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Entrepreneuriat innovant

Green-Izy, l’ami des jardiniers en herbe.

Le 12 novembre 2020

Suite de nos échos à l’édition 2020 du Forum 503 de la Filière Innovation-Entrepreneurs (FIE) de l’Institut d’Optique, à travers le témoignage de Mathys, d’Elric et de Nathanael, élèves en 2e année (en 1re de FIE) qui portent avec deux autres camarades, Green-Izy, un projet visant à accompagner des particuliers dans leur apprentissage d’une approche agro-écologique du jardinage.

– Si vous deviez pitcher ce projet ?

Eric Sivierou : C’est un projet porté par cinq élèves en 2e année (1re année de FIE) – deux sur le site de Saint-Etienne, les trois autres sur celui de Palaiseau.

Mathys Thiers : Green-Izy se présente sous la forme d’une application sur smartphone, destinée à accompagner quiconque souhaite apprendre la science du sol pour des besoins de jardinage, que ce soit dans un cadre familial ou associatif, ou encore à l’école. Aussi sommes-nous attentifs à ce que l’application soit simple d’usage.

– Quels types d’informations comptez-vous prodiguer ?

Elric Sivierou : Des informations à connaître sur les composantes du sol, les besoins des plantes… Bref, toutes les informations sur quoi faire et comment le faire, quoi acheter en conséquence, que nous pouvons trouver ici et là, mais que nous proposons, nous, de fournir de manière simple et synthétique en nous inscrivant dans une démarche pédagogique. L’enjeu est bien d’accompagner le jardiner en herbe dans un apprentissage, de surcroit vers une approche agro-écologique.

– Sur quelle expertise vous fondez-vous ?

Elric Sivierou : Nous prenons le temps de nous documenter, de suivre des conférences sur le sujet. Nous sommes également en contact avec des enseignants-chercheurs d’AgroParisTech, des praticiens, des jardins partagés… En tant qu’ingénieurs, nous nous employons à avancer de manière méthodique, en croisant les sources, pour être en mesure de fournir l’information la plus pertinente, la plus rigoureuse possible. Il ne s’agit pas d’inculquer des recettes de grand-mère, qui n’ait pas une validité scientifique. Comme Mathys l’indiquait, il s’agit d’inscrire l’usager dans une démarche d’apprentissage, en avançant avec lui, pas à pas, en fonction des questions qu’il se pose. Il pourrait procéder à ses propres recherches mais avec notre application, au moins a-t-il l’opportunité d’aller droit à l’essentiel et avec moins de risque de se tromper.

– Recourez-vous à de l’IA pour automatiser les réponses aux questions les plus récurrentes ?

Mathys Thiers : Non, ce n’est pas la voie que nous privilégions. En revanche, nous nous appuyerons sur une modélisation préalable du potager des utilisateurs de notre application, en y intégrant des données relatives à sa superficie, son exposition au soleil, la composition des sols, le niveau d’humidité. Suivant ces caractéristiques, et les espèces cultivées, nous pourrons prodiguer des conseils au plus près de la réalité. Il est clair que nous ne pourrons pas apporter des réponses toujours exhaustives, mais au moins pourrons-nous transmettre les connaissances essentielles à avoir en tête pour une pratique agro-écologique dans son propre jardin.

Elric Sivierou : Insistons sur le fait que notre application n’aura pas prétention à s’adresser à d’autres personnes que des jardiniers cultivant quelques plants sur de petites parcelles, dans l’idée de leur éviter de commettre des erreurs comme, par exemple, cultiver des plants de tomates au même endroit, durant plusieurs années consécutives – cela expose au risque d’attirer les insectes et d’appauvrir le sol. Au-delà d’une certaine taille de parcelle, il faudrait envisager d’installer des capteurs capables d’évaluer les NPK et les oligoéléments en présence, le pH du sol. Ce que nous n’excluront pas au demeurant a priori.

