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Ecolo, la foi chevillée au corps

Créé le 21/11/2025

Modifié le 21/11/2025

Entretien avec Clément Blanc, pasteur-implanteur de l'Église évangélique du Plateau de Saclay

Aimer dans un monde en crise. La foi chrétienne à l’épreuve des défis environnementaux. Tel est le titre (et le sous-titre) d’un livre paru récemment (Excelsis & SEL & A Rocha, 2025). Sans doute qu’il nous aurait échappé si nous n’avions eu l’occasion d’en croiser l’auteur, Clément Blanc, en différentes circonstances : aux conférences TEDxSaclay auxquelles il participe à titre de bénévole, ou lors de nos visites au Centre Teilhard de Chardin où il intervient au titre de… pasteur évangélique. Non que l’ambition de ce livre – inviter les chrétiens à prendre davantage leur responsabilité en matière d’écologie – ne nous eût pas encouragé d’elle-même à nous plonger dans sa lecture. Attaché à la laïcité, nous le sommes d’autant plus que nous avons la conviction qu’elle reste, aujourd’hui plus que jamais, le moyen de garantir la liberté des cultes, quels qu’ils soient, en veillant juste à ce qu’ils n’imposent pas leur vision de la vie en cette terre. Nous sommes donc a priori intéressés de connaître le point de vue d’un chrétien sur un enjeu aussi majeur que la transition écologique, a fortiori quand il s’appuie sur les connaissances scientifiques ainsi que le fait Clément Blanc. Merci encore à lui de s’être prêté au jeu de l’interview en répondant aux questions qui ont surgi à la lecture de son livre.

- Vous êtes pasteur évangélique. Pouvez-vous, pour commencer, rappeler ce que cela recouvre précisément ?

Clément Blanc : Les évangéliques désignent les chrétiens des Églises évangéliques. À ne pas confondre, donc, avec les évangélistes qui désignent ceux ayant écrit les quatre Évangiles (Jean, Mathieu, Marc, Luc et Jean) ou, en un sens plus contemporain, les chrétiens qui ont plus à cœur de partager l’Évangile dans leur quotidien et parfois même de s’y consacrer pleinement.
Pour un évangélique, Jésus est porteur de la bonne nouvelle, pour toute l’Humanité, et cette bonne nouvelle est révélée dans la Bible, celle-ci jouant donc un rôle central. En ce sens-là, les évangéliques font pleinement partie de l’Église, des chrétiens de manière générale ; ils s’en singularisent juste par cette centralité particulière dans laquelle ils placent la Bible et le message de Jésus comme moyen de se réconcilier avec Dieu.

- En tant que pasteur, qu’est-ce qui vous différencie d’un prêtre ?

Clément Blanc : Pour le dire simplement, je suis l’équivalent du prêtre de l’Église catholique. Évidemment, il y a des différences dans la manière dont nous, évangéliques, concevons le fait d’être pasteur et la manière dont les catholiques conçoivent le fait d’être prêtre, mais en termes de fonction, on peut parler d’équivalence.

- Quel est votre rapport avec le Centre Teilhard de Chardin où nous avons l’occasion de nous croiser ?

Clément Blanc : L’Église évangélique du plateau de Saclay loue les locaux du Centre, le dimanche matin, pour les besoins de ses offices. Nous n’avons donc pas de lien institutionnel mais des liens fraternels. Nous sommes très reconnaissants au Centre de nous permettre de louer des espaces, à son directeur, le père Dominique, et son équipe, de la qualité de nos échanges.

- Venons-en à votre livre, dans lequel vous traitez de la question du rapport entre les chrétiens et l’écologie. Un rapport que vous placez sous le sceau du paradoxe au sens où, si on n’associe pas spontanément les deux termes, ceux qui devraient spontanément faire œuvre d’Écologie, dites-vous, ce sont bien les chrétiens.

