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Campus urbain Orsay

Holoxa, pour un distanciel les yeux dans les yeux.

Le 15 novembre 2021

Retour sur l'édition 2021 du Forum 503 avec, ici, le témoignage de l'équipe d'élèves ingénieurs de la Filière Innovation - Entrepreneurs (FIE) de l'Institut d'Optique, qui porte le projet Holoxa.

Le 27 octobre 2021, se déroulait le Forum 503, le rendez vous des élèves en première année FIE (Filière Innovation-Entrepreneurs) de l’Institut d’Optique, à l’occasion duquel ils présentent leur projet entrepreneurial conçu en équipe, depuis la rentrée, soit en à peine deux mois. Cette année encore, le millésime, avec neuf projets, s’est révélé d’une grande richesse : on saluera d’autant plus la performance que les 32 élèves de la promotion, répartis entre les campus de Palaiseau, Bordeaux et Saint-Étienne, ont dû encore composer avec les contraintes imposées par la crise sanitaire. Par-delà leur diversité, ces projets témoignent d’une volonté de prendre en compte des enjeux sociétaux en privilégiant des solutions simples et accessibles. Illustration à travers Holoxa, porté par trois élèves du site implanté à Orsay.

– Si vous deviez, pour commencer, rappeler la finalité de la solution que vous proposez ?

HoloxaportraitÉlodie Ben : Notre projet vise à concevoir la visioconférence de demain. Pour en comprendre le principe, il faut revenir à sa genèse. Comme les autres étudiants, nous avons tous les trois vécu la période du confinement, en étant contraint de suivre nos cours en visioconférence. Nous avons pu alors constater que la capacité de concentration, devant l’écran de son ordinateur, était nettement moindre par rapport aux cours en amphithéâtre. Ce n’est pas tout : des élèves ayant dû continuer à suivre les cours ainsi, même après la levée du confinement, nous avons pu faire un autre constat : pendant les cours, ils ne pouvaient pas participer autant que ceux présents sur place, aux interactions avec l’enseignant. Ils étaient en quelque sorte délaissés. C’est pour pallier ces différentes situations que nous avons eu l’idée de proposer un système holographique, de façon à mieux intégrer les personnes participant à distance à un cours ou à tout autre réunion.

Éloi Lemaire : Nous nous sommes rendu compte de l’importance du regard lors d’une conversation et ce, même lors d’une discussion par écran interposés. C’est pourquoi nous souhaitons développer un dispositif qui jouent sur tous les sens pour créer une illusion vraiment immersive. Cela permet plus d’interactivité et, donc, d’améliorer la qualité de l’échange.

– En vous écoutant, je ne peux m’empêcher de faire un rapprochement avec le projet Facebook, le Metaverse. Quelle est votre valeur ajoutée ?

Élodie Ben : La proposition de Facebook est différente : elle consiste en la possibilité d’accéder à des univers parallèles, par le recours à des avatars, mais aussi de casques virtuels, à raison d’un par personne, ce qui, finalement, représente une solution coûteuse. Avec notre solution, nous prenons le contre-pied en amenant cet espace virtuel dans le monde réel à travers notre système de projection holographique. Notre solution est hybride au sens où elle permet aux personnes connectées d’interagir simultanément dans le monde réel et le monde virtuel puisque plusieurs personnes connectées se retrouveront autour d’un appareil mutualisé le temps d’un échange.

– Est-ce à dire que vous actez le fait que désormais les interactions se feront le plus souvent en distanciel et gagneront d’ailleurs à le faire ainsi grâce à votre solution ?

Anne-Lys Lanore : Non, il ne s’agit pas de renoncer au présentiel. Notre solution s’adresse juste aux personnes, qui, confinement ou pas, ont besoin d’échanger en distanciel. Je pense notamment aux salariés d’une même société, qui travaillent sur des sites différents. Le but n’est donc pas de promouvoir le distanciel au détriment du présentiel, mais d’améliorer le confort du premier sans exclure non plus de combiner les deux en rendant l’expérience de la visioconférence plus agréable pour tout le monde, ceux qui interviennent à distance et ceux qui sont sur place.

Éloi Lemaire : Reconnaissons que la visioconférence offre aussi des avantages. Elle permet notamment de restreindre des déplacements, souvent coûteux en temps et en émissions de GES.

