Des artistes et créateurs d’art près de chez soi et à portée de clic.
Le 20 mars 2019, Le 30, Create in Paris-Saclay organisait un Business Meeting en amont de la Fête des entrepreneurs du Réseau Entreprendre. En voici un premier écho à travers le témoignage Sandrine Déjardin : fondatrice de Corner Art, une plateforme permettant à des artistes de mieux se faire connaître dans leur territoire, elle se définit comme une « Chineuse de Talent ».
– Pouvez-vous pour commencer par pitcher Corner Art ?
Corner Art est une plateforme de référencement et de géolocalisation d’artistes et de créateurs d’art français. Elle a vu le jour le 1er novembre 2018. Sa vocation est double : donner de la visibilité aux artistes et créateurs à travers une communication professionnelle et personnalisée ; permettre au public de découvrir des œuvres originales réalisées près de chez soi et de s’immerger dans l’univers de leur auteur à travers des visites virtuelles de leur atelier.
– Comment l’idée vous est-elle venue ?
Pendant treize ans, j’ai travaillé comme responsable qualité dans le secteur de la lingerie. Suite à un licenciement économique, intervenu en 2013, j’ai eu envie de revenir à une activité qui me corresponde mieux, en termes de valeurs et d’authenticité. J’ai donc réfléchi à la manière d’associer mes compétences professionnelles à ma passion pour la chine en brocante et la chine d’objets de créateurs, que je pratique depuis longtemps. Le concept de Corner Art est venu ensuite d’un constat : malgré l’existence de moteurs de recherche, il est difficile de repérer les artistes et créateurs sur le net – il y a autant de sites de création d’art que d’auteurs, chacun ayant le sien en propre. Il y a bien l’annuaire des ateliers d’art de France, mais sa vocation n’est pas de les mettre plus en valeur que cela. De là, donc, l’idée de Corner Art qui se propose de regrouper plusieurs artistes et créateurs et de les présenter en recourant aux nouvelles ressources disponibles en termes de communication.
– Votre plateforme s’adresse-t-elle à tout type d’artistes et créateurs d’art ?
Oui, a priori. Mais, pour y être présent, il faut être sélectionné préalablement par un jury composé, outre moi-même, d’une diplômée de l’école ICART, seconde major de sa promo ; d’une doctoresse en anthropologie de l’art ; d’une professionnelle de la communication institutionnelle et digitale, qui a créé sa propre agence ; enfin, de sept chineurs de talents, passionnés d’art.
– Quelles compétences avez-vous mobilisées en plus des vôtres pour déboucher sur Corner Art ?
Celles de Kiril Gorbatenko, le monsieur, qui est en train de nous prendre en photo ! Avec son équipe de la société webvision360.com, qu’il a cofondée avec Anna Golovkova, il a développé tous les aspects techniques de la plateforme. En plus du Community management, il réalise aussi les vidéos et certaines des photos illustrant les créations. Vous l’aurez donc compris : Kiril et Anna sont bien plus que des prestataires. Ils ont très largement contribué à faire de Corner Art ce qu’il est aujourd’hui, et continuent à s’impliquer pour y apporter des améliorations.
– Qu’est-ce qu’il en coûte à vos clients pour intégrer la plateforme ?
Nous leur proposons un abonnement dont le montant est fonction du nombre de photos, de campagnes sponsorisées via les réseaux sociaux, ou encore du fait qu’ils optent ou pas pour la géolocalisation de leur atelier et/ou l’intégration d’une visite virtuelle de celui-ci. L’abonnement oscille ainsi entre 259 euros HT, dont 79 euros de frais d’adhésion, à 600 euros HT. A quoi s’ajoutent des options : la prise en charge de la réalisation des photos ou des vidéos, ou encore la géolocalisation des événements auxquels ils participent. Précisons que c’est nous qui entrons toutes les informations sur la plateforme, y compris les photos et les vidéos. Ce qui représente un gain de temps pour nos artistes et créateurs.
– Combien en fédérez-vous à ce jour ?