Clément Blanc : La précision « Qui devraient faire œuvre » est importante, car, malheureusement, ils ne le sont pas spontanément. C’est pourquoi d’ailleurs, mon livre s’adresse en premier lieu à des chrétiens. Personnellement, je suis frustré de voir à quel point la majorité d’entre eux ne sont pas cohérents avec ce que nous devrions déduire de la Bible sans avoir besoin d’en faire une étude détaillée. Une lecture simple, directe de celle-ci, devrait naturellement nous amener à considérer la nature comme un cadeau de Dieu, pour lequel nous avons donc une responsabilité quant à sa préservation. Par Amour pour Dieu, mais aussi pour les autres, nous devrions avoir à cœur de préserver, protéger cette nature qui nous a été offerte. Malheureusement, je le répète, les chrétiens, malheureusement, ne sont toujours à la hauteur de leurs responsabilités.
Depuis une dizaine d’années, on assiste à une réelle prise de conscience dans le monde catholique, à la faveur notamment du Pontificat du Pape François et de son Encyclique Laudato si, dont on vient de fêter les dix ans. En revanche, dans le monde évangélique, le tableau est plus mitigé. De bonnes choses se font, mais il y encore beaucoup à faire pour une prise de conscience collective. À travers ce livre, je lance donc un appel aux chrétiens et en particulier aux chrétiens évangéliques, à se réveiller, à se saisir des enjeux écologiques, à prendre soin de la Création.

- Mais n’y a-t-il pas un autre paradoxe à appeler les chrétiens à être plus écologistes quand on sait que la Bible comporte des passages plus qu’ambigus ? Je pense à ceux les invitant à prendre possession de cette nature. Passages sur lesquels vous revenez vous-même…

Clément Blanc : Il s’agit en effet des versets 26 et 28 de la Genèse 1 [« Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance, et qu’il domine sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur le bétail, sur toute la terre, et sur tous les reptiles qui rampent sur la terre » (verset 26) puis : « (…) Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre, et l’assujettissez; et dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, et sur tout animal qui se meut sur la terre » (verset 28)]. Il y a bien lieu de parler, comme vous le faites, d’ambiguïté. Ces passages sont d’autant plus troublants qu’ils se trouvent dans la toute première page de la Bible : dès l’instant où l’Humanité est créée, la mission lui est donnée de dominer la Création, autrement dit la nature. Ceux qui voudraient donc rendre la Bible plus « verte » qu’elle ne l’est vraiment sont tentés d’atténuer la portée du verbe « dominer ». Non, reconnaissons que c’est un terme fort, mais il l’est avec justement toute l’ambiguïté de ce terme. Il y a nulle nécessité que cette domination vire au despotisme.
Le sens du « dominer » doit être compris ici à la lumière de l’intégralité de la Bible et de son message. De fait, à la page suivante, Dieu revient sur le sujet en demandant aux êtres humains de « cultiver et de garder le Jardin, la Création ». Le mandat de domination doit donc être lu à la lumière de cet autre mandat d’être un bon jardinier de la Création. Nous avons à l’égard de celle-ci une responsabilité, celle de la conserver en l’état. En cela, nous ne sommes pas des animaux comme les autres. Nous avons un rôle, mais un rôle qui doit être positif à l’égard du reste de la Création. Nous devons en un certain sens être dans l’imitation de Dieu : à défaut de créer la nature, nous devons prendre soin de cette Création qui est bonne et qu’Il nous a confiée. Dans cette perspective, le mandat de domination est une manière d’en appeler à notre responsabilité. La création n’est pas un simple jouet dont nous pourrions faire ce qu’on veut. Non, c’est un cadeau dont nous devons prendre soin.

- L’argumentaire est convainquant, mais ne risque-t-il pas de nous faire basculer dans un autre excès, celui de prêter aux chrétiens un rôle prépondérant, d’avant-garde, dans le mouvement écologiste ? Qu’en est-il des non-chrétiens ? Pourquoi ne pourraient-ils pas prétendre être aussi des écologistes ? Une question que je pose d’autant plus que vous l’affrontez vous-même…

