Élisabeth Crépon dirige l’ENSTA Paris depuis août 2012. Nous l’avions déjà interviewée en juin 2014, sur les effets du transfert de cet établissement sur le Plateau de Saclay. Depuis, des évolutions majeures sont intervenues, à commencer par la constitution du pôle NewUni, à laquelle l’ENSTA ParisTech participe aux côtés de l’ENSAE ParisTech, Télécom ParisTech, Télécom SudParis et l’École polytechnique. Qu’est-ce que cela change-t-il au regard de l’inscription dans l’écosystème Paris-Saclay ? Élément de réponse dans ce nouvel entretien.
– Comment va l’ENSTA ParisTech ?
L’ENSTA ParisTech va très bien. Nous avons déménagé à l’été 2012. Nous sommes donc sur le Plateau de Saclay depuis plus de six ans. La première année a été, autant le reconnaître, un peu compliquée : il nous a fallu prendre possession d’un tout nouveau bâtiment et trouver nos repères. Rien que de très normal, d’autant que notre ambition était de faire bien plus qu’un simple déménagement. Nous n’avions pas fait nos cartons pour les défaire ailleurs en conservant nos habitudes ! Nous souhaitions profiter et faire profiter à nos étudiants comme à nos enseignants-chercheurs, des atouts de notre nouvel écosystème. Ce qui, concrètement, s’est traduit par le développement d’une activité de recherche, avec plus d’enseignants-chercheurs et plus de collaborations avec nos nouveaux « voisins » : Paris-Sud, CentraleSupélec,… En 2016, notre Unité de Mécanique a fusionné avec le Laboratoire de mécanique des structures industrielles durables (LaMSID), une unité mixte du CNRS, du CEA et d’EDF, dont le centre de recherche s’installait sur le Plateau de Saclay, pour créer l’IMSIA. Bref, côté recherche, le bilan est plus que positif et la dynamique se poursuit.
Au plan de la formation aussi, le déménagement a été bénéfique : l’ENSTA ParisTech a pu compléter son offre avec les masters de l’Université de Paris-Saclay, qui s’est constituée depuis. Pour mémoire, l’école a pour particularité de former des ingénieurs ayant un double profil scientifique et technique – un profil très apprécié des industriels (deux tiers de nos élèves trouvent d’ailleurs un premier emploi comme ingénieur conception ou en centre de R&D). Désormais, nous sommes en mesure d’offrir à nos étudiants en 3e année, notamment ceux qui vont travailler en R&D, la possibilité de suivre en parallèle à la formation classique, et moyennant un aménagement du cursus, un master pour obtenir une compétence dans un domaine plus spécifique.
– Et en matière d’entrepreneuriat innovant, en quoi votre installation sur le Plateau de Saclay a-t-elle été bénéfique ?
J’allais y venir car c’est, là encore, un autre des effets positifs de notre installation sur le Plateau de Saclay. Pour l’illustrer, je ne résiste pas à l’envie de citer l’exemple du projet Vivodogma, porté conjointement par notre école, l’Hôpital Necker-Enfants malades AP-HP, l’École polytechnique et l’Université Paris-Descartes. Il se propose d’apporter une réponse au problème de croissance de la mâchoire que rencontrent certains enfants. Jusqu’à maintenant, on en est encore réduit à recourir à une technique chirurgicale consistant à opérer des brèches de façon à accroître la surface d’ossification. Une technique d’autant plus traumatisante sinon invasive qu’elle exige de renouveler l’opération plusieurs fois dans le temps. La solution de Vivodogma consiste, elle, à implanter un distracteur magnétique implantable et pilotable à distance de façon à traiter les malformations maxillo-faciales, sans avoir à intervenir chirurgicalement. Voilà un exemple parmi d’autres d’application développée dans le secteur de la santé, à partir de travaux issus d’un nos laboratoires de recherche. Je précise que le projet est en cours de maturation à la SATT Paris-Saclay, une autre illustration au passage des interactions que nous pouvons avoir avec des acteurs de l’écosystème. Je pourrais multiplier les exemples.
– Dans le précédent entretien, vous faisiez état de votre satisfaction à voir vos étudiants prendre part à la vie de l’écosystème. Est-ce toujours le cas ?
