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De la carotte de pleine terre à la physique quantique…

Le 18 janvier 2017

Suite de notre rencontre avec Pierre Eyraud, Directeur Général du Novotel de Paris-Saclay, qui revient ici sur les divers partenariats noués avec les acteurs de l’écosystème.

Pour accéder à la première partie de l’entretien, cliquer ici.

– Dans la première partie de l’entretien, vous avez évoqué la rénovation dont votre hôtel a été l’objet il y a quelques années, pour l’adapter au nouveau contexte de Paris-Saclay. Mais qu’avez-vous entrepris pour vous insérer dans l’écosystème, sinon le territoire ?

Un hôtel comme le nôtre, relevant d’un groupe international, peut paraître a priori un peu hors-sol. Aussi, j’ai veillé à l’insérer dans son territoire en commençant par nouer des liens avec la commune de Saclay. Jusqu’alors l’hôtel s’en était tenu un peu à l’écart. Aujourd’hui, nous entretenons des liens étroits avec elle et son maire, Christian Page, que je connais maintenant personnellement.
Je ne résiste pas à l’envie de vous dire comment ces liens ont été noués. C’était au tout début de l’année 2010 : le maire m’avait sollicité pour savoir si je pouvais mettre à disposition des salles de réunion pour y servir… les repas des élèves de ses écoles élémentaires, le temps des travaux de réfection de leur cantine. En bon maire, il avait anticipé l’arrivée de nouvelles populations sur le Plateau de Saclay, en se lançant dans la construction de logements – sortis de terre depuis. Ce qui avait eu pour conséquence la nécessité d’agrandir les capacités d’accueil de ses écoles et, donc, de leur cantine. Reste qu’il m’était difficile de me priver d’un outil essentiel à l’activité de mon hôtel ! C’était en réalité juste impossible : pas viable économiquement en plus d’être compliqué à organiser. Je me souviens d’avoir aussi exprimé mon étonnement devant l’absence d’alternatives compte tenu du nombre d’institutions présentes dans les environs (le CEA, Supélec, HEC,…). En réalité, toutes étaient confrontées à la même problématique : à midi, des employés et/ou des étudiants qui déjeunent dans les espaces de restauration, à la même heure que les enfants des écoles de Saclay.
C’est alors qu’une idée m’est venue : mettre à disposition la maison de maître, qui dispose de petits salons au rez-de-chaussée, dans lesquels on pouvait répartir les enfants. Affaire conclue ! C’est ainsi que j’ai accueilli la cantine des écoles élémentaires de Saclay, pendant huit mois, le temps des travaux communaux. Ce qui ne manqua pas de surprendre nos clients présents en séminaire, qui voyaient la cour pavée investie par des personnes qui, manifestement, n’avaient pas le profil standard du client Novotel !
Depuis, nous avons entièrement restauré cette belle maison de maître et y avons créé un concept très innovant de salle de réunion, « Eureka », avec salle à manger privative, cheminées en marbre et moulures au plafond. Bref, le grand luxe, plutôt inhabituel dans un Novotel ! C’est un vrai succès commercial pour les Codir / Comex de grandes sociétés.
Pour en revenir à la commune de Saclay, une relation très forte a été nouée avec elle et ses élus. L’hôtel est partenaire de nombreuses actions, culturelles, sportives ou économiques, organisées à Saclay. Je vais jusqu’à m’investir dans le conseil d’orientation des jeunes, pour témoigner des métiers de l’hôtellerie. A travers le maire de Saclay, j’ai pu nouer des liens avec d’autres maires du territoire. L’habitude a été prise d’accueillir des réunions de travail ou des délégations de villes jumelées.
Les élus ont par définition une vision à moyen et long termes. Ma proximité avec eux m’a permis d’être informé le plus en amont possible des projets et enjeux du territoire, notamment en matière de transports ou de constructions, et de travailler mon offre en conséquence.

– Reste que vous êtes directeur général au sein d’un grand groupe, dont le siège n’est pas ici…

Pas si loin d’ici : le siège du groupe Accor est à Issy-les-Moulineaux, mais beaucoup de nos bureaux de fonctionnement sont encore à Evry, siège historique de la chaîne Novotel.

– Quoi qu’il en soit, comment assume-t-on cette tension entre l’appartenance à un grand groupe économique et cette insertion territoriale ?

