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IPPS, IPPS, IPPS hourrah !!!

Le 1 avril 2019

Le choix de l’appellation Institut Polytechnique de Paris avait surpris et pour tout dire ému tous ceux qui s’emploient à promouvoir l’écosystème Paris-Saclay. De source bien informée, le nouveau pôle d’enseignement supérieur et de recherche se résoudrait à accoler Saclay à son nom, ce qui donnerait, donc, Institut Polytechnique de Paris-Saclay. De quoi ravir le plus grand nombre.

Que le projet de l’Université Paris-Saclay soit scindé en deux pôles d’enseignement supérieur et de recherche, passe encore. Mais que l’un d’eux, provisoirement désigné New Uni, fasse le choix de s’appeler finalement Institut Polytechnique de Paris… C’est peu dire que l’affaire avait fait grand bruit. Déjà, d’aucuns y voyaient une manière d’annoncer le retour de l’École polytechnique dans la capitale. L’implantation récente ou imminente des quatre autres établissements partenaires (ENSTA ParisTech, Télécom ParisTech, Télécom SudParis et ENSAE ParisTech) sur le Plateau de Saclay, dans des locaux flambant neufs, avait beau rendre ce scénario improbable, le doute s’était instillé dans les esprits, comme le vers dans le fruit.

Paris-Saclay sur la carte de la MIT Technology Review

La décision avait aussi de quoi décourager tous ceux qui œuvrent depuis plusieurs années maintenant à faire reconnaître l’excellence de Paris-Saclay au plan mondial. De fait, comment renforcer l’attractivité du cluster francilien si un de ces acteurs majeurs fédérant plusieurs de ses prestigieux établissements d’enseignement supérieur et de recherche s’ingénie à apparaître plus parisien que Paris-saclaysien ?
Certes, vu de Chine ou des Etats-Unis, Paris est plus visible sur une carte. Mais, une fois sur place, la désillusion ne peut être qu’au rendez-vous et on n’ose imaginer le trésor de pédagogie dont l’Institut aurait dû faire preuve pour convaincre qu’il n’y a pas tromperie sur la marchandise. Et puis, faut-il le rappeler, le cluster français que la MIT Technology Review a rangé dès juillet 2013 parmi les huit plus prometteurs dans le monde est bien Paris-Saclay et non Paris tout court…
Au regard de l’enjeu, d’autres arguments avancés pour alimenter la contestation de la nouvelle appellation pouvaient paraître plus dérisoires. Rappelons-en juste le principal qui portait sur les risques de malentendus. De fait, et quand bien même il fallait prononcer IP de Paris et non IPP, d’inévitables raccourcis pouvaient semer la confusion avec d’autres sigles. On pense bien sûr au réseau IPP, mais aussi aux Inhibiteurs de la pompe à protons. Certes, l’IPPS est exposé au même risque. On pense cette fois à l’International Plant Propagator’s Society ou à l’International Plant Phenotyping Symposium, qui en sera à sa 6e édition cette année, sans oublier le réseau IPPS…
Mais, quitte à choisir, c’est bien ce second sigle qui a le plus de légitimité au regard de l’ancrage du pôle et de ses membres partenaires dans l’écosystème de Paris-Saclay. La raison l’aura donc emporté, ce dont tout le monde ne peut que se réjouir. En avant première, nous sommes en mesure, avec la complicité de notre collègue graphiste, de vous donner à voir à quoi pourrait ressembler le nouveau, non sans nous être autorisés par la même occasion à escamoter le « de », pour être davantage en conformité avec les règles du graphisme.

Remettre l’église au centre du village

Déjà, de très nombreuses voix se sont exprimées pour se féliciter de la décision du futur ex-Institut Polytechnique de Paris. A commencer par celles des habitants de Saclay, qui avouent s’être sentis quelque peu abandonnés pour ne pas dire autre chose. « C’est toujours bien de remettre l’église au centre du village », a-t-on pu entendre lors d’un premier micro-trottoir.
Dans un communiqué de presse, que nous avons pu consulter, l’ensemble des élus des agglomérations de Paris-Saclay, Versailles Grand Parc et Saint-Quentin-en-Yvelines s’apprêtent à se féliciter de savoir que « l’Institut pourra de nouveau pleinement bénéficier de l’attractivité de l’écosystème en cours de construction ». L’Université Paris-Saclay se fendrait aussi d’un communiqué pour faire part de son intention de ne pas faire de commentaire.
Les premiers intéressés, les élèves-ingénieurs des cinq établissements ne seraient pas en reste : se projetant déjà en 2026, ils tablent sur un changement des rapports entre Paris-Saclay et la capitale, celle-ci risquant d’apparaître davantage comme à la périphérie du second, au regard du moins de la dynamique en R&D et innovation. A moins que d’ici-là, les deux pôles ne refassent plus qu’un.

Epilogue : malgré l’absence de tout démenti officiel de l’Institut Polytechnique de Paris, tout porte à croire que cette information serait un poisson d’avril…

Sylvain Allemand
Sylvain Allemand

Journaliste

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