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Flash back sur le Forum de Formations Post-Bac

Créé le 01/12/2025

Modifié le 01/12/2025

Rencontre avec Virgine Lacombe et Sophie Langrognet

Le samedi 22 novembre dernier se déroulait dans le bâtiment de l’UFR Sciences du campus d’Orsay la 33e édition du Forum des Formations Post-Bac. Une initiative des parents d’élèves bénévoles des associations PEEP du Lycée de la Vallée de Chevreuse, et de l’association PILE du Lycée de l’Essouriau aux Ulis. Une initiative à saluer d’autant plus que l’entrée était gratuite. Chaque année, ce sont ainsi plus de 2 000 visiteurs, des lycéens venus seuls ou avec leurs parents, qui répondent présent pour s’informer sur l’offre de formation post bac existante dans le secteur. Nous y étions, à l’invitation de Sophie Langrognet, que nous connaissions bien au titre de directrice du pôle Développement de Science Accueil, mais qui, cette fois, avait sa casquette de parent bénévole. Voici un premier écho de ce forum à travers cet entretien à deux voix, avec elle et Virginie Lacombe, présidente d’honneur de l’association PEEP du Lycée de la Vallée de Chevreuse.

- Pouvez-vous, pour commencer, me dire ce qui se passe ici, dans ce bâtiment 332-333 de l’UFR Sciences du campus d’Orsay, pris d’assaut par des cohortes d’élèves venus pour beaucoup d’entre eux avec leurs parents ?

Virginie Lacombe : Vous êtes au Forum des Formations Post-Bac, dédié à la jeunesse du bassin couvrant les lycées de Gif-sur-Yvette, d’Orsay, de Palaiseau, de Massy, des Ulis, de Limours, de Rambouillet et des communes environnantes. Il vise à aider dans leur choix d’orientation – un choix qui s’est complexifié avec la mise en place de Parcoursup. Nous réunissons pour cela des établissements de façon à présenter une offre variée, allant des licences universitaires (sciences, STAPS, santé…) aux prépas, aux grandes écoles d’ingénieur en passant par les IUT, les écoles d’art, les formations paramédicales, les écoles de commerce, etc., sans oublier les centres de Formation des Armées et la Police Nationale. Toutes viennent de région parisienne, avec toutefois une exception puisque l’Université Catholique de Lille est venue jusqu’à nous pour présenter sa faculté de droit.
Les lycéens peuvent se renseigner et poser toutes les questions qu’ils veulent en assistant aux présentations qui se succèdent dans les amphithéâtres. Des présentations assurées par des directeurs ou directrices de formation, mais aussi par des étudiants ou étudiantes – nous partons du principe qu’entre jeunes, on se comprend encore mieux ! À l’issue de ces présentations, les élèves peuvent ensuite aller discuter sur les stands directement avec les directions de formation sinon des enseignants ou des étudiants, en se rendant aux stands. Notre espoir est que chacun et chacune repartent rassurés et avec des idées plus précises de ce qu’ils voudront faire après le Bac. Naturellement, les parents sont les bienvenus. Du reste, vous pouvez constater qu’ils sont nombreux à accompagner nos jeunes…

- En ayant même bravé le froid…

Sophie Langrognet : Le Forum est un rendez-vous apprécié des élèves comme des parents d’élèves. Les présentations en amphithéâtre permettent de se faire une idée plus précise de l’état d’esprit des équipes qui portent les formations, que ce soit en classe prépa, en IUT, en licence, etc. De la documentation, des plaquettes sont mises à disposition, mais on mesure à quel point cela ne suffit pas : le contact direct, humain, est toujours préférable. Au-delà du programme de formation, les lycéens peuvent aussi se faire une idée de la vie de campus, de l’ambiance dans laquelle ils seront amenés à faire leurs études.
Précisons encore que des élèves viennent ici dès la seconde, ce qui témoigne s’il en était besoin de l’enjeu que représente l’orientation à leurs yeux, et de leur souci de l’anticiper au mieux aujourd’hui plus que jamais à l’heure de Parcoursup.

- Au vu de l’ampleur de cette manifestation qui occupe jusqu’à deux étages d’un grand bâtiment du campus d’Orsay, on imagine qu’il est organisé avec d’importants moyens mobilisés par le Ministère de l’Éducation nationale sinon le Rectorat de l’Académie de Versailles… Et bien non, il est organisé à l’initiative d’associations de parents d’élèves !