Clément Blanc : Le fait est, aujourd’hui, ce sont des non-chrétiens – en tout cas des personnes qui ne se revendiquent pas a priori comme tels – qui, le plus souvent, montrent l’exemple à des chrétiens. Et cela est cohérent avec la Bible : bien souvent, les prophètes de l’Ancien Testament, Jésus lui-même, font ce reproche aux chrétiens, sur le mode « ah si seulement vous faisiez aussi bien que des non-chrétiens. Mon reproche est finalement le même. J’ajoute que le mandat de domination que nous évoquions n’est pas donné aux seuls chrétiens, mais bien aux êtres humains en général. Cependant, un non-chrétien ne va pas se sentir aussi concerné par ce mandat puisqu’il est formulé dans la Bible. En ce sens-là, on pourrait dire qu’il s’adresse donc d’abord aux chrétiens. Mais ce n’est pas l’intention initiale : ce sont bien les êtres humains en général qui sont interpellés. C’est à eux tous que Dieu attribue un rôle particulier à l’égard de la Création, de même qu’un statut particulier dans le règne animal. On fait tous partie de la Création et, à tous les êtres humains, il est donné ce mandat particulier dans et pour le bien de cette Création.

- Mais comment concilier cette prise de conscience des chrétiens, quant à leurs responsabilités, avec ce que vous semblez considérer par ailleurs comme une condition sine qua non, à savoir un « amour inconditionnel de Dieu ». Une posture dans laquelle le laïc que je suis - au sens où je suis soucieux de garantir la liberté de conscience et de ce qui en découle (la liberté de manifester ses croyances ou convictions dans les limites du respect de l'ordre public) - peut voir une forme d’aliénation. Cependant, ce qui ne me ferait pas aller trop loin dans cette objection, c’est que ce serait escamoter le registre de la foi dans lequel vous vous placez, même si, par ailleurs, vous vous appuyez aussi sur l’état des savoirs scientifiques… Avant d’y venir, voulez-vous réagir à ces propos ?

Clément Blanc : Ils m’évoquent plusieurs choses. D’abord, le souvenir d’une sorte de débat qui eut lieu sur YouTube, entre Jean-Marc Jancovici et Jean-François Mouhot, directeur d’A Rocha France. Celui-ci insistait sur les fondements bibliques de ses convictions de sorte que de débat, il n’y en eut point en vérité, car, de son côté, Jean-Marc Jancovici se borna à considérer que si ces convictions chrétiennes le motivaient à agir en faveur de l’environnement, après tout, il n’avait aucune raison de les contester. Et le même de dire que lui-même avait des convictions, certes fondées sur d’autres principes, mais qu’elles ne le motivaient pas moins à aller dans la même direction que notre évangélique. Il n’y avait donc pas lieu, estimait-il encore, de débattre de leurs convictions respectives. De fait, pour ma part, je pourrais très bien faire miens les arguments que Jean-Marc Jancovici avance pour justifier son engagement en faveur de l’environnement. Simplement, je vois dans mes convictions chrétiennes, mon amour pour Dieu et mon prochain, une motivation supplémentaire. Je dis bien une « motivation supplémentaire » et certainement pas en contradiction avec celle de Jean-Marc Jancovici.
Quant à la contradiction que vous évoquiez entre la responsabilisation des chrétiens et l’amour de Dieu, elle n’est qu’apparente. Il y a même une adéquation immédiate entre les deux en ce sens que cet amour de Dieu est indissociable de l’amour du prochain, lequel, dans le vocable chrétien, ne désigne pas autre chose que l’amour de l’autre, la reconnaissance de la dignité humaine de façon générale. Dès lors que je crois que c’est mon Dieu qui me demande d’aimer mon prochain, cela me donne une motivation supplémentaire par rapport à ce que j’espère partager en commun avec un non-chrétien, à savoir rechercher le bien de l’autre.

- À vous entendre, me revient à l’esprit cette métaphore que je me surprends à utiliser parfois : celle de deux alpinistes qui « ne s’entendraient pas », non pas parce qu’ils seraient fâchés ou en désaccord, mais parce qu’ils aborderaient une montagne par un versant différent pour au final en atteindre le même sommet. Ils ont donc bien un objectif commun, sauf qu’ils n’empruntent pas le même chemin pour l’atteindre… Cette métaphore vous parle-t-elle ?

Clément Blanc : Oui, absolument !

