De l’idéation autour des tests sur cellules, réalisés en laboratoire.
Suite de nos échos à notre journée de visite des laboratoires de l’École polytechnique, avec le témoignage de Raphaël Tomasi, post-doc, en phase d’idéation d’un projet de start-up visant à améliorer les tests sur cellules, réalisés en laboratoire.
– Si vous deviez, pour commencer, exposer le concept sur lequel vous réfléchissez ?
Notre objectif est de créer des instruments à même d’améliorer la qualité des tests réalisés en laboratoire sur des cellules. Ce qui, pour l’industrie pharmaceutique, permettrait de faciliter la mise au point de nouveaux médicaments, quel que soit le domaine – oncologie, etc., – en augmentant la prédictibilité de ses propres tests.
– Un objectif ambitieux, quand on sait les contraintes réglementaires qui pèsent sur l’innovation dans le domaine pharmaceutique ou médical…
Justement, c’est tout l’enjeu de cette phase d’idéation et de pré-maturation dans laquelle nous sommes. Nous explorons plusieurs pistes en examinant les différents acteurs qui pourraient bénéficier de notre innovation – l’industrie pharmaceutique, la médecine personnalisée, mais aussi la recherche scientifique – et être intéressés de nous accompagner.
– Comment êtes-vous venu à ce projet ?
Ce projet est directement issu de mes travaux de thèse au Laboratoire d’Hydrodynamique (LadHyX, École polytechnique/CNRS). Depuis deux ans, je travaille à le développer dans le cadre de mes recherches post-doctorales.
– Quelles compétences mobilisez-vous en plus des vôtres ?
Outre mon directeur de thèse Charles Baroud, avec qui je continue à développer la technologie, je travaille avec une personne en charge du développement business et une ingénieure qui travaille, elle, sur les preuves de concept, notamment en collaboration avec l’Institut Curie. Soit une équipe de quatre personnes. De premières preuves de concept technologique ont d’ores et déjà été obtenues. Nous continuons à étudier plus précisément le marché pour savoir quelle stratégie adopter en conséquence. Récemment, nous avons été lauréats du Prix Jean-Louis Gérondeau – Zodiac Aerospace. Prix qui, pour mémoire, a pour objet de favoriser la maturation d’un projet porté par un élève, doctorant ou diplômé de l’X, et pouvant donner lieu à une création d’entreprise. Naturellement, cela est très encourageant.
– Où poursuivez-vous cette phase de pré-maturation ?
Nous nous partageons entre les laboratoires de l’École polytechnique et de l’Institut Pasteur. Nous bénéficions ainsi des ressources de laboratoires à la pointe, de l’accès à leurs équipements, microscopes et autres. Quoique non encore incubés, nous bénéficions aussi des conseils de l’incubateur de l’X.
– En quoi l’écosystème de Paris-Saclay a-t-il été favorable à votre projet ?
Outre les ressources de Polytechnique, nous pouvons interagir avec d’autres startuppers. Nous disposons aussi d’un vivier de stagiaires parmi les étudiants intéressés par notre projet.
– Qu’est-ce qui a prédisposé le post-doc que vous êtes à se lancer dans un projet entrepreneurial ? Des parents entrepreneurs ?
Non, pas du tout. L’élément déclenchant de ma décision de me lancer dans l’entrepreneuriat innovant, c’est le retour que j’ai eu chaque fois que j’ai présenté notre projet, des chercheurs se disant prêts à tester notre technologie avec leurs cellules. Forcément, cela encourage à aller au bout de la démarche.
A lire aussi…
… les entretiens avec Gérard Mourou (mise en ligne à venir) et Robin Guillard (cliquer ici) ;
… le compte rendu de la visite des laboratoires de l’École polytechnique.
Crédit photo : Jérémy Barande / École polytechnique.
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