Oui, ils continuent à y prendre part avec le concours d’étudiants d’autres établissements. D’après une évaluation des fonds alloués sur appel d’offre par l’Université de Paris-Saclay au financement de projets étudiants, 40% de ces projets sont portés par des équipes comprenant des étudiants de l’ENSTA ParisTech (le principe des appels d’offre étant d’encourager des projets inter-établissements). Preuve s’il en était besoin que nos étudiants se sont appropriés le Plateau de Saclay et que, à leurs yeux, la N118 est tout sauf une frontière : ils interagissent aussi bien avec les Polytechniciens, qu’avec les Centraliens, les étudiants de Paris-Sud, etc. Voici d’ailleurs une illustration de cette pleine intégration de nos étudiants : début novembre, se déroulait l’étape régionale du congrès des Juniors-Entreprises. Elle avait été organisée dans nos locaux, par la nôtre, en association avec celles d’autres écoles de l’écosystème : l’ENSAE, AgroParisTech, l’Institut d’Optique et l’X.
– Qu’en est-il des problématiques de transport ? Je vous pose d’autant plus la question que depuis le premier entretien, l’horizon de l’arrivée de la ligne 18 du Grand Paris-Express a été repoussé…
Je ne tournerai pas autour du pot : les conditions d’accès constituent le point noir de Paris-Saclay ! Venir sur le Plateau de Saclay, par les transports en commun ou en voiture, c’est, aujourd’hui encore, compliqué. Certes, un bus en site proche a été mis en place et sa fréquence améliorée, mais ce ne saurait suffire. Je ne perçois pas en tout cas de satisfecit chez les salariés qui ont à se rendre chaque jour sur le campus. Je crains aussi que cette situation ne concoure pas à renforcer l’attractivité du territoire… L’arrivée de la ligne 18 a été, comme vous l’avez rappelé, repoussée en 2027, soit dans près de dix ans. Dont acte, mais il est clair qu’elle ne pourrait pas être de nouveau différée. Il en va de la réussite de l’écosystème.
– Dans quelle mesure cette situation pénalise-t-elle les élèves eux-mêmes ?
Même si ce n’est pas simple pour eux non plus, la situation est un peu moins critique, car ils bénéficient de logements sur place, au sein de la résidence étudiante dont nous avons la chance de disposer en propre. Deux tiers de nos étudiants y logent. Pour assurer un logement au tiers restant, nous avons contracté avec les bailleurs des résidences privées qui ont été construites près de l’IOGS ou dans le quartier de Camille Claudel, soit à quelques centaines de mètres de l’école, de façon à réserver des chambres à nos étudiants. Un dispositif qui a été étendu à l’ensemble des établissements de NewUni. Tous nos étudiants ont ainsi le choix d’être logés sur le plateau même ou du côté de Massy, à proximité de la ligne B du RER. Le volet logement n’est donc plus un motif d’inquiétude immédiat comme il avait pu l’être au début de notre installation ici. Nous n’avons pas en tout cas de retour négatif de nos étudiants, de ce côté là.
– Combien d’élèves accueillez-vous ? Leur nombre est-il en progression ?
Oui. Depuis 2012, l’ENSTA ParisTech s’est engagée, en accord avec sa tutelle, le ministère des Armées, dans une phase de croissance de ses effectifs. Une croissance somme toute mesurée. L’objectif est de passer de 700 à près d’un millier d’étudiants, d’ici 2021, l‘année correspondant à la fin de notre contrat d’objectif et de performance. Cet objectif est en passe d’être déjà atteint, conformément à ce que nous nous étions engagés dans la perspective de NewUni qui a, je le rappelle, pour ambition de totaliser 10 000 étudiants.
– NewUni, venons-y. Pour commencer, pouvez-vous préciser les perspectives nouvelles que ce pôle offre à votre établissement ?
C’est d’abord l’opportunité de travailler de manière plus étroite encore avec d’autres établissements, de susciter de nouvelles synergies, en tirant profit d’une double proximité : une proximité géographique (Télécom ParisTech et Télécom SudParis sont appelés à rejoindre pour partie le Plateau de Saclay où les trois autres membres de NewUni sont déjà présents) et une proximité intellectuelle sinon culturelle – il s’agit de cinq écoles d’ingénieurs, qui, ensemble, pourront faire plus que ce qu’elles font chacune de leur côté. C’est d’ailleurs ce qui avait déjà motivé le déménagement de l’ENSTA ParisTech.