- M’est revenue aussi à l’esprit ce fameux épisode de l’histoire des sciences : celui où Pierre-Simon de Laplace se livre à une démonstration auprès de Napoléon, lequel lui fait remarquer qu'il n'y est fait nulle part mention de Dieu. Ce à quoi Laplace répond : « Je n'ai pas eu besoin de cette hypothèse ». De même, ne pourrait-on pas se convaincre de l’enjeu de la transition écologique en se passant de cette hypothèse ?

Clément Blanc : Je souscris volontiers à cette idée, à une réserve près, qui me semble être sous-estimée, y compris parmi les chrétiens, à savoir : au vu des faits et données scientifiques, on pourrait, on devrait même serais-je tenté de dire, être convaincus que, face au changement climatique, il y a des adaptations profondes nécessaires si on veut éviter des conséquences profondément néfastes pour l’humanité et l’environnement. Chrétien ou pas chrétien ! C’est d’ailleurs pourquoi mon livre s’ouvre d’abord sur un état des connaissances, dans lequel je ne cite pas la Bible ni le moindre théologien, mais des scientifiques, ceux du GIEC en particulier. Un état des connaissances critiquées, mises en doute par certains, mais ils sont minoritaires : quoi qu’on en dise, cet état des lieux fait plutôt l’objet d’un large consensus à travers le monde. Seulement, le plus souvent, on est d’accord sur le constat, sur le fait qu’il faudrait donc faire quelque chose, mais très vite on rencontre en nous-mêmes – citoyen, acteur économique, État, collectivité, etc. – des tensions profondes, des intérêts en compétition… Bref, nous ne sommes pas aussi disposés que cela à engager vraiment les changements nécessaires pour être à la hauteur des défis.
C’est là que la Bible me paraît indispensable pour nous aider à sortir de cette impasse. Certes, je ne suis pas optimiste au point de croire que si le plus grand nombre se mettait à la lire, les choses iraient mieux, le problème serait résolu, les défis surmontés. Mais la Bible nous éclaire sur les causes de nos difficultés actuelles, notre incapacité à changer de trajectoire, à considérer que la vie, notre vie, a plus de valeur que la satisfaction de nos désirs, de nos besoins matériels. Le bonheur, c’est bien plus que cela et ce qui nous unit aux autres est bien plus important que ce dont on a envie à titre personnel. La Bible nous place sur un autre plan que ce que peuvent nous dire la science, les rapports du Giec, le solutionnisme technologique…

- Il reste que vous-même êtes ingénieur de formation. Or, à aucun moment, y compris dans la première partie que vous évoquiez, vous ne mettez en avant cette autre facette de votre profil et de votre parcours. Pourquoi donc ne pas mettre en avant le fait que c’est aussi de par votre culture « ingénieuriale » que vous en êtes venu à vouloir vous saisir des défis écologiques ?

Clément Blanc : Il est évident que mon expérience d’ingénieur influencer ma vision du monde. Mais on est toujours le plus mal placé pour parler de son propre parcours. À défaut d’être un chercheur à proprement parler, ma culture scientifique m’a permis d’entrer sans trop de difficulté dans la littérature du Giec au point même de trouver du plaisir à en lire les rapports, y compris quand ils traitent de sujets relevant d’autres sciences que celles de l’ingénieur – ingénieur de formation, je l’ai été dans le domaine de la mécanique et de l’acoustique.
Cependant, je pose un regard aussi objectif que possible sur l’apport des sciences exactes, leur réussite aussi bien que leur échec. Réussite quant à leur capacité à produire des connaissances robustes pour saisir le réel – ce qui n’est pas rien. Échec quant à la capacité à nous embarquer dans l’action. C’est pourquoi, pour traiter justement de cette question, j’assume de prendre une autre casquette, celle du théologien en l’occurrence, sans pour autant renoncer à solliciter d’autres sciences : les sciences humaines et sociales, qui sont aussi nécessaires pour appréhender le réel. Le fait de changer de casquette, de passer de l’une à l’autre, me paraît nécessaire, a fortiori dans un contexte comme celui du plateau de Saclay avec sa concentration d’établissements et d’organismes de recherche. La recherche qui y est menée est extrêmement utile pour avancer tant au plan de la connaissance que de l’innovation. Ainsi que Valérie Masson-Delmotte le reconnaît, l’apport des sciences exactes est certes utile jusqu’à un certain point, mais nous avons tout aussi bien besoin de celui des sciences humaines et sociales pour mieux appréhender ce que nous devrions faire, au-delà de l’état des lieux, de la description de la situation matérielle.

