’émergence de la mobilité électrique. Le fait de remporter un concours dans le cadre du projet d’investissement France 2030, le fait aussi d’être les seuls à prototyper ce type de véhicule nous a encouragés à aller de l’avant. Il m’a fallu cependant m’entourer très vite de compétences clés. Ce qui m’a motivé à me tourner vers Florian et de l’embarquer, si je puis dire, dans l’aventure.

- [À Florian Bunas]. Qu’est-ce qui vous a convaincu de répondre favorablement ?

Florian Bunas : Je n’ai pas eu besoin d’être convaincu plus que cela. Quand Stéphane m’a expliqué son projet, j’y ai vu d’emblée une solution d’avenir. Pour ma part, j’ai vingt-cinq ans d’expérience chez un constructeur automobile français, trois ans dans la filiale d’un équipementier automobile. C’est dire si je connais bien ce secteur. Nul besoin de m’expliquer très longtemps ce qu’on peut faire pour renouveler les usages en matière de mobilité, quand bien même il s’agit, nous l’avons dit, plutôt d’un cycle dont on renforce la protection de l’usager par un minimum d’habitacle.

- Nous réalisons l’entretien à l’issue du concours Demo Day. Quel bilan en tirez-vous ?

Stéphane Grea : Un bilan plus que positif et pas seulement parce que nous nous sommes vu décerner le 3e prix du jury. Ce Démo Day a été l’occasion de rencontrer et partager avec une dizaine d’investisseurs potentiels.

Florian Bunas : Cette formation aura été un accélérateur de particules. Elle nous fait gagner un temps précieux en plus de nous avoir été utile y compris dans la manière d’intervenir devant des investisseurs. Quant au prix, forcément, cela fait plaisir.

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Sylvain Allemand

Journaliste