Nous nous ne partons pas de rien : nos cinq établissements ont déjà l’habitude de coopérer ensemble. J’entends parfois dire que nous serions déjà trop semblables pour que le rapprochement produise une réelle valeur ajoutée, en dehors d’un renforcement purement quantitatif. En fait, chaque établissement a des spécialités. Typiquement, la robotique est un domaine d’excellence de l’ENSTA ou à tout le moins un domaine dans lequel nous pouvons revendiquer un vrai savoir-faire, tandis que les écoles de l’Institut Mines Télécom peuvent se prévaloir de compétences dans le big data ; l’X, dans les sciences exactes ; l’ENSAE dans les statistiques… Quand bien même la cartographie de nos domaines font apparaître des recoupements, chaque établissement en a une approche spécifique et, donc, bien complémentaire. Au regard de la recherche, il est clair que notre école est davantage orientée vers la recherche appliquée. Une particularité que nous cultiverons, y compris dans le cadre de NewUni.
– Un mot sur les SHS dont on dit qu’elles sont sous-représentées au sein de Paris-Saclay, ce qui est en réalité loin d’être le cas comme en témoigne d’ailleurs la création de la MSH de Paris-Saclay [pour en savoir plus, voir l’entretien que nous a accordé son directeur, André Torre – Pour y accéder, cliquer ici]. Qu’en est-il néanmoins de NewUni et de ses intentions quant à la promotion de ces sciences ?
Si NewUni est à dominante sciences exactes et sciences de l’ingénieur, chacun de nos établissements comporte un volet SHS, que ce soit l’ENSAE, qui compte des économistes et des sociologues ; l’X, qui, outre ses enseignements en humanités, compte des laboratoires en sciences sociales notamment, par exemple I3, l’institut interdisciplinaire de l’innovation, dans lequel sont engagées des équipes de l’ENSTA ParisTech, Télécom ParisTech, Mines ParisTech. Quant à l’ENSTA ParisTech, elle compte une unité de recherche en économie appliquée, à laquelle on peut ajouter nos enseignements en entrepreneuriat et en innovation, qui ouvrent nos étudiants sur les SHS. J’ajoute notre laboratoire qui poursuit des recherches en robotique sociale – ses chercheurs travaillent notamment avec des spécialistes de l’autisme. Nous échangeons, par ailleurs, avec Strates Ecole de Design pour introduire davantage de design dans les métiers de l’ingénierie. Nos étudiants ont d’ores et déjà travaillé dans le cadre d’équipes mixtes avec des étudiants de cet établissement.
Bref, cette idée selon laquelle nos écoles seraient concentrées sur les sciences exactes et de l’ingénieur ne rend pas justice à l’esprit d’ouverture qu’elles manifestent au contraire à l’égard d’autres sciences, y compris les SHS. Certes, ce sont bien des écoles d’ingénieur, mais nous sommes soucieux de préparer nos étudiants aux enjeux sociétaux de l’ingénierie. Votre question est en outre l’occasion pour moi de dire un mot sur notre rapprochement avec HEC, une grande école, dont les enseignements et la recherche intègrent cette dimension. Je précise au passage qu’une convention est en cours d’élaboration pour définir les modalités des interactions entre elle et NewUni.
– Je ne résiste pas à l’envie d’évoquer le concours « Nouvelles avancées », créé à l’initiative de l’ENSTA ParisTech et qui témoigne d’un esprit d’ouverture au-delà des SHS [comme son nom l’indique, ce concours récompense des auteurs de nouvelles, dans plusieurs catégories dont une « étudiant »]…
En effet. Désormais co-organisé par Polytechnique, ce concours aura pour thème cette année l’« Alchimie des parfums : le mystère des fragrances » [pour en savoir plus, cliquer ici].
– Quelles incidences aura NewUni au plan des diplômes ?
Notre ambition est de créer une institution qui portera les formations de master et de l’école doctorale en allant plus loin encore que l’actuelle Université Paris-Saclay, dans la mesure où nos élèves s’inscriront via NewUni et qu’ils seront au final des diplômés de cette entité.