Virginie Lacombe : En effet, par les associations PEEP du Lycée de la Vallée de Chevreuse de Gif-sur-Yvette et d’Orsay, rejointes par l’association PILE du Lycée de l’Essouriau aux Ulis. Nous sommes aujourd’hui victimes de notre succès, au point de devoir refuser des formations, faute de place…

Sophie Langrognet : Le Forum se tient chaque année, sans interruption depuis 1993, y compris pendant la crise sanitaire liée au Covid : en 2020, nous avons pu maintenir l’édition en en proposant une version numérique, qui a enregistré plus de 7 000 connexions.

Virginie Lacombe : Nous avons travaillé à cette 33e édition depuis fin septembre avec un noyau dur de six-sept parents d’élève. Le jour J, nous mobilisons jusqu’à 25-30 bénévoles pour accueillir au mieux les intervenants, les élèves et leurs parents. Nous sommes sur le pont depuis 8 heures ce matin, sachant que le Forum se déroule durant toute l’après-midi.

- Depuis fin septembre, avez-vous dit, ce qui ne laisse pas un laps de temps aussi grand que cela… Mais sans doute est-ce un exercice auquel vous êtes rompus ?

Virginie Lacombe : Vous me l’enlevez de la bouche !

Sophie Langrognet : Et puis, nos interlocuteurs nous connaissent bien, savent à qui s’adresser en cas de besoin, ce qui facilite l’organisation.
Précisons que le Forum est accueilli à titre gracieux par l’Université Paris-Saclay, ce dont nous la remercions, en espérant qu’il continuera à en être ainsi. Nous devons cependant prendre en charge les frais de la sécurité, assurée par des agents recrutés pour l’occasion.

Virginie Lacombe : C’est pourquoi nous disposons à la sortie une boîte pour recueillir des dons auprès des parents en mesure de nous aider à financer la sécurité, notre principal poste de dépenses.

- Vous l’avez rappelé, nous sommes sur le campus de l’Université Paris-Saclay, à Orsay. Dans quelle mesure cette environnement est-il favorable à votre Forum ?

Sophie Langrognet : En ceci, d’abord, que la plupart des formations et établissements présents à notre forum ont un lien avec l’écosystème. Ce qui explique d’ailleurs la surreprésentation de la filière scientifique parmi les formations présentées ici. Le territoire attire déjà de nombreux ingénieurs et scientifiques. Nos jeunes auront l’opportunité d’y faire non seulement leurs études supérieures mais encore d’y débuter leur carrière comme ingénieurs, chercheurs ou techniciens.

Virginie Lacombe : Naturellement, nous ressentons la dynamique du plateau. Nul doute qu’elle doit susciter des vocations d’ingénieur ou de scientifique chez nos jeunes. Cependant, nous nous employons à élargir l’offre à d’autres domaines : l’agriculture, l’architecture, le droit, la gestion, le commerce. Comme vous avez pu le constater, plusieurs stands proposent des formations dans ces domaines.

- Que dites-vous à ceux qui objecteraient le fait que vous contribuez à inciter ces jeunes à s’orienter très (trop ?) tôt ? Je vous vois faire la moue…

Virginie Lacombe : Nous n’avons pas d’autre intention que de les aider, au contraire, dans leur orientation qui, comme je l’ai dit, s’est complexifiée depuis la mise en place de Parcoursup. Et puis, s’orienter ne condamne pas à s’engager définitivement dans une voie, une filière. Comme j’aime à le dire aux jeunes : on ne fait plus toute sa carrière au même endroit. Dans leur vie professionnelle, ils seront amenés à exercer plusieurs métiers. Ce qui signifie qu’ils ont droit à l’erreur ! Ce à quoi ils ne sont pas forcément préparés. Il faut donc les rassurer par rapport à cela. Aujourd’hui, un quart de nos jeunes se réorientent dès leur première année post-bac. Alors oui, ce peut paraître tôt. Mes deux jeunes sont passés en post-bac et je vois bien la difficulté pour eux de choisir leur filière. Mais grâce aux admissions parallèles, rien n’est perdu pour eux comme pour les autres. Même si certains réalisent qu’ils se sont trompés de filière, dès la première année post-bac, que ce n’est pas la formation qu’ils souhaitaient faire, ils peuvent toujours se réorienter. C’est quand même un des avantages de notre système d’enseignement supérieur.

Publié dans :

Sylvain Allemand
Sylvain Allemand

Journaliste

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