– Capteurs, dites-vous. N’est-ce pas votre valeur ajoutée en tant qu’élèves ingénieurs de l’Institut d’Optique ?

Mathys Thiers : Avant toute chose, nous nous considérons comme des élèves dans une grande école d’ingénieur. Si, donc, nous avons une valeur ajoutée, elle ne saurait se cantonner au domaine de l’optique. Avant d’être des opticiens, nous sommes des ingénieurs formés à une rigueur scientifique. Et c’est elle que nous voulons mobiliser et partager à travers notre projet. Et puis, la FIE que nous avons choisie, offre un large éventail de compétences : on y suit des cours d’entrepreneuriat, de gestion, etc. Chaque semaine, nous réalisons un TP de 4-5 heures avec un compte rendu de huit pages à faire à chaque fois, ce qui contribue à consolider notre esprit de synthèse.

Nathanael Hulard [un autre membre de l’équipe, se mêle à la discussion] : Pour ma part, je mets à profit les cours que je suis dans le domaine de la programmation, pour en implémenter le principe dans le développement de notre application.

– Reste que le monde du jardin relève du vivant, avec tout ce que cela peut signifier en termes d’incertitude. S’il y a une science du jardin, comme vous dites, elle n’est pas comparable à celle de l’ingénieur…

Mathys Thiers : C’est précisément pour cela que nous sommes revenus sur notre première tentation, qui étaient de recourir à des capteurs, en partant du constat que cette technologie, aussi performante soit-elle, ne permettrait pas de prendre en compte tous les paramètres d’un sol exploité pour les besoins du jardinage. Il y aura toujours à se livrer à de l’observation. C’est pourquoi nous sommes passés de l’idée d’une application qui fournirait des solutions automatisées, à une démarche pédagogique, inscrite dans la durée, le temps pour l’usager de s’approprier cette science particulière du jardin.

– Une science ou un art du jardin ?

Elric Sivierou : Vu de l’extérieur, on peut effectivement avoir l’impression qu’un jardin est plutôt de l’ordre du spontané, de la création artistique. En réalité, le jardinage exige aussi de la rigueur, de la méthode. Si on applique bien des principes de base, les résultats seront normalement au rendez-vous, sauf aléas climatiques ou autres. Notre application a donc bien l’ambition de dire ce qu’il convient de faire pour que tout se passe bien.

– Quel est l’enjeu du Forum 503 pour vous ?

Elric Sivierou : Jusqu’alors, nous sommes allés à la rencontre d’enseignants-chercheurs d’AgroParisTech, de jardiniers, professionnels ou amateurs, pour recueillir leurs avis sur notre proposition initiale. Soit une quarantaine de personnes au total. La ville de Saint-Etienne offre à cet égard l’intérêt de compter un riche tissu associatif ; nos deux camarades ont ainsi pu sans difficulté aller à la rencontre de personnes participant à des jardins partagés et, manifestement, les retours ont été très encourageants ; beaucoup ont dit avoir vu dans notre proposition d’application une solution simple et pédagogique. Ce que nous présentons à travers notre poster est un condensé de toute la matière recueillie au travers de nos échanges. Aujourd’hui, à travers le Forum 503, le but est de recueillir le retour de personnes extérieures comme vous, par exemple, à travers cet entretien.

– Et l’écosystème de Paris-Saclay, dans quelle mesure sert-il votre projet ?

Elric Sivierou : Outre les échanges noués avec AgroParisTech, il y existe aussi des jardins partagés, au sein même de grandes écoles : l’un, ici-même à l’Institut d’Optique, un autre à l’ENSTA ParisTech. Nous sommes en contact avec ceux qui en assurent le suivi.

A lire aussi l’entretien avec David-Olivier Bouchez et Pierre Mauriac (pour y accéder, cliquer ici).

Sylvain Allemand
Sylvain Allemand

Journaliste

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