– Où placez-vous le curseur dans l’échelle d’intégration ?
Il est encore un peu tôt pour répondre à cette question car nous sommes engagés dans une démarche collective, qui s’appuie sur des groupes de travail. C’est à eux que reviendra le soin de faire des propositions. Une chose est sûre : l’intégration, s’il y a lieu d’utiliser ce mot, nous ne la concevons pas en termes institutionnels. Chaque établissement a vocation à conserver sa personnalité morale. Ce qui nous importe, c’est de nous intégrer dans une dynamique de projet. D’ores et déjà, nous envisageons la constitution de pas moins de cinq facultés, qui seront trans-établissements. Elles regrouperont des laboratoires autour d’une thématique. L’une d’elle traitera aura pour thème data sciences et Information Technology (IT) : elle rassemblera des laboratoires de nos cinq écoles.
– A vous entendre, vous adoptez une démarche qui n’est finalement guère différente de celle d’un entrepreneur innovant, au sens où elle se veut plus itérative et collaborative que top down et institutionnelle, en assumant le risque de déboucher sur quelque chose de différent de ce qui a été programmé…
Oui, tout à fait. « Projet » est donc bien le mot clé. Et il importe que ce projet ne soit pas celui des seuls directeurs d’établissements, mais bien celui de l’ensemble des parties prenantes dont les différentes catégories de personnels. Et vous faites bien de le pointer ; aujourd’hui, sur certains sujets, nous ne sommes pas encore en mesure de dire ce sur quoi va aboutir notre démarche. Et c’est bien qu’il en soit ainsi. L’important est d’aboutir à quelque chose de pertinent, qui fasse que NewUni soit bien plus que la somme de cinq établissements.
– Et ce, dans des échéances relativement courtes…
Oui, en effet. L’objectif reste bien de créer NewUni au premier semestre 2019. Nous attendons les ordonnances qui devront être publiées en décembre (pour mémoire, ce sont les textes qui définiront les dérogations possibles par rapport au Code de l’éducation). Notre objectif est de faire en sorte que nos établissements conservent leur personnalité morale et juridique tout en allant plus loin qu’une simple coordination telle qu’on peut l’envisager dans le cadre d’une Comue.
– Venons-en à l’écosystème de Paris-Saclay, dans lequel s’insérera NewUni. Comme vous l’avez rappelé, les établissements, qui composent ce pôle, seront proches les uns des autres, mais ils le seront aussi d’établissements membres de l’Université Paris-Saclay. Comment envisagez-vous cette proximité dont on peut s’attendre à ce qu’elles favorisent des interactions informelles entres les étudiants, mais aussi les enseignants-chercheurs, par-delà leur pôle universitaire d’appartenance ?
Les étudiants comme les enseignants-chercheurs interagissent déjà entre eux, indépendamment de l’établissement dont ils relèvent et nul doute qu’ils continueront à le faire. Ce dont je ne peux que me réjouir. Ils continueront à monter des projets communs, et pas seulement au sein d’un même pôle. Voyez le congrès régional des Juniors-Entreprises que j’évoquais tout à l’heure : il était organisé par les établissements de NewUni, mais pas exclusivement – AgroParisTech y participait. Personnellement, je crois beaucoup aux fertilisations croisées. Je n’ai jamais conçu la N118 comme une barrière encore moins comme une frontière. Nous coopérons et continuerons de coopérer avec des établissements qui se trouvent de l’autre côté, en fonction des opportunités. Il est difficilement envisageable de cantonner nos étudiants au périmètre de NewUni. Quant aux chercheurs, nous savons pertinemment qu’il n’est pas dans leur nature de se laisser dicter avec qui ils doivent coopérer ou pas… De toute évidence, notre premier partenaire restera l’Université Paris-Saclay. Ce dont je me réjouis aussi.