- Nous réalisons cet entretien dans un nouveau spot du plateau de Saclay, à deux pas du Centre Teilhard de Chardin. Dans quelle mesure cet environnement que vous vivez au quotidien a-t-il inspiré le projet de votre livre ?

Clément Blanc : Il l’a inspiré assurément, en partie à tout le moins. C’est un milieu d’autant moins anodin que j’ai eu le chance de le choisir pour y officier et si je l’ai choisi, c’est parce qu’il me correspondait. Il reste que la sociologie du plateau est composée de personnes certes brillantes, parfaitement bien informées, souvent même inquiètes de la situation, mais qui, tout comme moi, rencontrent des difficultés à changer de modes de vie. Sur le plateau de Saclay, le pouvoir d’achat de beaucoup de personnes est supérieur à celui de la moyenne nationale. Nombreux sont ceux qui, par exemple, prennent régulièrement l’avion pour voyager à l’autre bout du monde.»
Certes, beaucoup de ces personnes participent aussi à la réponse aux problèmes. Je pense en particulier aux startuppeurs qui développent des solutions innovantes pour relever les défis du changement climatique et de la transition écologique. En revanche, quand il s’agit de changer son propre mode de vie, d’alimentation, de déplacement, de logement… c’est plus difficile ! C’est à eux comme à moi que j’adresse donc ce livre en posant la question : maintenant qu’on connaît la situation, que fait-on ?
Par ailleurs, je l’ai dit, des personnes continuent à questionner la fiabilité des apports de la science, ou des rapports du Giec. J’aurais pu donc faire un autre livre en tâchant de les convaincre du contraire. Mais ce n’est pas ce livre que j’ai voulu écrire. Je considère que la fiabilité de ses rapports est suffisante pour qu’on parte de cette base et qu’il est temps d’agir, de changer nos comportements individuels et collectifs. Les initiatives ne manquent pas. C’est aussi ce que je m’emploie de montrer dans mon livre en donnant de nombreux exemples concrets.

- À vous lire et à vous entendre, je me disais combien, à l’heure où la Science est attaquée par des idéologies populistes, les scientifiques devaient vous être redevables, toute théologique que soit votre approche des solutions concrètes à mettre en œuvre. Comme vous venez de le rappeler, vous vous appuyez sur les apports des sciences, sans contester la robustesse des connaissances qu’elles produisent. En cela vous êtes bien dans l’esprit d’un Teilhard de Chardin…

Clément Blanc : Les sciences, aussi bien exactes qu’humaines et sociales, sont bénéfiques à l’humanité a fortiori quand elles connaissent leurs limites. Il faut saluer la collaboration internationale que le Giec est parvenue à mettre en place. C’est une illustration de ce que notre Humanité sait aussi œuvrer dans le sens du Bien. Les problèmes surviennent quand des scientifiques se mettent à avoir des paroles d’autorité sur tous les sujets, qu’ils en soient spécialistes ou pas.
Sans doute pâtissons-nous aussi du mauvais côté de la culture YouTube qui incline à penser qu’il suffit de voir une ou deux vidéos sur un sujet, le climat par exemple, pour entrer en débat avec des spécialistes du sujet… Non, ces spécialistes le sont devenus parce qu’ils consacrent leur vie à travailler sur ce sujet. Il nous faut leur être reconnaissants de cela. Je leur suis encore plus reconnaissant quand ces scientifiques incarnent aussi ce qu’ils prônent. Je ne peux m’empêcher de citer de nouveau en exemple Jean-Marc Jancovici qui illustre bien cela en partageant avec beaucoup d’habitants du plateau les joies et les défis de l’utilisation RER B dans ses déplacements. Ce n’est pas qu’une bête médiatique, mais un humain soucieux d’appliquer à son échelle les conclusions qu’il tire des expertises produites avec ses équipes. En cela il est un modèle pour les élèves-ingénieurs et nos futurs décideurs encore en cours de formation sur le plateau de Saclay.

Sylvain Allemand
Sylvain Allemand

Journaliste

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