Vous dites tension. Je parlerais plutôt de force ! Certes, le Novotel de Paris-Saclay relève d’un modèle d’hôtellerie dite industrielle (sans que cela soit péjoratif dans mon esprit, bien au contraire) : nos prestations répondent à des standards, que nos clients doivent pouvoir retrouver dans chaque hôtel du groupe. C’est ce qui fait d’ailleurs l’intérêt de l’appartenance à un réseau. Mais ce dernier peut aussi rencontrer ses limites : à force de répéter la même prestation, il peut aussi susciter l’ennui. C’est là qu’intervient l’action du manager ! Elle consiste justement à ancrer son hôtel dans son territoire, sa région, en cultivant des spécificités. Outre Nice, j’ai travaillé en Provence, en Normandie… A chaque fois, j’ai veillé à apporter des touches locales. En Normandie, par exemple, j’ai fait installer à l’entrée, des drapeaux américain, anglais et canadien, en plus du drapeau français. Ma manière à moi de remercier tous les jours les ressortissants de ces pays qui avaient contribué à la libération du mien. Je vous prie de croire que ces clients étrangers étaient touchés par ce geste. Et je voue prie tout autant de croire que nulle part dans la charte visuelle de la marque, il n’y avait d’indication du genre : « Si votre hôtel se situe dans une région libérée par les Américains, Anglais et Canadiens, pensez à installer un drapeau de leur pays ! » (rire) Cela me paraissait juste la moindre des choses.

– Revenons à votre insertion dans le territoire de Paris-Saclay, en abordant le cas du Réseau Cocagne, qui vous approvisionne désormais en légumes. Comment ce partenariat a-t-il bien pu se nouer ?

En discutant avec les élus et d’autres acteurs de Paris-Saclay, j’ai très vite compris les points forts de ce projet de cluster. Il signifierait une approche plus globale et équilibrée du territoire à travers la valorisation d’une typologie d’espaces : les uns dédiés aux mondes de la recherche, de l’enseignement, de l’entreprise et de l’innovation ; les autres aux logements ; d’autres, encore, aux loisirs ; enfin, des espaces naturels, agricoles et forestiers. Cette quatrième catégorie d’espace ne m’avait pas laissé indifférent. Peut-être du fait de mes origines auvergnates et familiales, dont j’ai conservé un savoir-faire qui ne m’est plus utile aujourd’hui, mais auquel je reste attaché : je sais traire une vache !

– Vraiment ?!

Oui. Avec, bien sûr, une prédilection pour la vache de Salers ! (rire). Aujourd’hui encore, je suis convaincu que le bon sens de la terre peut aider à appréhender les enjeux du XXIe siècle !
Seulement, autant j’avais déjà noué des liens avec le monde scientifique et celui des entreprises, autant je n’avais pas eu l’opportunité de le faire avec celui des agriculteurs du Plateau de Saclay. J’ai donc commencé à me renseigner auprès, pour commencer, d’anciens amis agriculteurs, qui vivaient aux Ulis. C’est par leur truchement que j’ai fait la connaissance, en 2012, de Marie-Pierre Bacon, Chef de projet au sein du Réseau Cocagne. Nous avons beaucoup échangé autour des Jardins de Cocagne et de leur vocation. Il y était question de culture maraîchère bio, d’insertion sociale et professionnelle, etc. Assez pour susciter ma curiosité et mon désir d’aider d’une façon ou d’une autre.
Le Réseau Cocagne venait d’obtenir l’autorisation d’exploiter l’ancienne ferme de l’Abbaye de Vauhallan, pour y produire des légumes, mais aussi y installer son siège, un centre de formation et un restaurant. Il m’est apparu évident que c’était un projet qui méritait d’être encouragé et accompagné. J’ai donc interpellé la Fondation Accor. Laquelle m’a aussitôt encouragé à poursuivre mes échanges, qui ont abouti à la signature d’un protocole. Par deux fois, le Réseau Cocagne a été aidé par notre fonds de dotation Solidarity AccorHotels, soit pour l’acquisition de matériels agricoles, soit pour la rénovation de bâtiments. Je souhaitais cependant aller plus loin. Après tout, il y avait eu une belle rencontre avec un acteur proprement atypique, la moindre des choses était donc de poursuivre l’échange. Certes, la culture de la carotte ou d’autres légumes ne font pas, a priori, partie des priorités du cluster de Paris-Saclay (rire), mais c’est en même temps quelque chose qui concourt à son attractivité. J’ai donc proposé de travailler dans la durée avec le Réseau Cocagne. D’abord, en achetant moi-même des légumes, hors des circuits d’achats référencés du groupe.

– C’est donc possible, même pour un hôtel relevant d’une chaîne ?