– D’ailleurs, une illustration en est fournie en ce moment-même avec l’événement qui se déroule dans le hall de votre établissement…
En effet. Il s’agit d’une présentation de travaux des docteurs de l’ED Interfaces, l’école doctorale de l’Université Paris-Saclay. Il illustre bien notre volonté de continuer à nous insérer pleinement dans l’écosystème de Paris-Saclay et d’interagir avec ses différents établissements, quand bien même ne relèvent-ils pas de NewUni. Voici une autre illustration de cette volonté. Au moment où nous parlons, la Commission des Titres d’Ingénieur (CTI) est en train de procéder à une évaluation de notre école. Pour les besoins du panel qu’elle m’a demandé de constituer, j’ai naturellement sollicité des collègues de NewUni (X et ENSAE), mais également de CentraleSupélec et de l’Université Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines. Coté entreprises, nous avons sollicité Renault, EDF et Air Liquide, qui font elles aussi partie de l’écosystème. Certes, nous comptons aussi des partenaires extérieurs à Paris-Saclay, mais nous avons parfaitement intégré le fait d’être partie prenante de cet écosystème-ci. Il est donc pour nous naturel de travailler sinon d’échanger avec d’autres de ses parties prenantes, de quelque pôle qu’elles relèvent.
– Une dernière question qui porte sur l’environnement y compris paysager. Dans le précédent entretien, vous me faisiez état du plaisir que vous aviez à découvrir le Plateau de Saclay, au lever du jour, du fait de ses couleurs changeantes… Or, aujourd’hui, c’est une brume épaisse qu’on perçoit depuis la fenêtre de votre bureau – brume qui s’est installée depuis la veille. Est-ce une autre facette du paysage qui vous ferait parfois regretter votre installation ici, sur le Plateau de Saclay ?
(Rire) En fait, c’est un temps auquel je suis désormais habituée – cela fait maintenant plusieurs années que je travaille sur le Plateau de Saclay. C’est le temps auquel nous avons droit au début du mois de novembre. Je me suis donc fait une raison en me disant que c’est le signe que nous sommes bien à l’automne et qu’il faudra juste prendre son mal en patience. S’il me soucie encore un peu, c’est en raison de nos étudiants internationaux, qui ne sont pas habitués à ce genre de météo. Je pense notamment à ceux qui nous viennent du Brésil. Au début, tout se passe bien pour eux : ils arrivent au mois de septembre, un mois plutôt agréable. Mais une fois passée l’heure d’hiver, le changement est notable. Je m’assure donc qu’ils ne dépriment pas trop !
Cela étant dit, mon véritable sujet de préoccupation concerne davantage les conditions de circulation de nos étudiants. Comme vous pouvez le constater, le secteur est dépourvu de pistes cyclables. Je sais bien que c’est dans l’intention de l’EPA Paris-Saclay que de promouvoir les mobilités douces. Mais si j’ai un message à faire passer, c’est qu’on traduise cette volonté dans les faits. Le quartier polytechnique est moins dense que d’autres sur le Plateau de Saclay, un parti pris que je ne conteste pas – au contraire, je trouve intéressantes les approches qui ont été privilégiées de part et d’autre de la N118. Il reste que cela signifie que les étudiants de NewUni ont de plus grande distance à parcourir à pied pour se rendre d’un établissement à l’autre. Veillons donc à leur permettre de le faire en vélo ou même en trottinette, mais en toute sécurité, en aménagent des espaces de circulation adaptés.
– Dans quelle mesure vos étudiants peuvent-ils, par-delà la formulation de besoins, s’impliquer dans la conception de solutions de mobilité innovantes ?
Dès leur arrivée ici, ils se sont impliqués dans la conception de solutions. Souvenez-vous du projet de téléphérique, qui revient de manière récurrente : il est issu d’une proposition formulée par une équipe d’élèves de notre école. Beaucoup des projets qu’ils sont amenés à porter durant leur formation touchent à des problématiques de mobilité sinon de transport. Logeant ici ou dans les environs, ils se sentent très concernés par ces problématiques. Ils ont d’ailleurs récemment écrit à la Communauté Paris-Saclay pour disposer d’une station Vélib’… De manière générale, ils échangent beaucoup entre eux sur le devenir du Plateau de Saclay. Ce dont on ne peut que se réjouir.
Crédit photo : Philippe Fretault.
Pour en savoir plus sur…
… le projet Vivodogma, cliquer ici.
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… le laboratoire IMSIA, cliquer ici.
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