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Au-delà des limites… entre informatique et danse.

Le 20 décembre 2016

Suite de nos échos au TEDx Saclay 2016 à travers un autre entretien sur le vif avec, cette fois, Sarah Fdili Alaoui, enseignante-chercheure au Laboratoire de Recherche Informatique (LRI) de l’Université Paris-Sud, par ailleurs danseuse, que nous avions déjà eu l’occasion d’interviewer sur le dialogue Arts-Sciences qu’elle poursuit à travers ses recherches sur les Interactions Homme/Machine.

– Quelles sont vos premières impressions à l’issue de cette conférence TEDx Saclay ?

Il y a d’abord un motif de satisfaction, celui de l’avoir fait ! TEDx Saclay n’est pas une conférence comme les autres. Et puis, je pense être parvenue à faire passer des messages qui me tenaient à cœur, aussi bien sur ma pratique de la danse que sur mes recherches en informatique, et d’avoir touché les gens, de leur avoir fait découvrir quelque chose de nouveau et, donc, de les avoir un peu surpris, en leur donnant à voir ce que pouvait donner le dialogue entre la recherche en informatique et la danse.

– TEDx Saclay n’est pas une conférence comme les autres, dites-vous. De fait, vous avez proposé quelque chose qui s’apparente à une performance artistico-scientifique, combinant un témoignage personnel avec des séquences vidéos illustrant ce dialogue entre informatique et danse…

En cela, cette conférence TEDx Saclay représente un format nouveau pour moi. En tant que scientifique, j’ai l’habitude de présenter mes travaux en me gardant de me mettre moi-même au centre du propos. Cette fois, il me fallait témoigner à la fois comme chercheuse et danseuse, en tâchant plus d’inspirer le public que de le convaincre par une démonstration, en sollicitant donc la sensibilité des gens autant que leur entendement. Au final, je trouve ce format plutôt rafraîchissant et même utile à ma propre pratique de chercheuse. Je pense que les chercheurs devraient davantage parler à la première personne. Cela n’enlèverait rien à la rigueur scientifique de leur propos. Nous avons tout à gagner à parler de nos expériences et la manière dont elles nous influencent en tant que personnes. En tout cas, cela a été formateur pour moi, quand bien même cela m’a aussi un peu déstabilisée car, cette fois, je ne parlais pas devant mes pairs, mais devant un public dont je ne connaissais pas exactement la composition ! D’ordinaire, j’interviens devant des experts en informatique et/ou des praticiens de la danse, qui connaissent déjà un peu mes travaux. Intervenir cette fois devant un public que je ne connaissais pas, dont j’ignorais tout du niveau de connaissance en informatique et/ou en danse, de surcroît aussi nombreux, forcément, c’est un peu déstabilisant !

– Avez-vous néanmoins senti le public, ses réactions ?

Oui, j’ai pu sentir ce qui retenait son attention, ce à quoi il se raccrochait et c’est en cela aussi que la conférence a été une expérience intéressante. Tout en recourant à la vidéo, je pense avoir su faire passer ma propre émotion, montrer à quel point ce dialogue entre informatique et danse me touche à titre personnel.

– Un mot sur le travail préparatoire…

Effectivement, les conférences TEDx ne s’improvisent pas, mais donnent lieu à une préparation. Nous avons été pris en main par une professionnelle du coaching, qui, tout en respectant nos personnalités, a su nous aider à appréhender l’exercice, ses particularités, ses contraintes.

– A vous entendre, une conférence TEDx est déjà en soi une manière d’aller au-delà [de ses] limites…

(Rire). De fait, pour les chercheurs, l’exercice revient au final à communiquer leurs résultats de recherche autrement qu’ils ne le font d’ordinaire et, donc, à sortir de leur zone de confort, en laissant de côté leurs modes habituels d’intervention, pour, justement, toucher un auditoire, qui, en plus d’être plus large, a d’autres attentes : de connaissances, bien sûr, mais aussi et, peut-être d’abord, d’inspiration. Cet auditoire est là aussi pour trouver des motifs d’agir (et d’en donner).

– Y avez-vous pris goût au point de vouloir renouveler l’expérience ?

Je ne peux que répondre positivement à cette question, au vu de ce que cette première expérience m’a déjà apporté. Sans attendre, je pense que je réutiliserai le format TEDx, y compris pour m’adresser au sein de la communauté scientifique, en n’hésitant pas à communiquer à la première personne et à me mettre en scène.

– Dans cette perspective, permettez-moi de faire une suggestion, à savoir : esquisser un pas de danse…

(Rire) On me l’avait déjà suggéré pour cette conférence-ci. Mais il y avait la contrainte imposée par l’obligation de rester dans le cercle rouge (pour les besoins de l’enregistrement vidéo). Et puis mes propres extraits donnaient déjà à voir des danses que je chorégraphie. Cela dit, j’y réfléchirai pour ma prochaine conférence TEDx Saclay, si d’aventure on m’en proposait une autre.

Encore merci à Hugo Noulin pour la photo illustrant cet article.

Pour accéder au premier entretien que Sarah Fdili Alaoui nous a accordé sur son parcours et ses travaux de recherche, cliquer ici.

 

Sylvain Allemand
Sylvain Allemand

Journaliste

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