A cœur vaillant, rien d’impossible ! Evidemment, je suis fortement encouragé à acheter les légumes sélectionnés par la centrale d’achat du groupe. Je n’en ai pas moins décidé de prendre le contrepied en les achetant, autant que faire se peut, en circuit court. Et cela ne pose aucun problème.
L’autre manière de valoriser la production du Réseau Cocagne consiste à permettre à nos clients de repartir à la fin de leur séjour avec un panier de légumes, moyennant une adhésion via une plateforme. Autant reconnaître que la démarche est originale : jusqu’ici, on avait peu l’habitude de repartir d’un hôtel comme le nôtre avec des carottes et autres navets, courgettes, etc. Et cela marche ! J’en ai même fait un cadeau VIP : finie la traditionnelle bouteille de champagne ou boite de chocolat, place désormais aux légumes bio, produits à deux pas d’ici.
Aujourd’hui, le concept a eu un effet boule de neige, au sein de notre groupe. Récemment, j’ai été contacté par des collègues de Lyon, qui souhaitaient mettre en place le même partenariat avec des Jardins de Cocagne locaux [le Réseau Cocagne en compte 121 à travers la France]. Certes, la démarche reste encore modeste, mais elle permet de faire connaître à nos clients l’action du Réseau Cocagne, une réponse parmi d’autres à la problématique de la malbouffe.

– Et la dimension sociale de cette démarche – réinsérer dans le marché de l’emploi des personnes en grande précarité – dans quelle mesure vous a-t-elle séduit ?

C’est l’autre dimension qui m’a incité à soutenir la démarche, car j’y vois une manière de réparer dignement de l’humain : le Réseau Cocagne accueille des accidentés de la vie, en contribuant à leur réinsertion sociale et professionnelle, à travers une activité de production maraîchère bio.
Pour ce qui me concerne et, au-delà de ce que nous faisons déjà à travers l’approvisionnement en légumes ou le dépôt de paniers, j’ai pris l’engagement, dès lors qu’une personne manifesterait une réelle capacité à intégrer le monde professionnel, d’examiner la possibilité de la recruter, en commençant par lui offrir un poste de travail accessible – notre hôtel mobilise toutes sortes de métiers n’exigeant pas un niveau élevé de qualification. Une manière de lui offrir un deuxième tremplin, cette fois, dans une entreprise classique avec des horaires stricts, une exigence au plan du savoir-être, mais dont le directeur prendrait aussi le temps de lui prodiguer des conseils, en plus de la considérer. Quelque chose qu’elle ne pourrait même pas imaginer en rêve !
Ce projet dans lequel je m’investis personnellement, se situe, lui aussi, en dehors des démarches habituelles du groupe, mais les choses changent vite et ce ne sera bientôt plus vrai ! Cependant, je ne peux décider de m’y engager seul. Il implique l’adhésion de mes équipes et des différents responsables (le chef de cuisine, le responsable de salle, la gouvernante d’étages,…). C’est aussi dans sa capacité à susciter l’adhésion en interne, qu’il fera sens.

– Dans quelle mesure avez-vous été sensibilisé à ce principe d’une « alliance inédite » promue par Jean-Guy Henckel, le directeur du Réseau Cocagne, dans l’idée de rapprocher des acteurs qui s’ignorent ou se méconnaissent – pouvoirs publics, entreprises du CAC40 et monde associatif et du travail social – pour faire face aux défis du monde contemporain ?

Tout le talent de Jean-Guy est de savoir susciter un élan chez ses interlocuteurs. D’autres acteurs du Plateau de Saclay, comme Danone par exemple, soutiennent sa démarche et lui apportent leur assistance. Pour ma part, je n’ai pas seulement été sensibilisé à ce principe d’ « alliance inédite », j’en suis suis devenu un promoteur ! A travers mes échanges avec Jean-Guy, j’ai compris que son réseau avait besoin de financements pour ses projets, mais aussi et peut-être surtout de soutiens et de conseils. Parmi ses projets, l’un m’intéresse tout particulièrement : il s’agit de l’ouverture d’un restaurant qui proposerait une dégustation des légumes produits sur place. J’ai proposé aux responsables de la restauration Novotel France de venir avec moi au siège du Réseau Cocagne. C’est ainsi que nous nous sommes retrouvés autour de tables de ferme avec Jean-Guy et ses collègues pour plancher et les conseiller sur leur concept de restaurant. Aujourd’hui, cette collaboration perdure et s’amplifie. Un de nos fournisseurs, cuisiniste, a accepté de s’associer à nous : il prendra en charge, gratuitement, la conception des plans de cuisine. Une illustration, permettez-moi de le souligner au passage, de la qualité de la relation qui peut également exister entre un grand groupe et ses fournisseurs !
Ainsi, et pour en revenir à Réseau Cocagne, nous contribuons à promouvoir tout à la fois du circuit court, du locavore, et de l’alimentation bio. Nous donnons par la même occasion à nos équipes du sens à leur engagement au sein de l’entreprise.

