Entre tradition et innovation, L’Officine du Monde

Suite de nos échos à l’édition 2024 de Paris-Saclay Spring avec, cette fois, le témoignage de Rita Masoud et Olivier Decazes, qui ont fondé la marque L’Officine du Monde, entre tradition et innovation…

- Si vous deviez pitcher « L’Officine du Monde »… ?

Olivier Decazes : L’Officine du Monde est une marque de compléments alimentaires et cosmétiques à base de nigelle au cumin noir, une plante à l’usage ancestral – elle est utilisée depuis au moins cinq mille ans, principalement au Maghreb et jusqu’en Inde, pour ses vertus thérapeutiques : elle agit comme un anti-inflammatoire naturel, en interne mais aussi en externe – elle est particulièrement efficace pour traiter des affections de la peau du type acmé, eczéma rosacée, psoriasis, ou encore la chute de cheveux. La nigelle que nous utilisons est importée, mais transformée en France, en en garantissant la qualité par la traçabilité d’un de ses actifs clé : la thymoquinone. Le taux contenu dans nos produits assure un effet anti-inflammatoire naturel.

- Qu’est-ce qui vous a prédisposés l’un et l’autre à vous lancer dans cette aventure ?

O.D. : Je viens de l’univers de la cosmétique. J’ai travaillé dans de grands groupes. J’ai entendu parlé de la nigelle il y a quatre ans. Je me suis aussitôt plongé dans la littérature scientifique. J’ai découvert notamment que cette plante avait un potentiel exceptionnel en tant que complément alimentaire ou actif cosmétique. Je me suis mis alors en quête d’un spécialiste qui s’est trouvé être une spécialiste, en la personne de Rita [Masoud]…

Rita Masoud : Je suis pharmacienne, diplômée de Paris-Saclay. Je suis franco-éqyptienne ; mon père est agriculteur dans le sud de l’Égypte où cette plante est utilisée depuis toujours. Ma mère l’utilisait pour soigner le psioriasis dont j’étais atteinte tout comme ma sœur. C’est dire si j’ai grandi avec cette plante et si j’en ai fait usage avant même d’en être spécialiste. Quand Olivier m’a proposé de le rejoindre dans cette aventure, je n’ai pas hésité. Depuis, ma sœur nous a rejoints.

- Au passage, on imagine la fierté des parents devant le parcours de leur fille…

R.M. : Ils sont fiers en effet de mon parcours, mais aussi de voir qu’une plante connue et reconnue en Egypte est appréciée jusqu’en France !

- Où en êtes-vous dans le développement de la marque ?

O.D. : Elle comprend une douzaine de produits : des compléments alimentaires à base de nigelle et d’autres plantes, diverses huiles de nigelle, et des cosmétiques à base de nigelle mélangée à d’autres huiles. Tous nos produits sont distribués via notre site lofficinedumonde.fr, mais aussi dans une dizaine de pharmacies à travers la France. Nous cherchons à l’élargir notre distribution en parapharmacie et à travailler avec des naturopathes. Nous avons des discussions avancées avec des distributeurs à l’international, notamment en Arabie Saoudite, ainsi que dans plusieurs pays d’Europe et d’Afrique de l’Ouest. Nous continuons par ailleurs à étudier les propriétés internes et externes de la nigelle, avec des centres de Recherche français, mais aussi avec Villa Blu et le Groupe Robertet, leader français des actifs naturels.

- Pour en revenir au développement à l'international, on imagine que l’Égypte fait partie des marchés que vous visez...

R.M. : Oui, bien sûr (rire). Nous sommes en cours de levée de fonds pour financer ce développement à l’international, y compris mon pays d’origine.

- Nous réalisons l’entretien sur le campus d’HEC à l’occasion de l’édition 2024 de Paris-Saclay Spring, à votre stand où des échantillons sont disposés. Quel intérêt y avait-il pour vous d’y participer ? Je pose la question même si je devine la réponse…

R.M. : Notre participation à cet événement, je la vis comme un retour à la maison – le plateau de Saclay, pour ce qui me concerne, le campus HEC pour ce qui concerne Olivier. Ce qui ajoute à notre fierté d’être là. Nous avons fait de nombreuses rencontres encourageantes, notamment avec des partenaires potentiels.

- Dans quelle mesure la « marque » Paris-Saclay fait-elle sens pour vous ?

R.M. : Notre propre marque y a vu le jour. Nous sommes incubés au SQY Cub, à Saint-Quentin-en-Yvelines, ainsi qu’à IncubAlliance, à Palaiseau. Nous sommes également portés par la French Tech Paris-Saclay et ce, depuis les débuts de L’Officine du monde.

O.D. : J’ajouterai que L’Officine du Monde, c’est pour nous l’alliance entre la tradition et l’innovation. La tradition, c’est celle que nous sommes allés chercher en Égypte et dans les pays du Maghreb ; l’innovation, c’est celle qu’on trouve sur le plateau de Saclay, dans sa Faculté de pharmacologie, dont est issue Rita, mais aussi à l’INRAE et AgroParisTech. Autant d’établissements de recherche et d’enseignement supérieur qui ont valeur de « sceaux » en ce sens qu’ils attestant de la qualité de la recherche et de l’innovation dont nous faisons bénéficions un actif millénaire pour en diversifier les usages.

- Bénéficiez-vous d’un « effet alumni » ? Tirez-vous profit de la force des réseaux d’anciens étudiants ?

O.D. : Oui, on peut parler d’effet alumni, que nous pouvons d’ailleurs mesurer à l’occasion de la levée de fonds évoquée par Rita.

R.M. : Pour ma part, j’ai pu participer il y a un an au Boston-Paris-Saclay Women’s Entrepreneurship Class [pour en savoir plus, cliquer ici], une formation destinée, comme son nom l’indique, à encourager l’engagement des femmes dans l’entrepreneuriat innovant. C’était top ! Je me suis sentie portée par les alumni entrepreneuses de l’Université Paris-Saclay.

Pour en savoir plus sur L’Officine du Monde, cliquer ici.

Sylvain Allemand

Journaliste