Suite et fin de nos échos à la célébration des « 20 ans d’innovations en Ile-de-France », organisée le 8 novembre 2018 à Supélec, à travers le témoignage de Marc Laperche, un des cofondateurs de CocoPlant (à droite sur la photo), une start-up qui a mis au point une solution de filtration naturelle et éco-responsable de l’eau pour aquarium, à base de… noix de coco.
– Si vous deviez pitcher pour commencer le concept de votre start-up ?
CocoPlant propose une gamme de produits de filtration naturelle et éco-responsable pour aquarium, basée sur la coque de la noix de coco, à laquelle nous donnons ainsi une seconde vie. Il faut savoir que pas moins de 80 milliards de ces noix sont consommées en Asie, la coque finissant soit en déchet soit brûlée pour être transformée en charbon. Nous proposons donc aux producteurs de leur racheter leurs coques (ce qui leur permet d’en tirer un peu plus de revenus) pour, donc, filtrer l’eau d’aquarium et éviter ainsi d’avoir à remplacer l’eau. Je précise que ce n’est pas la coque en elle-même qui filtre celle-ci, mais les plantes et les bactéries présentes dans le système, un dispositif directement inspiré du processus de l’aquaponie, que nous avons miniaturisé.
– De quelles compétences avez-vous dû vous entourer pour parvenir à cette solution ?
Mon associé, Maël Levet, et moi, sommes deux anciens étudiants de CentraleSupélec. Nous nous étions d’abord intéressés aux enjeux de l’agriculture urbaine avec pour projet d’élever des poissons et de faire pousser des plantes, en recourant aux principes de l’aquaponie, justement. Force nous a été de constater que le système que nous avions mis au point n’était pas rentable. En revanche, il assurait une bonne filtration de l’eau. Nous avons donc poursuivi nos réflexions dans cette direction en prototypant une solution de filtration naturelle pour aquarium, qui simplifie l’entretien et qui soit décorative. Par itération, nous sommes parvenus à ce matériau très simple, la noix de coco, qui présente plusieurs avantages à commencer par celui de résister à l’eau. Cela permet également d’éviter de recourir à du plastique.
– Où en êtes-vous dans votre développement ?
La société a été créée en avril 2018. Ele compte deux personnes à temps plein, mais a pu se développer grâce aux nombreux coups de main et accompagnements reçus ! Nous avons récemment achevé la phase test dans des magasins (en l’occurrence de l’enseigne Truffaut-Animalis). A partir de fin novembre, nos produits seront commercialisés dans toute la France, à travers 70 points de vente.
– Quel a été l’apport de votre école dans le développement de votre projet ?
Il a été essentiel. Nous en avions intégré l’incubateur et pu ainsi accéder à son FabLab, pour les besoins de notre prototypage. Pour information, ce FabLab, c’est plus de 1 000 m2, équipés de tout le nécessaire pour cela. En plus d’être compétente, l’équipe qui en est en charge, se montre très disponible. Quant à l’incubateur, il nous a mis à disposition 100 m2 pour qu’on puisse disposer de quoi faire nos tests. Au-delà de cela, nous avons bénéficié de tout l’écosystème de l’école. CentraleSupélec, c’est un peu comme un village, riche de très nombreuses compétences, auxquelles nous avons eu accès sans difficulté.
– Vous avez par ailleurs été accompagnés par le PEPITE PEIPS. En quoi ce dispositif a-t-il été utile à votre développement ?
En plus de nous permettre d’entreprendre tout en continuant à bénéficier du statut étudiant, c’est un réseau de compétences incroyable : le PEPITE PEIPS nous a permis de rencontrer des mentors, qui nous ont accompagnés bénévolement, et avec lesquels nous sommes restés en contact. Nous continuons ainsi à travailler avec des designers et d’autres spécialistes des processus industriels. Ce n’est pas tout : grâce au PEPITE PEIPS, nous avons pu participer à plusieurs concours, en particulier ceux de la Journée Entrepreneuriar Etudiant (JEE) et du Prix régional PEPITE Ile-de-France, dont nous avons été lauréats nationaux. Ce qui nous a permis de financer le développement de notre projet, en plus de gagner en visibilité – grâce à ce second prix, nous avons pu nous rendre en Silicon Valley et, ainsi, découvrir ce que signifiait qu’entreprendre là-bas.
– Et la Plateforme Paris-Saclay Start-Up, que vous avez rejointe, en quoi est-elle utile au développement de votre projet ?
Quand on est startupper, il n’y pas un jour sans qu’on n’ait un problème à résoudre, à trouver une compétence, une technologie. Jusqu’ici, on n’avait pas d’autre solution que de se tourner vers son réseau. Quand on est à CentraleSupélec, c’est relativement facile et efficace. Reste que la plateforme a le mérite de simplifier encore les choses, en ouvrant au reste du réseau de Paris-Saclay : vous recherchez telle ou telle solution technique ? Vous l’indiquez sur cette plateforme et quelques clics plus tard, vous avez plusieurs réponses qui se présentent à vous. Bref, pour la mise en relation, c’est top. Quand il s’agira de financer la suite de notre développement, nul doute qu’elle pourra nous faciliter la vie, ne serait-ce qu’en nous faisant connaître d’investisseurs potentiels.
A lire aussi les entretiens avec : Jérémy Hervé, Chef de projets Attractivité et Entrepreneuriat, qui a porté, au sein de l’EPA Paris-Saclay, celui de la plateforme Paris-Saclay Start-Up (pour y accéder, cliquer ici) ; Amandine Negoti, qui, en plus d’être chargée de partenariats de Start in Saclay, participe à l’aventure WeCashUp, la première plateforme de paiement mobile panafricaine (cliquer ici) ; Ruben Hallali, co-fondateur et CEO de HD Rain, une start-up qui propose de la prévision et mesure pluviométrique à très haute définition (cliquer ici) ; Aude Nyadanu, fondatrice de Lowpital, une entreprise de l’économie sociale et solidaire, qui a mis au point une méthodologie pour impliquer les citoyens dans l’amélioration de l’expérience patient en milieu hospitalier (cliquer ici) et Laurent Goulenok et Sanna Zdoudou, cofondateurs de la coopérative Muuz, qui conçoit des produits à base de lait fermeté (cliquer ici).
Pour en savoir plus sur CocoPlant, cliquer ici.
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