– Reconnaissez aussi que cela reste néanmoins plus agréable de faire un entretien en présentiel, quitte à devoir respecter les gestes barrières…

Tous en chœur : Oui, en effet !

– Ce projet est mené dans le cadre de la Filière Innovation-Entrepreneurs (FIE) dont vous êtes en première année : bien que vous n’y soyez que depuis cette rentrée universitaire, quel regard posez-vous sur elle ?

Élodie Ben : La FIE, c’est d’abord un accompagnement assuré au quotidien par Messieurs Mauriac et Bouchez. Nous y sommes par ailleurs entourés d’équipes qui poursuivent leur propre projet, ce qui crée une émulation et donne envie d’aller de l’avant !

Anne-Lys Lanore : Ici, nous sommes considérés comme des élèves entrepreneurs. À ce titre, nous sommes encouragés à prendre des initiatives comme, par exemple, participer à des salons professionnels susceptibles de nous intéresser.

Éloi Lemaire : Les neuf équipes de la promotion, dont la nôtre, ne sont pas en concurrence ni en compétition. Entre élèves, nous nous entraidons, échangeons, de quelque équipe que nous soyons.

Élodie Ben : Le fait de pouvoir mener notre projet dans le cadre de cette filière, limite la prise de risque…

– Pourtant, le propre d’un entrepreneur innovant n’est-il pas d’en prendre ?

Élodie Ben : Disons que nous n’avons rien à perdre durant les deux années que dure la FIE. Le 503 met à disposition toutes les ressources dont nous avons besoin – nous avons accès à son Fab Lab – tout en nous aidant à en trouver à l’extérieur.

Anne-Lys Lanore : Dans le cadre de la FIE, nous pouvons nous consacrer pleinement à notre projet, sans sacrifier les cours que nous avons à suivre par ailleurs car ils font eux aussi partie du cursus.

Éloi Lemaire : Grâce à l’encadrement dont nous bénéficions, nous sommes assurés de ne pas griller d’étapes dans notre démarche d’innovation entrepreneuriale. C’est un autre filet de sécurité. Quand on prend des risques, ils sont calculés ; nous avançons pas à pas, en prenant soin de valider chaque étape.

– Précisons que la FIE permet aussi aux élèves de mener leur projet en partenariat avec des organismes et laboratoires de recherche, des institutions… Quels sont ces partenaires dans votre cas ?

Élodie Ben : À ce stade, nous n’en avons pas encore. Pour autant, nous ne sommes pas seuls. Nous avons la possibilité de consulter les professeurs de l’Institut d’Optique, de participer à des événements – le Team UP, par exemple – qui nous offrent l’opportunité de rencontrer d’autres entrepreneurs, de parfaire notre pitch.

Éloi Lemaire : Nous pouvons également solliciter les Alumni. Pas plus tard qu’hier, nous avons pu rencontrer un des fondateurs d’Effilux.

– Vous suivez tous les trois cette FIE à Palaiseau. Quel regard posez-vous sur l’écosystème Paris-Saclay en cours de construction ? En suivez-vous l’actualité ?

Éloi Lemaire : Oui, nous sommes au courant de ce qui se passe sur le plateau. De grands panneaux, disposés au niveau des chantiers, rappellent s’il en est encore besoin que nous sommes au cœur d’un vaste écosystème d’innovation. Nous recevons aussi régulièrement des informations relatives à son actualité, sa contribution à un développement soutenable, aux initiatives en matière d’innovation comme, par exemple, l’ouverture récente du Playground.

Élodie Ben : Nous savons aussi que nous faisons pleinement partie de l’Université Paris-Saclay. Dès la 3e année, des doubles diplômes sont proposés avec d’autres établissements qui y participent, ainsi qu’avec HEC. La vie associative aide beaucoup à faciliter les échanges entre les différentes écoles, que ce soit à travers des associations d’élèves ou des structures comme les Junior-Entreprises.

A lire aussi les entretiens avec Audrey Attia, Hugo Hajaali, Jashaani Uthayakuma et Stella Tan, qui portent le projet ImagingWave (pour y accéder, cliquer ici) ; avec Basile Maddalena, Eliott Beraud, Gabriel Monteu et Ilyass Belkhayat, qui portent EyeKeepit (cliquer ici).

Publié dans :

Sylvain Allemand
Sylvain Allemand

Journaliste

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