– Quel écho a cet engagement au sein de votre groupe ?

J’ai eu l’occasion d’en parler à deux reprises lors de réunions avec des collègues. A ma grande surprise, la réaction a été à chaque fois la même : des applaudissements ! Manifestement, ce genre d’engagement déclenche des réactions plus que positives.

– Venons-en à une autre illustration de votre ancrage dans le territoire : le partenariat avec TEDx Saclay. Comment s’est-il noué ?

Très simplement !

– Quelque chose me dit qu’il y est question de synchronicité (le mot fétiche d’Assya Van Gysel)…

(Rire) Le fait est. Cela s’est produit un soir d’automne, en 2015, en fin de semaine. Un monsieur est arrivé à l’hôtel. Il s’est adressé à la réceptionniste en lui demandant si à tout hasard il était possible de voir le directeur pour l’entretenir d’un projet, tout en se doutant bien qu’il y avait peu d’espoir compte tenu du moment où nous étions – un vendredi soir, à 21h30… – et qu’il prendrait donc rendez-vous, si possible. Et bien si, j’étais bien là, dans mon bureau, comme chaque vendredi soir, en train de rattraper mon retard de la semaine ! Prévenu par la réceptionniste, je suis donc allé à la rencontre de ce visiteur ! Il s’agissait de Christian Van Gysel [le Busines Angel bien connu du Plateau de Saclay]. A peine m’avait-il présenté son projet de conférence TEDx Saclay, que j’ai dit « banco » ! Je connaissais le concept de TED et trouvais génial le fait de le décliner à Paris-Saclay. Initialement, Christian était juste en quête de structures d’accueil – des hôtels et des restaurants. Le soir même, nous avons commencé à imaginer ce que nous pourrions faire d’autre ensemble. C’est ainsi que nous avons imaginé une soirée réunissant les partenaires, intervenants et i-connecteurs, que nous organiserions ici-même. Ce vendredi soir d’automne, l’affaire était conclue. Une heure plus tôt, Christian et moi, nous ne connaissions pas !

– Un projet quelque peu différent de celui mené avec le Réseau Cocagne…

Dans un cas comme dans l’autre, ce sont les mêmes qualités qui sont requises, à savoir : de la disponibilité, aussi bien physique qu’intellectuelle, et de la curiosité à l’égard de ce qui va émerger. D’ailleurs, je n’ai pu m’empêcher de faire le lien entre Christian Van Gysel et Jean-Guy Henckel. De cette rencontre est née le projet d’inclure le témoignage des Jardins de Cocagne dans la première édition TEDx Saclay, qui avait pour thème les lumières !

– Depuis, une deuxième édition a eu lieu…

Oui, nous avons été de nouveau partenaires de l’événement. Entretemps, la première édition a eu une autre suite, inattendue. Parmi les conférences, celle du physicien Julien Bobroff m’avait proprement bluffé. Elle portait sur une approche design de la physique quantique. Fin du premier chapitre, jusqu’à ce qu’en 2016, mon Novotel m’accorde une ligne de crédit pour rénover mon espace bar. Me vint alors une idée : le mettre au couleur de la physique quantique ! J’aurais pu me borner à changer de couleurs et le mobilier. Mais si je rénovais mon bar, autant y mettre du sens, en lien avec mes clients et mon environnement. Me revint alors en mémoire la conférence de Julien. J’ai aussitôt demandé à Christian ses coordonnées, qui me parvinrent dans les cinq minutes qui suivirent. J’ai appelé l’intéressé. C’est peu dire qu’il a paru surpris. « J’ai du travail plus qu’il m’en faut ! Et puis vous êtes un établissement privé, moi je relève du secteur public, nous ne pouvons pas travailler ensemble… » J’insiste en proposant d’en discuter tranquillement autour d’un repas. Ce fut le point de départ d’une collaboration fructueuse : Julien m’a orienté dans mes choix, à commencer par celui d’une équation – ce sera la fameuse équation de Schrodinger, qui agite tant la communauté des physiciens (j’ai pu en avoir confirmation auprès de ma fille qui est en seconde année de physique…). Elle combine des lettres de l’alphabet classique – que nous figurerons au moyen de néons – et des signes cabalistiques. D’autres illustrations de la physique quantique sont prévues, qui seront reproduites sur du papier adhésif appliqué aux murs : une Tour Eiffel quantique métallique qui flotte par la magie des supraconducteurs ; diverses définitions de la lumière,…
Des explications seront fournies via des QRcode : en approchant son smartphone, le visiteur aura accès à des vidéos décrivant les expériences de l’équipe de Julien. Pour l’équation de Schrodinger, il s’agira d’une bande dessinée mettant en scène un chat… Le but étant d’obtenir une décoration originale et de vulgariser la physique quantique.

