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A propos de Ville et d’énergie.

Le 9 juillet 2014

Les 10 et 11 juillet 2014, se déroule à la Cité du Soleil (Versailles), à l’occasion du Solar Decathlon) « Ville Energie, innovations architecturales, urbaines et paysagères », une manifestation internationale réussissant des spécialistes – chercheurs, professionnels, représentants de la société civile – de la ville et du secteur de l’énergie. L’occasion de rappeler le Living Lab que Paris-Saclay constitue à sa façon dans la perspective de la transition énergétique.

La Cité du Soleil aménagée à Versailles, le temps du Solar Decathlon, ne fait pas qu’abriter les démonstrateurs des vingt équipes qui participent, jusqu’au 14 juillet, cette compétition internationale : s’y succèdent de nombreux colloques et conférences sur les enjeux énergétiques et urbains. Dernier exemple en date : « Ville Energie, innovations architecturales, urbaines et paysagères », une manifestation internationale, organisée les 10 et 11 juillet par programme interdisciplinaire de recherche « Ignis Mutat Res : l’architecture, la ville et les paysages au prisme de l’énergie » (IMR) et le Conseil mondial pour l’énergie renouvelable (WCRE), en partenariat avec Forum international sur la ville durable.

A enjeu majeur, programme ambitieux : durant ces deux jours, une cinquantaine de spécialistes de la ville et du secteur de l’énergie – architectes, urbanistes, ingénieurs, chercheurs en sciences sociales, industriels, représentants de collectivités locales -, français et étrangers, témoigneront à travers des conférences et des tables rondes. Pour une présentation complète du programme, cliquer ici.

On ne saura donc trop inciter le lecteur à s’y rendre (pour s’inscrire, adresser un e-mail à ville-energie@ignismutatres.net), en formulant juste un petit regret : que les organisateurs soient passés à côté de l’opportunité de faire de « Ville Energie » une manifestation exemplaire sur le plan environnemental, en termes de bilan carbone. Explication : hormis les représentants de Versailles, de son Ecole nationale supérieure d’architecture (ÉNSAV) ou de l’Institut VeDeCom (Véhicule Décarboné et Communicant et sa Mobilité), on retrouve peu, parmi les intervenants, d’acteurs, académiques ou industriels, de Paris- Saclay…

Des énergéticiens, des équipementiers…

Or, ce territoire en compte plusieurs et non des moindres, dans le domaine de la transition énergétique, que ce soit du côté des industriels ou celui de la recherche.

Du côté industriel : les énergéticiens EDF (qui y construit son futur campus de R&D), Air Liquide (dont le centre de recherche de Loges-en-Josas est appelé à être transformé en campus) ou Areva, et les équipementiers Alstom, Bouygues Energy Services, Siemens, Schneider Electric, sans compter des entreprises du secteur parapétrolier et de l’ingénierie des hydrocarbures. Des acteurs de poids, qui peuvent s’appuyer sur un tissu dense et dynamique de start-up et de PME innovantes, ainsi que d’entreprises spécialisées dans les systèmes complexes, les télécommunications et les réseaux. L’ensemble est structuré de longue date par des organismes en lien étroit avec le monde de la recherche :

– le pôle de compétitivité Systematic dont un Groupe de Travail, créé en 2012, porte précisément sur la Gestion Intelligente de l’Energie ;

– l’Institut de Recherche Technologique (IRT) SystemX : dédié à l’ingénierie numérique, il a fait de la gestion de l’énergie un axe de recherche pour développer les interfaces numériques nécessaire à la multiplication des sources et des usages énergétiques.

Du côté de la recherche, Paris-Saclay, c’est bien sûr le CEA, qui joue un rôle moteur dans la recherche nucléaire, mais également dans le domaine des énergies renouvelables (et la science du climat et de l’environnement). La sait-on ? Le domaine énergétique regroupera 20% des chercheurs de l’Université Paris-Saclay. Même si cette dernière ne comptera pas de School dédiée à l’énergie, cet enjeu sera transverse aux disciplines qui y sont enseignées, sciences fondamentales et ingénierie.

Une recherche fondamentale et applicative

Parallèlement à la recherche fondamentale, une recherche plus applicative est encouragée par plusieurs instituts de création. Outre l’Institut VeDeCom (qui rassemble des acteurs de la filière automobile autour du développement de technologies applications pour le véhicule électrique décarbonné, la connectivité et la délégation de conduite) :

– l’Institut PS2E (pour Paris Saclay efficacité Energétique), qui a vocation à développer les processus industriels en optimisant et réduisant la consommation d’énergie ;

– l’IPVF (Institut Photovoltaïque d’Ile-de-France) qui vise, lui, à améliorer la compétitivité et l’efficience des cellules photovoltaïques.

Last but not least, Paris-Saclay accueille la branche française de la KIC Climate : « Knowledge and Innovation Communities », lancée par l’Union Européenne (un programme de recherche dédié, comme son nom l’indique, au changement climatique et aux systèmes décarbonés).

Ainsi, Paris-Saclay peut légitimement prétendre devenir un cluster «  de la gestion intelligente de l’énergie », que ce soit à l’échelle de la ville, dans les processus de production industrielle ou encore dans les transports individuels et collectifs. Bien plus, la construction d’un campus scientifique et technologique, ainsi que de quartiers urbains autour des gares du métro du Grand Paris Express, représente une opportunité de créer des démonstrateurs de taille réelle de solutions énergétiques innovantes (bâtiments à énergie positive, véhicules communicants). A quoi s’ajoute l’ambition de mettre en place un smard grid à l’échelle du sud du Plateau de Saclay sur plus de 1,6 millions de m2 :

– une gestion intelligente de l’énergie permettra d’optimiser les flux en fonction des différents usages et paramètres tant sur la partie d’énergie thermique (échange, récupération, stockage…) que sur la partie énergie électrique (gestion de la production locale d’énergie renouvelable, délestage, effacement…) ;

– deux boucles géothermiques très basse température pour des échanges calorifiques (chaud et foid) en fonction des usages (logement, tertiaire) et du moment de la journée ;

– un programme de développement des énergies renouvelables (en mettant à profit les avancées de l’IP Ile-de-France).

Ainsi, bien plus qu’un cluster, Paris-Saclay peut s’imposer comme un Living Lab auquel pourrait être agrégées bien d’autres initiatives :

– le projet Smart Campus porté par l’Université Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ) : il consiste à créer un réseau local de production d’électricité à partir d’énergies renouvelables, aussi bien pour les besoins des batiments qu’en mobilité (avec l’adoption de véhicules électriques) ;

Sysmo 2015 : porté par la RATP et Renault, ce projet vise, lui, à développer une plateforme d’information voyageur multimodale (transport en commun, covoiturage, auto-partage) ;

– le programme gare (SNCF, Alstom, Saur, GDF-Suez), destiné à améliorer la performance énergétique des gares et pôles multimodaux, la gare de Versailles-Chantiers (2e gare d’Ile-de-France pour son trafic quotidien), servant de démonstrateur. Autant d’acteurs et d’initiatives qui auraient eu toute leur place dans la « Ville Energie ». Partie remise !

Sylvain Allemand
Sylvain Allemand

Journaliste

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