Nous en sommes à une vingtaine, tous présents sur la plateforme, et qui seront prochainement rejoints par trois autres.
– Venons-en au 30, Create in Paris-Saclay, que vous avez donc intégré comme coworkeuse. Pourquoi ce choix ?
Il se trouve que j’ai fait connaissance avec Myriam [Beauvallet, la directrice du site], lors d’un networking à un moment où cela faisait deux et demi que je planchais sur mon projet, en travaillant depuis chez moi. Ce dont j’avais fini par me lasser. Intégrer Le 30 était l’occasion de voir d’autres porteurs de projets. Je l’ai donc rejoint et ce, dès juillet 2018, avant son ouverture officielle. J’en suis ainsi aujourd’hui la plus ancienne au point, d’ailleurs, d’avoir maintenant l’impression de faire partie des meubles ! Avec le recul, je me rends compte à quel point travailler ici m’a fait du bien. Pouvoir échanger avec les autres, c’est quand même stimulant. Neuf mois après, je n’ai toujours pas l’intention d’en partir.
– Quelle formule avez-vous adoptée ?
J’y suis résidente au mois. Depuis peu, j’ai opté pour un abonnement supplémentaire, pour les besoins de Léa [Pisano], que j’ai recrutée dans le cadre d’une formation en alternance, pour les besoins de la fonction commerciale.
Léa (à droite, sur la photo), qui assiste à l’entretien. Elle confirme : « Le 30 est un lieu d’échange privilégié, qui vous permet de rencontrer d’autres coworkers et de recueillir ainsi des conseils et avis extérieurs sur votre propre projet. »
– Rappelons que Le 30 fait partie de l’écosystème Paris-Saclay. Celui-ci fait-il sens pour vous ?
Il se trouve que je réside à Champlan. En tant qu’habitante, je me considère donc comme faisant déjà pleinement partie de l’agglomération de Paris-Saclay et, donc, de l’écosystème. Mais je m’y implique aussi en tant qu’entrepreneure. Pas plus tard que demain, je participe au jury de la Journée Entrepreneuriat Etudiant (JEE) de l’Université Paris-Saclay. Autant le reconnaître : c’est un monde que je découvre. J’ignorais qu’il y avait des formations pour de jeunes entrepreneurs, encore étudiants. Je suis très admirative du volontarisme de ces jeunes. Mon entreprise, ce n’est qu’à l’âge de 40 ans que je l’ai créée ! J’ignore si, à leur âge, je me serais lancée dans un tel projet (rire) !
– Qui dit cluster, pense techno. A travers votre société, s’agit-il de montrer que celui de Paris-Saclay peut aussi rimer avec art et création ?
Oui. Mais en sens inverse, il s’agit aussi de montrer que les nouvelles technologies sont utiles pour rendre accessible l’art au plus grand nombre.
– L’entretien est réalisé à l’occasion du Business Meeting, auquel vous participez avec plusieurs de vos artistes et créateurs. Qu’est-ce qui vous a motivée à y participer ?
Ce Business Meeting est l’occasion de rencontrer des clients ou des partenaires potentiels. Surtout, il est organisé en amont de la Fête des entrepreneurs, organisé à l’initiative du Réseau Entreprendre. Pour mémoire, cette fête est l’occasion de mettre à l’honneur les lauréats de l’année 2018. Lauréats parmi lesquels je figure !
– ?! Bravo ! J’ai bien fait de vous poser la question !
Pour en savoir plus sur…
… Corner Art, cliquer ici.
… Web Vision 360, cliquer ici.
En illustration de cet article (carrousel du site) : un zoom matière du fauteuil bridge « L’écrivain » créé par Jeanne Julien (Sièges Chics by Jeanne Julien – pour en savoir plus, cliquer ici).
A lire aussi les entretiens avec Vincent Hervineau, un autodidacte, qui a créé une société destinée à faciliter la mise en conformité des petites entreprises au RGPD (pour y accéder, cliquer ici) et Médéric Koenig, un diagnostiqueur immobilier (pour accéder à l’entretien, cliquer ici).
Journaliste
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