– Une nouvelle illustration du fait que Paris-Saclay n’est pas qu’un cluster technologique, mais un lieu propice à des rencontres improbables de personnes d’univers très différents…

Oui, et cela me fait penser aux histoires qu’on a pu rapporter de la Silicon Valley : celles de ces innovateurs, qui bricolaient dans leur garage. L’un d’eux avait besoin d’un expert en cristaux liquides ? Qu’à cela ne tienne : il y en avait un, juste de l’autre côté de la rue. Ils se sont rencontrés et cela a donné naissance à Apple ou d’autres géants de l’informatique. Ici, on retrouve la même ouverture d’esprit, la même capacité à nouer des liens, autour de projets. A chaque rencontre, de nouvelles opportunités se présentent.
Aujourd’hui, le Novotel de Paris-Saclay est reconnu comme un acteur de l’écosystème. On y croise des personnalités du monde scientifique, de l’économie comme de la vie politique – n’attendez pas de moi, cependant, que je vous donne des noms : la discrétion fait partie des gènes de notre profession !
Ce que je peux vous dire, en revanche, c’est que, dans mon hôtel, j’ai la chance de rencontrer des gens extraordinaires et d’aborder des sujets très divers. De fait, il n’y a pas beaucoup d’autres hôtels, où on peut passer de la carotte de pleine terre à la physique quantique !

– A vous entendre, vous êtes particulièrement investi dans le management de votre hôtel…

Oui, mais parce que je prends aussi le temps de m’adonner à d’autres passions ! En dehors de mon activité professionnelle, je navigue sur de très beaux bateaux, les Pen Duick d’Eric Tabarly (les amateurs comprendront ma chance). Je pratique aussi le vol en planeur.
Dans mon esprit, ce ne sont pas des activités à part. Elles me sont fort utiles dans mon activité professionnelle, ne serait-ce qu’en me permettant de prendre du recul. Je navigue en Bretagne et vole en Auvergne, loin d’ici, donc. C’est important, car on est d’autant plus disponible dans son travail, intellectuellement et physiquement, qu’on prend le temps de se ressourcer dans d’autres lieux, pour rencontrer d’autres gens, d’autres milieux. Etant entendu que les univers que je fréquente ne sont pas aussi cloisonnés qu’on pourrait le penser. Je navigue en mer avec un dirigeant de Hewlett Packard et, à force d’échanger avec un fidèle client, j’ai découvert qu’il était un des créateurs des foils en carbone : utilisés sur des voiliers de course prestigieux, ils leur permettent de voler sur l’eau. Un concept inspiré d’Eric Tabarly !

– Vous m’évoquez le témoignage de Philippe Aubourg [ pour y accéder, cliquer ici ], ancien directeur du 503, également navigateur, qui explique comment la pratique de la voile développe des aptitudes qui lui ont été utiles jusque dans son approche de l’entrepreneuriat et de l’innovation (frugale).

Dans un cas comme dans l’autre, qu’on navigue en haute mer ou qu’on vole en planeur, il faut savoir se prêter à toute éventualité, bien observer son environnement. C’est particulièrement vrai quand on vole sans moteur : le but du jeu est quand même de rester le plus longtemps possible dans les airs. Il faut donc être attentif, bien appréhender le terrain, guetter les nuages, chercher le vent.
Si cette pratique de vol est solitaire, en revanche, la voile cultive l’esprit d’équipe : il faut régler le bateau et établir les quarts, avec les coéquipiers, naviguer de nuit ou en mauvais temps en comptant sur eux, et tout cela pour atteindre l’objectif – soit, gagner une course, soit rallier un point, tout simplement.
Sens de l’observation, esprit d’équipe… autant d’aptitudes qui ne font que renforcer cette disponibilité et curiosité que j’évoquais tout à l’heure.

Sylvain Allemand
Sylvain Allemand

Journaliste

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